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16 ans, grosse & moche!

24 avril 2014

JEUDI 24 AVRIL 2014 14H45 : APOTHEOSE ET CERISE SUR LE GATEAU

Oui, ils nous ont vus... C'est la fin du tableau. Je vois bien une demi-douzaine de visages connus du quartier qui s'approchent de moi et s'apprêtent à me clouer au pilori. Je tremble de culpabilité devant la devanture du vétérinaire face à l'arrivée de l'Inquisition.

- MARCO : Sarah, c'est bizarre, on nous a dit que tu étais avec ma grand-mère dans la rue...
- MOI : Hein, n'importe quoi...
- MME RINALDI : Qu'est-ce que tu nous caches ? Hein ?
- M. RINALDI : Il y a des témoins, jeune fille...
- MARCO : Du calme les parents, Sarah tu trembles...
- MOI : Mon Chien, il vient de se faire renverser...
- LA BOULANGERE : Je savais bien que je l'avais reconnu ce chien...

D'autres commerçants de la rue qui assistent à ce lynchage public, commentent aussi, tout le monde a son petit quelque chose à dire.

Yunso et Kamil débarquent... C'est l'apothéose !!!
- YUNSO : Sarah, ouf t'es toujours vivante...
- KAMIL : Il vient d'y avoir un incendie chez toi, t'es au courant ?
- YUNSO : Le four s'est enflammé selon les pompiers... Il y avait un truc bizarre dedans...

Je ne sais plus où donner de la tête, j'ai l'impression de vaciller au sens figuré... puis au sens propre...

A ce moment-là, la porte du cabinet vétérinaire s'ouvre : « Sarah, il est vivant... Nom de Dieu !!!» Un juron qui en dit long pour une athée comme elle.

Tous les regards se braquent sur elle, les bouches s'ouvrent, les cris de surprise fusent, nous sommes fichues.

La boulangère met la cerise sur le gâteau : « Je vous l'avais bien dit, c'était bien votre brave mère, avec l'autre là ! J'ai l'œil... Faut dire qu'on peut pas la rater... ».

Je suis à terre. Drapeau blanc !

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24 avril 2014

JEUDI 24 AVRIL 2014 4H25 : L'INCENDIE EPISODE 4

Ce que j'ai oublié de dire c'est qu'il y avait un embouteillage à la sortie du parking ce dimanche... Je me suis demandé pourquoi sur le coup... J'ai vaguement entendu une conversation venant d'une belle Audi sur le départ qui discutait avec une belle Mercedes qui arrivait : « Y'a un incendie dans l'immeuble d'à côté alors mets les voiles fissa ! Ça se propage vite ces conneries ! »

En effet, une dizaine de voitures tentaient de sortir avec précipitation au niveau des barrières : des klaxons, de l'énervement, des queues de poisson... Un joyeux mic-mac intrigant... Tout ça pour un agneau en feu ???

Quelques minutes plus tard, on se retrouve dans la rue... Je ne sais pas dans quel sens aller, à part nous éloigner au maximum de MA rue sans nous faire remarquer... La délivrance est proche, j'en suis alors persuadée. Nous faisons quelques mètres d'un bon pas, mais le Chien commence à faire des bruits bizarres, comme s'il allait vomir, est-ce qu'un chien qui tousse ressemble à ça ?

« Le pauvre Toutou, il a dû s'intoxiquer avec ma fumée... mais qu'est-ce que j'ai fait... qu'est-ce que j'ai fait...»

Le Chien recommence à tourner en rond en tentant de mordre sa queue, sa danse devient hystérique comme s'il devenait fou, je tente de l'arrêter, il se cogne contre moi et finit par tituber comme s'il était saoul. Sans que je puisse rien contrôler, il file sur la rue... Je l'appelle, il me regarde bêtement, et commence à revenir vers moi. A cet instant, une voiture passe comme un éclair et le projette un mètre en avant vers moi. Sous nos yeux effarés, le Chien s'écrase dans le caniveau, inconscient, avec des spasmes effrayants... La voiture continue son chemin sans s'arrêter. Tous ces événements se précipitent en moins d'une minute. C'est un cauchemar.

« Je l'ai tué, je l'ai tué ! » hurle la Mamie. C'est la panique absolue, on ne sait pas quoi faire, il faut emmener le Chien coûte que coûte chez un vétérinaire..., un dimanche de Pâques !!!

Dans ces moments-là, l'instinct de survie se met en marche. Je me souviens en une fraction de seconde que j'ai le numéro de téléphone du vétérinaire du coin qui avait soigné mon Chien suite aux maltraitances de l'année dernière... Tout s'enchaîne très vite, il répond :
- MOI : Allô... allô... Mon chien est devenu fou après avoir inhalé de la fumée, et puis il s'est fait renverser par une voiture, et puis... aidez-moi s'il vous plaît, je suis déjà venu vous voir... On est à cinq minutes...
- VETERINAIRE : Oh mais je me souviens de vous, c'était vous avec le pauvre chien battu ?
- MOI : Oui oui oui c'est moi, c'est nous... s'il vous plaît...
- VETERINAIRE : Je reconnais votre voix, vous étiez venue avec votre grand-mère... Bref ! Écoutez, je suis en famille là, à cinq minutes du cabinet...allez je vous prends... rejoignez-moi tout de suite !

Je respire. Il y a toujours une petite lumière dans le noir... Je ne dois pas oublier ça...

Pas le temps de s'appesantir, cependant. La Mamie commence à tirer le Chien sur le trottoir, en pleurant, avec le peu de force qui lui reste. De mon côté je soulève délicatement le pauvre bougre agonisant. Nous finissons par le porter tant bien que mal, comme un cadavre, en courant et en bousculant tout le monde sur notre passage... Je ne pense même pas à ce moment-là que nous allons attirer l'attention irrémédiablement sur nous... Une vieille Mamie gâteuse et une grosse ado empotée en train de porter une énorme touffe de poil périmée en plein jour sur un parcours de 500 mètres au plus court, qui nous oblige à frôler l'embouchure de ma rue où nous sommes connues comme le loup blanc... Pfffff. Le destin sûrement.

J'entends des voix et des mots qui tourbillonnent au passage et au gré des bousculades : « Oh t'as vu elles portent un chien crevé », « Il a l'air tout tordu le clebs », « ça fera des crottes en moins dans le caniveau », « Je préfère les chats, au moins ça fonce pas sous les voitures », « Tiens sa tête me dit quelque chose... », « Mais oui c'est bien elle... »... Mmmh ! En tout cas personne pour nous aider.

On croise aussi des pompiers... Je me demande bien d'où ils viennent !!! Hum.

Ce qui nous maintient en alerte, c'est la respiration du Chien, on voit sa truffe trembler...

On arrive enfin chez le véto qui nous attend déjà et qui prend le Chien en urgence. Sa réaction silencieuse n'est pas très rassurante.

J'ai des bouffées de chaleur après toutes ces émotions concentrées en moins de quarante-cinq minutes, hé oui, il est 13h30, et nous sommes toujours dimanche... J'ai besoin d'aller respirer dehors pour me calmer...

Et là un complot se fomente au loin à la sortie de ma rue... des gens s'agitent, des passants désignent ma direction, une foule se compose et avance vers moi... j'ai des images de Révolution Française, de fourche en l'air, de prise de la Bastille, qui assaillent mon imagination...

Et j'ai une tête toute trouvée de Marie-Antoinette...

23 avril 2014

MERCREDI 23 AVRIL 2014 3H15 : L'INCENDIE EPISODE 3

J'ai une seule et unique idée qui me vient à partir de cette question simple : si j'étais elle, où aurais-je l'idée d'aller me cacher en ces temps difficiles... ?

Je cours vers le couloir, en oubliant même de fermer la porte de l'appartement derrière moi... Au rez-de-chaussée, j'aperçois à travers la porte vitrée de mon hall d'entrée, des pompiers qui accourent dans ma direction !

Catastrophe, je ne peux plus passer par là... ou plutôt revenir par là... car mon idée me conduit au sous-sol... dans la cave... ma cave, celle où j'avais déjà caché la Mamie lors d'une ancienne visite de David...

Oui... bonne intuition !!!

Elle est là, en pleurs. Je suis tellement heureuse de la trouver saine et sauve. J'en pleure de joie.

Le Chien, mon brave toutou adoré, est là également. Mais pas bien en point. Il est agité et même bizarre, il tente de se mordre la queue !

Je les embrasse à tour de rôle. Une histoire qui semble bien se finir !!!

La Mamie est navrée : « Oh la la la, j'ai fait n'importe quoi... je voulais te faire plaisir... reproduire cette recette qu'on avait vue toutes les deux dans Top Chef avec la paille... Mais la suite ne me revient pas... Le four a pris feu, je ne sais pas trop comment... J'ai pas osé m'en approcher... J'ai eu la présence d'esprit de prendre le Chien avec moi et j'ai repensé à cette cave... je voulais pas qu'on me voie sortir par la grande porte à cette heure avancée..., j'ai tout fichu par terre, ce bon agneau que tu as trouvé... Oh mon Dieu je viens de me souvenir ce que j'ai fait... Qu'est-ce qui m'a pris... »

Le principal est que tout se termine bien...

Sauf que la sortie est bloquée... on ne peut pas remonter... les pompiers sont encore dans les parages. Je jette un œil discret à l'extérieur du hall d'entrée de mon immeuble : tous les habitants ont été évacués !!! Ils attendent sagement dans la rue.

Je dois mettre la Mamie à l'abri des interrogations que cet incendie va provoquer, et je dois la mettre à l'abri des regards. La seule solution est de la maintenir dans la cave, jusqu'à ce que ça se dissipe un peu, et de la mettre dans un hôtel quelconque...
- MOI : C'est la meilleure solution non ?
- MAMIE : Mais on va pas passer par la porte d'entrée...
- MOI : Si on attend la tombée de la nuit...
- MAMIE : Oh mais j'ai une idée... Je viens de me souvenir de quelque chose... le passage que j'avais trouvé... celui qui m'a emmenée de la cave au parking sans passer par ton escalier de service...
- MOI : Le passage secret ? Celui que vous avez emprunté il y a quelques semaines ???
- MAMIE : Oh oui ! Je t'y emmène maintenant ? Et puis tu sais, j'aime pas les caves, ça me rend claustrophobe, j'ai des mauvais souvenirs. Le plus vite on sortira, le mieux pour moi !

Mais oui, souvenez-vous... cf posts du DIMANCHE 16 MARS et LUNDI 17 MARS intitulés « FEYDEAU AU PARKING » !

C'est trop tentant de sortir de ce guêpier. On passe par le parking, et on fiche le camp !

La Mamie me guide dans le dédale des caves, puis ouvre une porte non scellée à une dizaine de mètres de sa cave initiale, se dirige vers le mur, pousse des cartons afin de dégager un mur qui s'est effondré. Elle enjambe les briques qui jonchent le sol, et hop, nous voilà dans un local technique de nettoyage qui appartient au parking !

En dix secondes, on se retrouve au milieu des voitures... en une minute, on file dehors. En deux minutes, on se retrouve dans une situation inextricable alors que tout était en train de s'arranger...

Le moment où ce drame tragi-comique bascule dans l'irréversible...

22 avril 2014

MARDI 22 AVRIL 2014 17H05 : L'INCENDIE EPISODE 2

Non mais n'importe quoi... Un de mes blogués vient de me dire qu'il avait une idée qui avait germé dans son esprit après avoir lu mon précédent post. Une idée de ce qui pourrait être dans le four... On n'est pas dans un film d'horreur !!!

Bon d'accord, la même idée horrifique m'a traversé l'esprit...

Retour dimanche midi... le jour du cauchemar...

Je me rapproche du four afin de distinguer ce qu'il y a dedans, et éventuellement pour éteindre les flammes... Ces flammes qui rugissent de plus belle mais qui restent circonscrites au four. J'arrive à éteindre ce dernier malgré la chaleur du bouton on/off. Merci mon gilet, qui fait office de gant !

De toute façon, je ne l'aime pas ce gilet, il fait vieux mollusque ! Et puis, ne jette-t-on pas des couvertures pour éteindre des feux ??? Et hop je jette mon gilet au feu, enfin dans le four...

Ça a l'air de marcher, enfin presque ! Mon gilet finit par s'enflammer... Faut dire que c'était pas de la laine... Sûrement du synthétique made in China.

Oh quelle horreur ! Est-ce bien ce que je crois ? La Mamie a vraiment fait n'importe quoi... Et non, ce n'est ni elle, ni le Chien dans le four... Enfin quelle idée saugrenue... Sarah !

Mais bien un objet incongru, totalement inattendu... Enfin un objet... Est-ce vraiment le bon mot ? Un truc qu'elle est allée chercher dans le bureau du Vieux et qu'elle a traîné jusque dans la cuisine. Un truc que j'ai déjà mentionné une fois dans un post, et une seule fois : je vous engage à aller relire mon vieux post du VENDREDI 15 MARS 2013 10h25. Il y a plus d'un an, vous vous souvenez ??? Je décrivais le décor plutôt ringard et vieux bourgeois du bureau du Vieux !!! Vous avez deviné ??? Un moment de folie assurément.

Conclusion : la Mamie a mis les voiles avec le Chien quand elle a vu la catastrophe de son « petit écart ». Un soulagement au premier abord. Non elle n'est pas morte rôtie dans le four ! Ou au barbecue improvisé à cause des flammes sortant du four !

Mais dans un deuxième temps, la panique revient me hanter : où est-elle allée se cacher sachant que le passage vers le parking est bloqué suite à des travaux ? Et surtout ne risque-t-elle pas de se faire pincer en pleine cavale dans la panique ? N'est-ce pas déjà fait ? Comment faire pour la retrouver ?

Aïe, alors que les flammes du four s'amenuisent enfin, la chaleur de l'angoisse serre ma gorge.

22 avril 2014

MARDI 22 AVRIL 2014 12H05 : L'INCENDIE EPISODE 1

Retour à Dimanche de Pâques... Il est 12h50 environ. Alors que la France festoie, je me noie ! Enfin se noyer dans les flammes, est-ce bien possible ?

La porte de mon appart' dévoile un vent de fumée brûlant qui m'aveugle et qui m'étouffe. Je tousse violemment. J'hésite à appeler les pompiers... Mais ça va encore me retarder, et une vie ça peut s'envoler en quelques secondes. Je ne veux pas perdre ma Mamie, elle a donné un nouveau sens à ma vie.

J'enlève le gilet que je portais et je le mets devant ma bouche. Et je pénètre dans le brouillard avec une certaine inconscience du danger. Il y a un paquet de fumée, ça c'est sûr mais je ne vois pas de flamme !!! Mais où est la Mamie ? Et le Chien ?

J'avance difficilement, je commence à tousser, puis à m'étouffer dans mes quintes de toux. Personne sur le canapé ! Personne dans ma chambre dont la fenêtre était déjà ouverte. La salle de bains est vide. Comme pour la chambre des Vieux ! Je décide alors d'ouvrir la fenêtre pour faire un courant d'air... Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Je me souviens plus des consignes en cas d'incendie apprises à l'école primaire !

Personne dans la chambre de la Mamie -ancienne chambre de la Vieille-, ni dans le bureau du Vieux, ni dans la pièce spéciale « plant de cannabis ».

Putain, mais où sont-ils tous pendant que je suis en train de m'intoxiquer ???

Horreur, peut-être que la Mamie est tombée... Il y a un endroit que je n'ai pas bien vérifié, c'est la cuisine, la fumée avait l'air de venir de là...

Oups je n'aurais pas dû ouvrir toutes les fenêtres... La fumée disparaît, mais il y a des flammes dans la cuisine maintenant ! Elles semblent venir du four... qui est ouvert, j'ai l'impression...

Ce qui est étrange, c'est que le tapis du salon, une fois la fumée dissipée partiellement, est jonché... de paille !!!

Est-ce que la Mamie aurait tenté de cuisiner l'agneau avec de la paille ??? J'ai vu dans Top Chef que ça se faisait, on peut fumer une viande avec de la paille...

Oh mon dieu, une horrible pensée vient de me traverser l'esprit... Deux absents, un four en feu... C'est un gros four vraiment... Quelle horreur...

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22 avril 2014

MARDI 22 AVRIL 2014 2H10

La sonnerie de l'entrée a résonné vers 19H... je ne voulais pas ouvrir, mais j'ai quand même vérifié par le judas... Paola !!!

J'hésite puis j'ouvre.
- PAOLA : Je peux pas te laisser comme ça... tu me laisses entrer ?
- MOI : Mais comment vous avez su ?
- PAOLA : Je me suis mise à jour sur ton blog, c'était le week-end de Pâques, on avait le temps ! J'ai enfin capté ce que t'as fait avec la Mamie. Même si t'as pas bien fait les choses, elle était consentante ! Et puis c'est une grande personne merde ! Et son cerveau d'après ce que je lis fonctionne encore très bien...

Et là je fonds en larmes. Quelqu'un est en train de prendre ma défense, je lève le bouclier.

« Je sais pas ce qui s'est passé ma fille ! Je vois que ça sent le brûlé ici... et ta cuisine est un peu noircie ! Mais s'il est arrivé quelque chose à la Mamie, c'est pas de ta faute ! Hein ! Et puis on tous le droit de faire des conneries ! Et je te promets que la tienne n'est pas la pire du monde... »

Et c'est reparti pour la grande fontaine ! Dira-t-elle la même chose quand elle saura ?

« Va falloir que tu me racontes. Mieux, faut que tu racontes tout ce bordel à tes blogués ma fille ! C'est le meilleur moyen de t'alléger un peu ! Hein ! »

Elle va me chercher la tablette et le clavier bluetooth qui sont dans ma chambre et me les dépose sur mes genoux pendant que j'essuie mes larmes, écrasée par le poids de la vie, au fond du canapé râpeux.

« Je suis jamais venue, et pourtant j'ai l'impression de connaître ton appart' comme le fond de ma poche !... Tout ça pour te dire que... Bah, l'écriture c'est ta vie ! Alors vas-y poulette ! Accouche ! »

Paola tente de commencer à nettoyer les gravats de la cuisine, pendant que je tente de retrouver mes esprits. Mais c'est plus fort que moi, j'y arrive pas... Mon esprit est aussi sombre que la suie grasse qui s'est déposée dans la cuisine...

Dimanche, la journée avait si bien commencé...

« Ça pue la viande cramée ici... »

Je m'apprêtais à fêter mon premier dimanche de Pâques adulte avec un agneau pascal durement trouvé...

« Je sais pas par où commencer ! Pourtant nettoyer la merde des autres, ça me connaît »
Je revenais toute guillerette de mes courses, les bras chargés de légumes frais et d'épices...

« Mais tout a l'air de venir du four en fait... »

Et là je vois une fumée noire et épaisse s'échapper d'une de fenêtres ouvertes de mon appartement.

« Bon je vais l'ouvrir... »

Je lâche mes sacs dans la rue, je me précipite dans le hall, le souffle presque coupé. Ca sent la fumée... Au 1er étage, on fait plus que la sentir, on la voit. Au 2ème étage, on ne voit plus rien. J'avance à tâtons, j'hésite à ouvrir la porte... puis mon courage prend le dessus. La vie de la Mamie est en jeu !!!!!!!!!!!!

« Mon dieu, qu'est-ce qu'il y a dans ce four ? Mais c'est... mais c'est... »

Je ne peux plus reculer... je vais tout dire.

21 avril 2014

LUNDI 21 AVRIL 2014 17H55 : SANS TITRE

Je crois que je n'ai pas dormi cette nuit. Traumatisée par les événements de dimanche.

Tout est de ma faute, tout ! Et le pire c'est que tout le monde le pense. Non, tout le monde le sait.

Quand je me regarde dans un miroir, je vois cette horrible fille qui a défendu son confort et son petit plaisir au mépris des autres. Je vois cette irresponsable égoïste qui a commis un crime. Je vois cette gamine naïve qui a cru pouvoir choisir sa famille et en prendre soin. Je vois cette grosse et moche qui croyait avancer dans sa vie, et qui vient de retomber à la case départ. Je vois ce boulet qui ne peut s'empêcher de se fourrer dans les pires situations depuis sa naissance. Je vois cette reine de la loose, une perdante née : foirer est dans ses gènes comme sa mère qui l'a abandonnée je-ne-sais-où, incapable de s'occuper d'un enfant.

Incapable ! Je suis une incapable. Cette horreur que je vois dans le miroir c'est bien moi.

Je ne sais pas si j'aurai la force de raconter, d'expliquer ici, sans avoir à me justifier, à me défendre, à m'accepter, à me pardonner... Trop de conditions !

Famille, foyer, amis... j'ai tout perdu en quelques minutes. Comment affronter la vérité ? J'écris une phrase par heure, je dois me battre avec moi-même à chaque fois, chaque mot.

Je crois que je vomis ce que je viens d'écrire... moi ... moi... toujours moi ! Mon nombril proéminent encore et toujours !

Je pense à la Mamie que je ne reverrai jamais, et j'ai mal, terriblement mal à la poitrine. Je m'arrête d'écrire pour expulser ma douleur pleine de larmes. La Mamie ne méritait pas de me rencontrer. J'espère qu'elle est en paix là où elle est.

Chaque pensée réveille de la colère, de la peine, du dégoût.

Je pense à mes voisins qui me voient comme un monstre.

Je pense à mon assistante sociale que je vais décevoir à vie.

Je pense à mon lycée que je vais devoir quitter, les débuts d'amitié auxquels je dois renoncer.

Je pense à David qui va devoir partager ma culpabilité à vie.

Je pense à la cellule qui m'attend. La police va bientôt débarquer.

Je pense à tout ce qui se finit aujourd'hui et qui ne sera plus.

4 heures après avoir entamé ce post, ma plume s'étiole et crache ses dernières gouttes d'encre avant de s'assécher pour toujours. Je ne sais pas si je réécrirai un jour.

20 avril 2014

DIMANCHE 20 AVRIL 2014 23H45 : Save Our Souls...

Quand je suis revenue vers 12H45, ça sentait le brûlé dans la rue. J'ai levé la tête vers mon immeuble... de la fumée sortait d'une des fenêtres...

Du deuxième étage !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! De chez moi !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mon appart' est en feu. Je me précipite dans mon immeuble, la fumée commence à envahir le hall d'entrée...

Le pire est arrivé.

Je n'ai plus la force d'écrire tout ça, je n'en peux plus

20 avril 2014

DIMANCHE 20 AVRIL 2014 11H05

J'ai bien trouvé l'agneau... mais il manque tout le reste !!! La Mamie m'a fait une liste... énorme ! Des légumes, des aromates, de l'ail, de l'oignon...

« Je vais réchauffer l'agneau au four, comme ça y'a pas de risque », dit-elle avec malice.

C'est la première fois que je réalise que Pâques est une fête !

Je file ! Joyeuses Pâques à tous !!!

19 avril 2014

SAMEDI 19 AVRIL 2014 22H45 : QUÊTE DU GRAAL PASCAL !!!

Horreur !!! Cet agneau est un sacrifice à lui tout seul ! Paris est dévalisé à J-1. Vais-je devoir aller chasser l'agneau moi-même ? Et ça pousse où, un agneau ?

Il y a sûrement plus de mangeurs d'agneaux que de pratiquants chrétiens à Paris !!!

Il faut dire que j'ai traîné avant de me lancer dans cette quête. Je ne me doutais pas que l'agneau pascal se transformerait en quête du Graal.

Comment faire à 21h pour trouver un agneau dans la capitale ? Je ne peux pas laisser la Mamie sans agneau ! Déjà qu'elle n'a pas sa famille...

Monoprix ouvert jusqu'à 22h ? J'en fais un puis deux, rupture de stock.

Un p'tit arabe ? Il n'y a pas grand chose sauf des produits communs de dépannage. J'en fais un puis deux puis trois. Le vendeur du 3ème, un petit beur bien mignon, me demande ce que je recherche...
- MOI : Je cherche un agneau... enfin de l'agneau quoi !
- VENDEUR : Faut aller du côté de Barbès, une boucherie hallal, ils ouvrent tard, et ils devraient pas être en rupture, eux ! Pâques, nous on connaît pas...

Pas mal comme idée !!! Me voilà dans le métro... Direction la station Barbès-Rochechouart...

En arrivant là-bas, je me perds volontairement puis involontairement. Je commence à paniquer. Comme si l'absence de l'agneau pouvait signifier que je ne mérite pas l'affection de la Mamie.

Je respire, je suis mon instinct, ou plutôt mon nez... Des odeurs d'épices, puis de viande grillée, mmmh ? Ça pourrait venir d'une boucherie halal ? En tout cas ça me fait voyager à Marrakech, que je ne connais qu'à travers la télé. J'arrive devant un grand restaurant oriental en fait. Pas sûr que suivre les clichés me mène à mon agneau...

Je désespère... Je rentre dans le resto sur un coup de tête... Un serveur croise mon regard abattu :
- SERVEUR : Bonjour ! Pour combien de personnes ?
- MOI : Bonjour, euh... j'ai besoin d'aide... je cherche une boucherie qui vend de l'agneau et qui serait ouverte...
- SERVEUR : Méchoui à emporter ? Combien de personnes ?
- MOI : Euh je sais pas...

Je finis dans la cuisine, où un animal entier est en train de rôtir...
- MOI : Vous avez que ça ?
- SERVEUR : On a tout ça aussi...

Il se retourne et me désigne un coin de la cuisine... Et là je vois toutes sortes de morceaux de viande en train de rôtir...

Trente minutes plus tard, j'ouvre la porte de mon appart', les bras bien chargés...
- MAMIE : Oh comme ça sent bon... Mais qu'est-ce que c'est que cette chose énorme ?
- SARAH : Je savais pas quelle quantité prendre, alors j'ai pris le gigot, la poitrine, la selle... Tout un quartier quoi...
- MAMIE : On en a pour quinze jours, ou pour quinze personnes... Oh quel dommage, il est déjà cuit...

Je sens comme une pointe de déception, ou de reproche. Voilà, je ne suis pas digne de remplacer sa famille... Je sens que je vais pleurer.

« Oh mais non Sarah, non, je sens que tu es triste... C'est formidable, c'est au delà de mes espérances... Et puis j'aurai moins de travail ». Et elle me prend dans ses bras avec le morceau d'agneau enrobé de papier alu entre nous deux. Un drôle de câlin !

Elle ment mais bien, de quoi me réconforter après cette quête du Graal pas complètement réussie.

On va se régaler demain !!!

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