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16 ans, grosse & moche!
10 janvier 2013

JEUDI 10 JANVIER 19h25 : ATELIER DISCO

En atelier « décors », Alyssa n'est pas venue et la prof aurait dû ne rien voir...:
« Mais où est la deuxième qui est avec vous? ... oui celle qui ne fait rien... celle qui aimerait être du côté visible du rideau? »

Ça ne faisait aucun doute sur son identité... J'ai haussé les épaules! Et en plus je suis sûre que son absence n'aura aucune conséquence. La prof est tellement sur une autre planète.

Je me suis trouvée à tenter de faire un vitrail avec du plastique jaune et violet. Maintenant que la prof a gagné au loto de Noël, on ne va plus s'arrêter au papier mâché. On va travailler toutes les matières. Enfin JE vais travailler... parce qu'à ce rythme-là je vais finir toute seule. Et je ne pourrai pas compter sur les autres punis comme moi qui ont l'air déjà bien occupés à comprendre leur nouveau logiciel de son et de lumière...

Ça m'amuse de les observer les geeks. Ils sont quatre en fait, deux asiatiques, un black tout maigre à lunette et un blanc garni de boutons sur la face. Ils s'engueulent un peu mais ont l'air de bien s'aimer. Et ils se font des vannes de geek qu'on ne comprend pas :
- T'as la RAM qui sature gars?
- Mais non appuie sur control-alt-sup!
- T'as brûlé ta mémoire vive mec, on va tout perdre!
- Mais non arrête de te griller le processeur, ça va marcher.
- T'es un gros bug vivant.
- Je t'ai fait un raccourci bureau vers ton cerveau, comme ça t'arrêteras de nous casser le hardware.
- Espèce de malware du bulbe, t'as un trojan dans ton slip!
- Yeah man, au moins j'ai un disque dur man, pas une clé usb flash!!
Et ils ont tous éclaté de rire.

Pas bien suivi, mais j'ai eu la présence d'esprit d'enregistrer leur conversation sur mon téléphone portable bas de gamme qui traînait par hasard dans ma poche. Même si le son est pourri, j'ai pu retranscrire une bribe ci-dessus.

Ils ont l'air heureux ces gars. Ils sont vraiment à part, différents, pas très bien cotés sur l'échelle sociale du lycée à mon avis. Mais ils se sont trouvé des congénères, ils partagent une passion et ont l'air de nager dans le bonheur de leur ghetto. Je dis ghetto car ils ne font pas attention à moi, ils ne me voient pas. C'est déjà ça, je pourrais avoir droit à quelques allusions porcines. Peut-être qu'entre gens différents on se respecte sans se parler. On n'a pas la même langue mais on cohabite sereinement.

Pourquoi ce sont les « gens » en haut de l'échelle du lycée qui sont les plus intolérants, les plus méprisants alors qu'ils sont tout et ne se sentiront jamais menacés par un boulet comme moi? Évidemment je pense aux Pestes.

D'ailleurs ça se confirme qu'elles me snobent totalement depuis l'agression de dimanche. Pas de regard, pas de moquerie. Je suis sortie provisoirement de leur champ de vision. Mais à l'inverse je les surveille du coin de l'œil, un œil bien plus sûr de lui. Je me sens plus forte depuis dimanche et je n'arrive pas à expliquer pourquoi. Peut-être parce que j'ai réussi à me sortir d'une situation inextricable? Ou que j'ai ressenti que je pouvais compter sur quelqu'un? Je sais pas du tout!

Mon vitrail ne ressemblait pas à grand-chose, c'était un collage de bouts de plastique ensemble. Mais en m'éloignant j'avais l'impression de voir des lunettes géantes disco. La prof était dubitative au début puis a ri : « C'est psychédélique ma chérie! »

En fin d'atelier, tout le groupe des chanteurs était en coulisses et c'était un joyeux bordel. Un des chanteurs a regardé les premiers décors avec un air atterré : « T'as vu ce qu'ils font... ça va foutre en l'air notre spectacle... les toits on se croirait au Japon... et c'est quoi les lunettes disco géantes... ça m'étonne pas... la prof va foutre en l'air notre spectacle ». Et les autres acquiesçaient. J'étais triste pour ma prof préférée.

Alors que je suis tranquillement sur le chemin du départ au milieu de l'auditorium, dos à la scène, j'entends vaguement la prof qui alpague quelqu'un au loin : « Michèle, Michèle... je voulais vous remercier ma poulette, hé ho... Michèle! c'est grâce à vous tout ça! ». Ça n'attire pas plus mon attention que ça et je ne me retourne pas.

En arrivant à la porte de sortie de l'auditorium, un des geeks me parle pour la première fois :
- Dis, euh, je croyais que tu t'appelais Sarah...
- Oui, comment tu sais ça?
- Pas d'importance...mais la prof t'a appelée Michèle.
- Hein?
- Ouais elle te parlait , mais t'as pas fait gaffe. A plus.

J'ai balayé la scène au loin mais la prof avait disparu. Ai-je bien entendu? Elle me remercie... mais de quoi???? D'avoir foutu le feu à sa salle de classe? D'avoir permis de renflouer ses caisses?

Soit elle est encore plus folle que ce que je pensais, soit elle est beaucoup plus observatrice que ce que tout le monde croit.

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9 janvier 2013

MERCREDI 9 JANVIER 17h25 : ARTS BRULANTS

Au cours d'Arts plastoc, la prof nous a reparlé de l'incendie :
« Bon je voulais vous rassurer, je n'ai pas été blessée. C'est vraiment un accident bête. Comme il y avait des bougies et que j'ai oublié de les éteindre, et ben voilà le résultat. Ne faites pas comme moi, je suis tête en l'air. Malheureusement nous avons perdu quelques belles œuvres. Mais il faut toujours voir le positif, le Directeur m'a prise en pitié et a décidé que les revenus de la vente de Noël iraient directement dans mon atelier « Décors, sons et lumière » de la comédie musicale cette année. Et ça a cartonné! On va faire les plus beaux décors cette année, on a crédit illimité!!! »

Ben voilà, pour ma punition c'est jusqu'à la fin maintenant et toute seule! Le Tatoué cherchait son œuvre de Noël du regard, mais bien sûr elle est partie en fumée. Lors de la pause il est allé dans la réserve de la prof et a ramené sa boule métallique vierge toute noircie et me l'a foutue sous le nez :
- T'as vu ce que t'as fait?
- Ben pourquoi ce serait moi?
- Fais pas l'idiote, t'es la seule qu'avait fait une bougie!
- Et c'était moche en plus..., ajoute la Gothique qui vient s'incruster dans la conversation.
Je ne savais pas quoi répondre. Le Tatoué a conclu la conversation :
- T'as de la chance que la prof soit lunaire ou martienne et qu'elle s'en souvienne pas...

Un raclement de gorge est venu interrompre notre conversation. La prof était revenue de sa pause et avait peut-être bien entendu des bribes de conversation...

Le Tatoué s'est tu et a rougi, moi aussi... on était très gênés mais la Prof n'a pas rebondi...

Et si elle avait entendu que j'étais la coupable involontaire...
Et si elle avait entendu les mots « lunaire ou martienne » pas très gentils de son Tatoué protégé...
Voilà qui pourrait remettre en cause le confort de ce petit havre de paix du mercredi après-midi...

 

9 janvier 2013

MERCREDI 9 JANVIER 11h10 : GRISATRE

Cette nuit je me suis levée et, fait incroyable, la Vieille était encore debout. Elle regardait une vieille vidéo sur la télé, une bande usée jusqu'à la corde. Mais c'était une jeune ado... sa fille, Émilie, probablement. Et elle pleurait...

Voilà pourquoi elle m'a l'air si desséchée, elle se vide de son liquide comme ça toutes les nuits en cachette... Elle m'a fait pitié...

Encore une fois, tout ne doit pas être aussi noir ou blanc que je le pensais... elle est grise elle aussi! Mais d'un gris très terne, oui elle est grisâtre...

8 janvier 2013

MARDI 8 JANVIER 19h25 : CPE BIS

Ça a été long... sûrement pour justifier son salaire...ou bien parce qu'il est arrivé à 11h ce matin et qu'il doit rattraper ses heures...ou bien il se fait payer en heures sup. Et je suis son alibi d'après 17h. Sur le fond et la forme cet entretien a été aussi creux que la dernière fois. Ce type a un pois chiche dans la tête pour rester polie (merci Jany pour votre soutien lors de mon post de décembre).

Voilà ce qu'il en reste avant que j'oublie tout :

- Ouais bon alors... tu t'appelles comment déjà ... ah oui Sarah... t'es la violente qui a tapé la douce Alyssa sans raison...
- Mmmh c'est pas tout à fait ça...
- Bon, faut regarder la vérité en face. On en était où déjà?
J'ai fait une moue dubitative de désintérêt profond.
- Bon bah je vois que ça te passionne ce que je raconte...
- Ah si si!
- Mais bon tu t'en souviens pas.
- On parlait de mes problèmes...
- Ben oui je suis là pour ça!
Le téléphone sonne et il blablate encore dix minutes, c'est perso et ça flirte et c'est pas classe.
- Alors tes problèmes? Ben oui tu dois en avoir pour être aussi violente...
- Ben oui...
- Bon alors t'avais quel cours aujourd'hui?
- J'avais sport cet aprem...
- Ah le sport... ça se passe bien en sport non? C'est plus sympa que le français non?
- Ben je suis en 1ère L...
- Ah oui? Je te voyais plus en ES... Mais bon le sport c'est top moi j'adore ça, c'est là où on a les meilleures notes, ça booste la moyenne faut en profiter! Et Mme A., elle est top, elle a été vice-championne espoir de... de... ben je sais plus mais elle a un top niveau, t'as de la chance de l'avoir. Vous réalisez pas qu'on a la crème des profs ici... et la crème des CPE aussi... Le sport t'as quoi comme moyenne?
- Ben je l'ai pas en tête...
- 12-13? Bon tu dois pas être la meilleure... c'est Alyssa la meilleure de toute façon, elle a un vrai corps de sportive celle-là, elle est gâtée par la nature...
- Mmmh je suis pas très bonne en sport...
- Faut te bouger le cul un peu...
Il m'énervait, il avait un œil lubrique en parlant d'Alyssa, je me suis mise en tête de le faire tourner en bourrique...
- Le sport c'est très dur, je me fais beaucoup humilier, insulter, de boudin et de truie, toute la basse-cour, quoi....
- Ben faut te défendre...
- Ben c'est ce que j'ai fait et c'est pour ça que je suis là.
- Hein? Mais c'est pas ce que je voulais dire, t'as rien compris, tu le fais exprès.
- Je reviens au sport parce que c'est le fond du problème, je pleure tout le temps parce qu'on me maltraite et que la prof elle fait semblant de ne rien voir. Je me fais harceler... C'est pas de ma faute.
J'ai commencé à avoir les larmes (mais je pensais à autre chose que le sport) et ça lui a cloué le bec, à lui aussi. Il était désemparé et il a abrégé l'entretien qui était déjà bien trop long à mon goût :
- Bon bah on se revoit dans 2 semaines, réfléchis bien à tout ce que je t'ai dit, et tu me feras un résumé de ce que t'as retenu la prochaine fois.

Bof, j'ai pris le dessus un bon petit laps de temps. On a inversé le truc par rapport à la dernière fois : il n'a rien dit ou presque, c'est moi qui ait parlé et voilà le résultat! Maintenant, faut que je fasse une synthèse de son vide cérébral.

En revanche mes larmichettes factices l'ont coupé dans son élan... hé hé!

8 janvier 2013

MARDI 8 JANVIER 17h : SALLE D'ATTENTE

Je suis en train de patienter à la porte du CPE pour notre deuxième entretien. Je ne sais pas quoi lui raconter. Ma journée? Et bien je me suis ennuyée, les profs nous ont stressés avec un futur bac blanc, et avec le vrai bac anticipé de juin, j'ai eu un 9 et un 15 (en français évidemment, mais la prof ne distribue plus en mode spectacle, ça aurait pu en boucher un coin à certains. Il a dû y avoir des plaintes...). Et puis cet aprem il y a eu le pathétique cours de sport que tout le monde déteste depuis l'arrivée de la gym.

D'ailleurs ça me fait bien plaisir la gym, je suis honteusement nulle mais plus la seule. Alors qu'en volley ils étaient tous hyper motivés, compétiteurs, agressifs, donneurs de leçon... là tout le monde s'entraide pour cacher la misère. Alors pourquoi cette activité? La prof nous a hurlé dessus en critiquant notre mollesse dans « son activité préférée ». Elle aurait parait-il été championne de France de saut de truc...

Ça y est je passe à la casserole, le CPE.

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8 janvier 2013

MARDI 8 JANVIER 13h25

Aujourd'hui Paola s'était frittée avec le chef. Et elle grognait à la caisse. Quand elle m'a vue passer, elle m'a souri carrément et n'a pas scanné mon badge... genre c'est cadeau! Pourtant j'avais pris deux desserts. Mmmh voilà un bon plan très malhonnête...

Je n'ai pas abordé le cas de David depuis l'événement de dimanche ... parce qu'il n'y a rien à dire. Il m'a vraiment dépannée hier. Certes! Mais je ne veux plus être son amie. Je lui dois un service c'est tout. Fin de la communication. Il l'a bien compris, n'insiste pas et recrée la cohabitation silencieuse de nos débuts. Une cohabitation sereine mais froide. Voilà c'est bien comme ça. En cas d'extrême danger (étouffement au coca ou à la frite à la cantoche) on pourra compter l'un sur l'autre. Point à la ligne, barre sur les t, tréma sur les u.

7 janvier 2013

LUNDI 7 JANVIER 18h20 : FIN DE CHAPITRE?

J'étais presque heureuse de retrouver le train-train de l'école, le clin d'œil de Paola à la cantine entre deux engueulades avec d'autres jeunes, les brouilles du jour entre les Pestes. Le silence presque normal de David.

Les Pestes m'ont jeté un coup d'œil pour vérifier que je n'avais pas de trace sur la tronche. Alyssa avait l'air presque coupable. Et oui, elles m'ont accusée d'un vol que je n'ai pas commis... Euh là, Sarah tu pousses un peu.

L'épilogue du problème « bracelet emprunté» reste à résoudre et à écrire. Maintenant que le problème de ma « culpabilité » est réglé dans leurs têtes de linotte, je dois remettre les choses en ordre avec le bracelet d'Alyssa toujours en ma possession. Et puis, il manque un petit paragraphe à imaginer: qui donc a bien pu mettre mon bracelet dans mon sac à la veille de Noël? Quant à son histoire toutefois, je n'attends plus trop rien de la part de Yunso, je dois me cantonner à le posséder et pas à l'expliquer, ça m'a rapporté trop de problèmes.

Local poubelle + appels anonymes + tarots annonciateurs + princesseleia75 = réglés! Les Pestes ont été machiavéliques, surprenant non? Je sais pas trop ce que fichait David dans le coin. Mais bon. Le hasard a du bon. Bref c'est terminé et je veux clore cet angoissant chapitre.

Ma vie que je croyais insignifiante est un roman à l'eau de rose sans amour, un feuilleton sans sentiment. Mais c'est déjà pas mal non? Dire que samedi je me convainquais d'apprécier l'avant, le rien quoi! Mais je me demande si je ne préfère pas le présent avec ses très hauts et ses très bas, c'est ça la vie non?

De l'excitation et des haut-le-cœur. Il vaut mieux vivre TROP que survivre, non?

6 janvier 2013

DIMANCHE 6 JANVIER 23h25 : RÉVÉLATION CHOC!

Je viens de passer une heure sous la douche. Je ne suis pas morte. Mais presque. Ou bien mortifiée.

Je me suis pointée avec le Chien dans l'allée sombre. Il faisait nuit noire. De toute façon, je me suis dit et répété que je ne craignais rien, maintenant que j'ai compris que je psychotais. Et puis je hurle si on m'agresse.

Bref de l'auto-persuasion, inconsciente, maintenant je m'en rends compte.

J'attends cinq minutes, le Chien fait ses besoins, que je ne ramasse pas, comme d'habitude. Et puis je me tire. Mais à ce moment débarquent deux filles avec chacune une cagoule rose qui masque leur visage. Et elles se jettent sur moi. Le Chien aboie mais l'une sort une boîte de Pal et là, le Chien miaule et fout son museau dans la boîte posée à terre. Et là je suis à leur merci :
- T'es à nous, maintenant, petite voleuse!
- Vicieuse voleuse! Ça rime.
Elles gloussent et je reconnais leurs voix, les stupides Pestes! Ah voilà qui m'a donné rendez-vous!!!!
- Je vous reconnais , Alyssa, Ashley!
Elles enlèvent leur cagoule et sont toutes décoiffées!
- ASHLEY : elle nous a reconnues!
- ALYSSA : c'est pas grave ça sera mieux qu'elle voit notre visage quand on va lui subir des sévices
- ASHLEY : tu vas venir au commissariat et déclarer que tu as volé le bracelet!
- ALYSSA : t'es trop idiote d'en parler à tout le monde...
- ASHLEY : t'as rien dans le ciboulot, tu croyais qu'on verrait rien... nous on t'a bien eue, t'es tombée dans tous les panneaux comme d'habitude... le local poubelle c'était trop drôle... t'es restée jusqu'à quelle heure?
Elles ricanent encore.
- ALYSSA (reprenant son sérieux) : On s'est bien foutues de toi, mais maintenant on va régler nos comptes, tu vas me le rendre mon bracelet, salope! Et tu vas aller te dénoncer au Proviseur et faire lever ma punition.
- ASHLEY : tu vas faire tout ce qu'on t'a dit sinon on te fait la tête au carré, promesse du gang des cagoules roses.
- MOI : fermez-la! Je ferai rien!
- ASHLEY : il va t'arriver des bricoles.
- ALYSSA : je vais prendre ma revanche, boudin!
- ASHLEY : Morue! Tête de cul! QI d'huître!
- MOI : et c'est toi qui me dis ça l'idiote de service, le toutou sans cervelle d'Alyssa!
- ALYSSA (en me tirant les cheveux) : ta gueule, parle pas comme ça à ma copine et rends-nous le bracelet!
- Elles fouillent méchamment mes manches, chacune de son côté, tombent sur le bracelet et l'arrachent de mon bras en m'égratignant :
- MOI : aïe!!!!!!! Vous vous croyez intelligentes. Regardez bien le bracelet et l'intérieur, bande de connasses!
- ASHLEY (me gifle) : la pute, elle a gratté le numéro pour qu'on le retrouve pas.
- MOI : Essaie-le, tête de rat!
Alyssa fronce les sourcils, et essaie le bracelet, confirmant une bonne fois pour toutes qu'elle est la propriétaire du bracelet! La conversation innocemment surprise dans la rue de ma fenêtre, c'était bien ça, Alyssa l'a prêté à son amie Ashley.
- ALYSSA : c'est pas le mien, elle a pas gratté, il est plus grand le sien, le métal a pas tout à fait la même couleur...
- ASHLEY : tu vois ça dans le noir, toi?
- ALYSSA : Ouais, je le connais bien, c'est mon cadeau d'anniv, je m'y connais en bijou... c'est le sien qu'elle a envoyé en photo à ses voisins, pas le mien... et la taille là c'est sûr...
- ASHLEY : c'est le boudin qui l'a agrandi!
- MOI : tu sais ce qu'elle te dit le boudin? À la petite pétasse qui fait croire qu'elle habite les quartiers chics alors qu'elle a déménagé à St-Ouen depuis des semaines et qu'elle vit dans une loge de concierge de HLM!!!
- ALYSSA : qu'est-ce qu'elle raconte la grosse?
- ASHLEY : hein quoi, mais comment tu....
- Alyssa me lâche, complètement défaite. Ashley bredouille et perd momentanément sa verve.
- ALYSSA : mais défends-toi, toi! Qu'est-ce qu'elle dit là...
- ASHLEY : de la merde comme d'habitude!
- ALYSSA : je le vois tout de suite quand tu mens...
- ASHLEY : mais...
- ALYSSA : t'as été expédiée en banlieue et tu me dis rien??? St-Ouen c'est trop la honte... c'est quoi cette copine?...
- ASHLEY : ben voilà tu vois le résultat, c'est pour ça que je dis rien!
- ALYSSA : on peut pas te faire confiance et comment elle est au courant la Bedaine?
- ASHLEY : j'en sais rien! et dis donc, toi, on peut pas te faire confiance non plus, je te rappelle le coup du Chris... (cf posts XXX)
- ALYSSA : c'est tellement pas pareil!
- ASHLEY : pffff, ben voyons, prends moi pour une conne!
- MOI : mais c'est ce qu'elle fait depuis le début... d'ailleurs c'est ce que tu es...
- ALYSSA : encore une fois c'est elle qui nous sépare...
- ASHLEY : je vais la buter l'espionne, la fouteuse de merde!
Ashley commence à me taper avec sa force de mémère, pas de quoi me faire mal, mais elle est violente et Alyssa la regarde faire, en me tenant un bras. Je tente de me défendre en me débattant de l'autre bras, mais ce n'est pas suffisant. Le Chien aboie, mais c'est pas suffisant non plus, ça va être ma fête! Et là j'entends une voie familière :
- Cassez-vous les pétasses! Touchez-la et je vous fourre l'une et l'autre la tête dans le caniveau!
- ASHLEY (stoppant ses petites tapes et murmurant à sa jumelle) : c'est qui celui-là, je le vois pas dans le noir...
- ALYSSA : c'est son voisin qui pue la sueur!
- ASHLEY : le geek crevette?
- ALYSSA : allez viens, la gueuse, on se tire...
Les deux Pestes me lâchent en même temps et je tombe le cul en arrière. Le Chien vient me lécher le visage. Et David, que je distingue enfin, leur hurle à la figure :
Ne revenez jamais lui chercher des noises, je vais péter un plomb...
- MOI (retrouvant mes esprits) : mon bracelet, elle a mon bracelet!
- ASHLEY (à Alyssa) : donne-le moi...
Ashley arrache brutalement le bracelet à Alyssa et le jette dans le caniveau. Je hurle de désespoir.
- ASHLEY : tu vois, c'est ça qu'il faut faire pour qu'elle sente la douleur!
- ALYSSA : laisse tomber...
- ASHLEY : je me demande pourquoi elle a une version identique de ton bracelet, je croyais que c'était un truc de valeur...
- ALYSSA (tout en s'éloignant avec sa jumelle) : c'est un truc de valeur, et c'est pas toi la menteuse de banlieue qui vit dans un taudis qui va me faire la leçon sur la valeur, tu me fais honte...
- ASHLEY : et toi la voleuse de copain...

Alors qu'elle disparaissent au coin de la rue, on n'entend plus que leurs chamailleries et les hausses de voix. Je sanglote et je renifle. Mon bracelet de Noël tombé dans les égouts m'achève. David vérifie si je vais bien... et je retrouve la force de lui parler :
- MOI : qu'est-ce que tu fais là?
- DAVID : pas important ça...
Il me rassure du regard.
- MOI (en pleurs) : il est dans les égouts maintenant, avec l'eau des chiottes...
- DAVID (hochant négativement de la tête) : attends-moi ici avec ton chien, je reviens dans dix minutes.

Il part en courant, et je chiale non stop, pendant que le Chien me lèche à son endroit préféré. C'est dégoûtant. Je le rejette. Il miaule. Oui je sais j'utilise le terme miauler, mais ça ressemble tellement à ce qu'il fait...

Même pas eu le temps de penser à plus que ça que David revient avec un attirail... Un manche à balai, un aimant...une pince, du fil de fer...je renifle comme une gamine...traumatisée de l'attaque. Perdue sans mon bracelet.

Une minute plus tard, David me tend mon bracelet noirci de crasse. Il ne sourit pas, ses yeux sont sombres et fuyants. Je le regarde, muette, sans expression puis je me jette sur mon bracelet, je souffle dessus pour faire partir la crasse.

Je relève la tête et il est déjà parti. Sans dire au revoir. Je suis rentrée chancelante, guidée par le Chien en grande forme, qui s'était repu du Pal, tout entier!

Toutes mes certitudes ce soir se sont effondrées. Tout ce que j'ai écrit samedi était faux quasiment : David, les Pestes, le bracelet sur l'écran de Yunso, le local poubelle, les tarots anonymes... Il faut toujours se méfier des faux-semblants. J'ai tellement tort! Rien n'est blanc, rien n'est noir. David est gris comme moi mais d'une nuance différente. C'est tout ce que je retiens.

Mon cerveau est sens dessus-dessous. Je me regarde dans un miroir. J'ai des griffures discrètes sur le visage. Je suis déstabilisée par cette soirée où tout a été remis en cause.

Je vais dormir, la nuit va me porter conseil. Je dois démêler ce sac de nœuds. Je dors avec mon bracelet.

6 janvier 2013

DIMANCHE 6 JANVIER 17h55 : MAIL MYSTERE

Je m'apprêtais à ne pas écrire aujourd'hui. Un premier trou dans mon blog depuis longtemps? Et non le destin en décide autrement.

J'ai reçu un mail cet après-midi de « princesseleia75 » qui me donne rendez-vous. À 18h15 dans le passage derrière la rue. Rien de plus. Celui qui donne sur le local poubelle. Celui où les Pestes m'avaient déjà réglé mon compte.

Envoyer des mails bidons ça me rappelle « fleur999 ». Ma fausse meilleure amie qui avait flashé sur moi. (cf posts du 19 au 27 septembre. Vous retrouverez toute l'histoire et ça me fera des pages vues lol)

Mais « princesseleia » c'est clairement une référence à Starwars et donc à Darkvador...David! Le mufle.

Dans tous les cas, je me dégonfle pas (enfin plus). Mais je vais quand même prendre le Chien avec moi... Avec un tel pitbull je suis sûre de revenir...qu'à moitié morte...

5 janvier 2013

SAMEDI 5 JANVIER 19h15 : CA C'EST FAIT

Je suis allée voir les Jeunes pour m'excuser. Ils ne se rappelaient même pas l'incendie, euh l'incident du réveillon. Alors que j'en étais rouge de honte depuis ce jour là. Ils s'en foutent, c'est un peu de gentillesse, un peu d'indifférence aussi. Rien n'a changé entre eux et moi, tant mieux, on tourne la page.

Le Vieux me regarde avec méfiance, mais la Vieille se détend. C'est comme un vase communicant de mauvaises ondes. Finalement ça ne change rien. Ça doit lui plaire à elle de sentir que je baisse dans son estime à lui. Finalement elle reste très perverse. Ça non plus ça ne change pas.

Plus aucune nouvelle de David. Je pense que le message est passé. Je suis soulagée. Finalement c'est comme il y a deux mois. Deux inconnus assis l'un à côté de l'autre. Je commence à l'oublier et c'est tant mieux.

Les Pestes ont disparu de mon champ de vision, de mon champ de pensée. Finalement je sens que les choses se tassent. Le stress du bracelet sur l'écran de Yunso m'a angoissée pour rien, je suis parano. Et les Pestes me font peur en toute occasion, je dois voir la vérité en face. Dans tous les cas, je pense qu'on va continuer à se mépriser mais en douceur. Finalement c'est comme les derniers jours de lycée de décembre : après la guerre déclarée en cours de sport, c'est la guerre froide! Ça s'observe mais ça n'agit pas. C'est l'idéal.

J'ai récupéré mon bracelet par un miracle inexpliqué. Tout rentre dans l'ordre. Bon je dois rendre mon « erreur ». Au bon moment. Je suis sereine.

Enfermée dans le local poubelle pendant 5 heures? Après vérification, ce loquet est vraiment sensible. Avec ma gaucherie, il suffit à mon avis que je passe devant pour qu'il s'abaisse. Un souffle et ça s'effondre.

Mon harceleur téléphonique a dû comprendre qu'il se trompait depuis que j'ai eu l'idée lumineuse il y a deux jours de personnaliser mon répondeur. Ben oui le numéro devait être attribué avant. Tout ça m'a remis Rémy dans la tête, mais le Diable va vite ressortir maintenant que je comprends que tout ça n'a aucun sens.

Oui finalement tout est comme avant. Et c'est tant mieux. Pas d'engagement. Pas d'excitation. Pas de peur. Une petite vie tranquille, d'indifférence, de grossitude et de mochitude mais pas trop. Pour être un peu malheureuse mais pas trop.

Oui je peux faire face à ça. Finalement c'est mieux quand rien ne change ou qu'on revient à ce qui était avant. Ces petits soubresauts permettent d'apprécier, enfin, l'avant qu'on n'appréciait pas. Une petite musique qui était casse-pieds et qui finalement rentre dans la tête. Et qu'on se surprend à fredonner.

La vie peut-être en somme...

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