Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

16 ans, grosse & moche!

8 juin 2015

LUNDI 8 JUIN 2015 21H05 : ...RANG

Ben oui, 12 heures plus tard, effet miroir.

Mon téléphone portable sonne pendant que Ash est en train de rire à gorge déployée devant cette nullité de Las Vegas Academy... Visiblement, la panique est passée... l'inconscience pas !

C'est un numéro de fixe que je n'ai pas rentré dans mes contacts mais qui me dit quelque chose :
- INCONNUE : Sarah ? Sarah c'est toi ? C'est moi, tu m'entends, c'est moi...
- MOI : Ah bah si c'est toi...
- INCONNUE : Enfin Sarah... c'est moi, la mère de Ash, donc c'est pas toi, c'est vous...
- MOI : Ah pardon...
- MME VICTOR : Dis-moi qu'elle est pas en train de renifler une nouvelle proie, dis-moi qu'elle est là...
- MOI : Oui oui rassurez-vous... elle est là depuis ce matin...
- MME VICTOR : Ça me rassure ça, tu sais pas à quel point. Elle est venue tout de suite après, t'es comme une sœur pour elle, au moins avec toi, elle est entre de bonnes mains. Tu la tires vers le haut. Elle révise là ?
- MOI : Euh oui, enfin presque, elle profite d'un repos bien mérité...
- MME VICTOR : J'espère que tu la colles aux c... aux fesses ! J'espère qu'elle t'obéira, à toi ! Qu'est-ce que je vais faire d'elle hein ? Elle va quand même pas devenir esthéticienne ? Et ratiboiser des vieilles bourgeoises toute la journée !!!! Je les déteste, les esthéticiennes, toutes des croqueuses de mari ! Y'en a une qui a mis le grappin sur le mien... enfin c'était avant la secrétaire...
- ASH, au loin : C'est qui ? Viens vite, y'a Medhi qu'a traité Audrey de vieille meuf...
- MME VICTOR : C'est elle ? Tu me la passes ?
- MOI : Je crois qu'il vaut mieux qu'elle se concentre... Ça va la déconcentrer...
- ASH, au loin : Elle va lui mettre un pain là... Le plat de spaghetti... oh my god !
- MME VICTOR : T'es sûre qu'elle travaille là ? Je reconnais sa voix...
- MOI : Oui... c'est une pièce de théâtre... Elle joue là...
- MME VICTOR : Ah bon ? Une pièce de théâtre... en Terminale ? Au bac ?
- MOI : Je vous promets que je prends soin d'elle et que je vous la renvoie le plus vite possible...
- MME VICTOR : Ah mais non, tu la gardes si tu veux, autant que tu veux du moment qu'elle a son bac... Son bac ! B-A-C !!!

Oui un boomerang en deux temps, à 12 heures d'intervalle.

La louve solitaire que je suis retrouve malgré elle la meute...

Publicité
Publicité
8 juin 2015

LUNDI 8 JUIN 2015 9H05 : BOOM...

Ce matin, à la première heure, ça tambourine à ma porte d'entrée... Il me faut bien 5 minutes pour émerger, d'autant plus que je n'ai jamais cours le lundi.

J'ouvre la boîte de Pandore, euh non, la porte d'entrée...

Le grand retour de l'hystérique !!! Ash...

- ASH : Non mais tu sais quoi ? Je la supporte plus... Je touche le fond. Je suis au bout de ma life.
- MOI : Qui ça ?
- ASH : Enfin, qui me fait chier au quotidien pour que je décroche ce bac de meeeeeeeeerde ? Elle m'a conçue pour passer ses nerfs... Le pire c'est qu'elle a raison, je l'aurai jamais... je suis encore plus conne que ce qu'elle pense... Tu sais quoi ? J'ai encore des moins bonnes notes que l'année dernière. Mon bac blanc, ça a été une cata... Ben ouais elle a raison, je suis bonne que pour montrer mon cul...

Mmmh, effectivement, on touche le fond.

- MOI : C'est peut-être pas perdu... et tout ce temps que je passe avec toi ?
- ASH : Je crois pas au Père Noël...
- MOI : Sympa pour moi...
- ASH : J'aurais dû faire un bac scientifique... Au moins on peut tricher en apprenant tout par cœur !
- MOI : T'es pas en train de nous faire une crise de panique une semaine avant le bac... ?
- ASH : Une crise de ras-le-bol de ma daronne.
- MOI : Bon bah t'as ramené de quoi réviser ?
- ASH : J'ai ramené de quoi pioncer seulement...

De son sac à main XXXL de fille, elle sort un oreiller... : « Ils sont trop nuls les tiens... »

6 juin 2015

SAMEDI 6 JUIN 2015 22H10 : UN NUMÉRO DANS UNE PILE

C'était il y a une semaine... mon fixe se met à sonner ! Horreur ! Je sursaute jusqu'au plafond !

Jamais personne ne m'appelle sur mon fixe (pas beaucoup plus sur mon portable tiens !), alors j'ai commencé à avoir méchamment envie de faire pipi dans ma culotte... J'ai zappé la sonnerie, pour sauver ma culotte !

Mais ça a re-sonné... encore et encore ! Une vieille sonnerie qu'on entend plus que dans les vieux téléfilms policiers de l'après-midi sur France 3. Un hommage phonique à la préhistoire.

Pire, mon imagination se met à galoper dans la pire galaxie.

Je me suis dit que ça pouvait être le Vieux de sa nouvelle prison lointaine...ou son avocat... pour me foutre dehors... Malheur ! Ou alors la Vieille qui revient au bercail... la cata !

Un magma terrifiant issu du passé...

- LE TÉLÉPHONE : Tu vas répondre non ?
- MOI : Tiens, tu parles toi... comme ma valise !
- LE TÉLÉPHONE : Ouais, c'est ma copine...
- MOI : Tu vas arrêter de sonner ?
- LE TÉLÉPHONE : T'as qu'à répondre, idiote !
- MOI : J'ai peur... Tu voudrais pas me dire qui c'est ?
- LE TÉLÉPHONE : : T'avais qu'à me remplacer par un téléphone plus moderne avec un écran... Tu sais de quand je date ?
- MOI : J'étais pas née ?
- LE TÉLÉPHONE : Fais la maline, pendant ce temps-là, je vais re-sonner un coup...

Ça sent l'insistance et l'urgence... Et si c'était la fille des Vieux qui avait repris conscience ??? Non c'est un légume, faut que j'arrête de psychoter !

- MOI : Allô, c'est Sarah...
- INCONNU : Sarah ? Sarah Nicolas ?
- MOI : Euh oui... on se connaît ?
- INCONNU : Non... je suis désolé de vous déranger... j'ai trouvé votre numéro dans le téléphone de ma mère...

Je vacille... J'ai un mauvais pressentiment qui se renforce...
- INCONNU : Je suis le fils de votre assistante sociale, Madame Rondin...
- MOI (immédiatement en larmes) : Oh non... Toutes mes condoléances...

Comment j'ai pu sortir ça spontanément ???
- M. RONDIN FILS : Euh... je vous appelle pour vous dire qu'elle est ...
- MOI : Oh non, c'est horrible...
- M. RONDIN FILS : C'est pas terrible en effet, elle est à l'hôpital...
- MOI : Oh merci, Dieu existe... Merci merci merci !
- M. RONDIN FILS: Euh... Elle ne va pas super bien...
- MOI : Je suis tellement soulagée... enfin non... qu'est-ce qu'il lui arrive ?
- M. RONDIN FILS : Son moral est pas bon, et c'est pourtant sa meilleure arme contre le cancer... Elle voudrait surtout pas vous inquiéter ou que je vous appelle, mais bon, elle a besoin de voir les gens qui comptent pour elle, même si elle ne le dit pas... Alors, j'ai tenté le coup... voilà.

Il m'a laissée sans voix. J'ai quand même retrouvé mon bon sens et j'ai pu enfin comprendre et réaliser qu'elle n'allait pas bien du tout.

Mais ce ne fut pas la plus grande révélation de cette courte conversation inattendue et inquiétante... Non...

Ce sont souvent les drames de la vie qui révèlent des vérités.

Pendant des années, j'ai cru être un numéro dans sa pile de dossiers. Une pile interminable.

Pendant des années, Mme Rondin a été le seul repère de ma petite vie. La seule qui m'écoutait et tentait vaguement de me décoder. La seule qui revenait encore et toujours à chaque catastrophe.

Pendant des années, je me suis pincée pour ne pas trop m'attacher à elle...

Pendant des années, j'ai cru qu'elle était distante...

Maintenant qu'il est trop tard, je découvre que je compte un tant soi peu pour elle... A moins que son fils ait invité tout son portefeuille d'orphelins... Ça va ressembler à un foyer, sa chambre d'hôpital...

Son fils m'a recommandé de passer mardi...

4 juin 2015

JEUDI 4 JUIN 2015 17H35 : LA PERRUQUE

C'est marrant comme le destin est joueur, ou peut-être pervers...

Pile au moment où je m'apprêtais à vous décrire cette histoire avec mon assistante sociale, j'ai eu des nouvelles et elles ne sont pas bonnes.

Ça m'a coupé le souffle... et l'envie d'écrire. Comme un signe qu'il ne faut pas...

Mais je suis trop triste aujourd'hui pour ne pas partager ma peine.

Quand je l'ai retrouvée, un après-midi au Rialto, quelque chose n'allait pas, je l'ai tout de suite vu dans ses yeux. Elle a immédiatement parlé de moi... Comment j'allais, ce que je devenais, si tout allait dans mes études, dans mon portefeuille, dans mon appart', dans mes amitiés, dans mes amours, sur ma balance, au rayon du Nutella... Bref, je l'avais rarement vue aussi volubile.

Il y avait quelque chose qui clochait sur elle quand je la regardais, ça me perturbait... Et elle continuait inlassablement... Blablabla...

- MME RONDIN : C'est important l'amitié, il faut choyer ses amis tu sais... J'ai plusieurs mois de retard sur ton blog... Je n'ai pas trop eu le temps de le lire... J'ai lu quelques extraits... J'ai vu que tes amis étaient partis...
- MOI : C'est la faute de Rémy, il me hante...
- MME RONDIN : Je n'ai jamais été son assistante sociale, mais je me suis renseignée, il a l'air de s'être assagi. Après, il est majeur comme toi... alors on n'a plus trop d'emprise...
- MOI : Je le sens pas du tout...
- MME RONDIN : Si un jour il franchit la ligne rouge... ben il faut porter plainte contre lui.
- MOI : Ça sera comme il y a 3 ans, personne me croira...
- MME RONDIN : Enfin moi je t'ai crue !
- MOI : Et les autres éducateurs alors ? Dites-moi la vérité...
- MME RONDIN : Mais c'est normal, je suis la seule à te connaître aussi bien...
- MOI : Pourquoi le croit-on lui plus que moi ?

Elle a soupiré, ne sachant que répondre.
- MME RONDIN : Tu dois vivre ta vie et faire comme s'il n'existait pas...
- MOI : Il habite en face de chez moi !
- MME RONDIN : Ah... je savais seulement qu'il habitait dans ton quartier...

C'est à ce moment-là que j'ai réalisé qu'elle ne suivait pas du tout mon blog... C'est un peu chiant, ma vie, j'en conviens... J'ai perdu plein de lecteurs cette année... Sûrement l'effet Rémy ! Il gonfle tout le monde même des blogués à des centaines de kilomètres de moi...

- MME RONDIN : Je suis désolée de ne pas t'avoir répondu plus tôt... On a dû te dire que j'étais en vacances prolongées...
- MOI : Prolongées... non ! Mais en vacances oui, à chaque fois...
- MME RONDIN : Oui..., à toi, ils pourraient dire la vérité... tu fais presque partie de la famille... même si on nous interdit de créer cette relation avec nos petits...

Je l'ai regardée, intriguée... Puis j'ai bloqué sur ses cheveux... Trop parfaits, trop pas comme d'habitude, trop longs, trop gonflés... trop synthétiques !!!

Oh mon dieu, une fois cette réalité décryptée par mon cerveau aveugle et naïf, je n'ai pu m'empêcher... d'être moi !

Elle m'a alors prise dans ses bras : « Oh non Sarah, ne pleure pas... je vais bien... c'est pas une chimio qui va m'arrêter... c'est pas parce que j'ai arrêté de travailler que je vais arrêter de vivre, enfin ! Je suis une force de la nature... comme toi ! »

Je vous laisse imaginer la suite pour un cœur d'artichaut comme moi. J'avais honte... de lui casser les pieds pour des foutaises mineures alors qu'elle faisait face à un vrai problème, une vraie bataille... celle de la vie.

Sur le moment, j'ai interprété ça comme un signe que mon histoire avec Rémy n'en valait pas la peine. Ce qui m'a encore plus donné des ailes pour me sortir de tout ça...

Mais vendredi dernier, alors que je l'imaginais en pleine rémission victorieuse, le couperet est tombé.

27 mai 2015

MERCREDI 27 MAI 2015 19H50 : DU POIL DE LA BÊTE

Croyez-le ou pas, c'est ce papier journal incongru collé sur la fenêtre, qui m'a redonné des forces : l'envie de ressortir, de réécrire, de redevenir moi-même... après de longues semaines d'atermoiements, voire même d'hibernation volontaire.

Quelques jours après, je revenais sur mon blog avec de vraies explications quant à ma longue absence, et mes effets d'annonce sous forme de pétard mouillé. C'était fin février.

Je savais alors qu'une longue bataille m'attendait mais que je pouvais peut-être en sortir vainqueur... Ce type, là en face de chez moi était jusque là incroyablement fort... mais ce papier journal, c'était sa 1ère défaite.

Je ne me fais pas trop d'illusion... La fin risque d'être difficile, mais c'est peut-être le prix à payer pour s'en détacher pour toujours. Ce type rôde comme une ombre de mon passé, de mon mal-être historique... Me débarrasser de lui, ça serait comme me débarrasser de l'ancien moi.

Je le vois comme des chaînes, et il détient sur lui... ou en lui... les clés de ma libération. Je le sens au plus profond de moi.

En attendant une suite, je me suis re-concentrée sur ma vie normale... Lire, regarder la télé, rire, se goinfrer... tous les plaisirs de la vie sont revenus en quelques semaines. Même mon ennemi, le Nutella, a repris ses droits.

Le Chat (autrefois appelé Tito, mais ça c'est perdu ;-) ) s'est remis à s'intéresser à moi.

Et puis, il faut dire qu'il était temps de se remettre au travail après la catastrophe des partiels. Remettre un peu sa vie à l'endroit quoi...

J'ai fini par avoir des nouvelles de Yunso... de Milan ! Une vidéo envoyée par mail où elle me fait visiter la ville et elle finit par me dire... « Ma chérie... je pense à toi, mais mon petit doigt me dit que tu as de quoi t'occuper, et avec qui ! Big kiss from Milano »

Qu'est-ce que c'est encore que cette rumeur ???

Malgré la reprise de la vie, je n'en reste pas moins sur mes gardes...

Afin de fourbir mes armes, je me suis décidée à recontacter mon assistante sociale disparue... Je ne m'attendais pas à une telle tristesse à ce rendez-vous. C'était à la fin du mois de mars sous un beau soleil de printemps...

Publicité
Publicité
25 mai 2015

LUNDI 25 MAI 2015 11H45 : RÉMY STORY (4/4)

Le soir de son grand retour je me suis positionnée en guerrière face à ma fenêtre, face à son appartement, face à son regard espion...

Aucune lumière. Aucun mouvement. Comme s'il n'habitait plus là.

J'ai patienté , impassible, pendant deux heures face à mon ennemi invisible. Je me suis dit que ce serait le seul moyen de l'attaquer, lui montrer ma ténacité et ma détermination... tout en étant séparée de lui d'un distance suffisante pour avoir l'air de rester calme...

Mais je bouillonnais intérieurement...
Pourquoi le bracelet ?
Depuis quand s'y intéresse-t-il ?
Est-ce que ça a vraiment une signification ?
Est-ce qu'il est là pour me le voler ?
Est-ce que feue la Mamie aurait raison sur ce bracelet ? Un bracelet inestimable ?
Et si toutes les choses mystérieuses qui me sont arrivées étaient nées de ce bracelet ?
Et si j'avais simplement une imagination galopante, incontrôlable et destructrice ?
Et si tout ceci n'était que le fruit du hasard ?

Rien ne bougeait face à moi, c'est dans mes pensées qu'une tornade était en train de tout ravager.

Je n'ai pas vu le temps passer.

Je me souviens m'être absentée quelques minutes pour aller aux toilettes... Quand je suis revenue, quelque chose avait changé à sa fenêtre...

J'ai froncé les sourcils face à cette mutation radicale de décor... et ceci en quelques instants.

Alors que je venais d'assister à un long silence tout noir... voilà que tout devenait tout gris, voire tout blanc...

Un truc avait été plaqué contre la vitre juste pendant ma courte pause-pipi !!!

Difficile à voir... Je suis allée chercher une lampe de poche aperçue dans un des tiroirs des Vieux.

Alors ça... Du simple papier journal collé aux fenêtres ! Sur deux fenêtres.

En un instant de répit pour ma part, Rémy avait sorti un minuscule bouclier de papier improvisé afin de se protéger de mon œil inquisiteur.

Un aveu de faiblesse... Il a battu en retraite ce soir-là... J'en suis certaine.

Le début d'une longue lutte silencieuse. Le papier est toujours là 3 mois plus tard...

23 mai 2015

SAMEDI 23 MAI 2015 18H45 : RÉMY STORY (3/4)

Ma mâchoire a dû se décrocher ce jour-là. Et la boulangère d'en remettre une couche : « Je savais bien que vous vous connaissiez... Pourtant je vous imaginais pas vraiment ensemble. Enfin ça me regarde pas ! Suivant ! »

Ça aurait pu être Ash, ou David avec une familiarité pareille... Mais là, me parler comme ça, comme à une copine, comme à une ex...

Ben oui. C'était lui, c'était Rémy, dans une forme olympique.

J'ai serré les dents et levé les yeux au ciel d'exaspération. Il me narguait avec un sourire niais. Je suis sortie de la boutique avant de faire un esclandre. Mais je ne souhaitais pas en finir tout de suite.

Il pensait sûrement être débarrassé de moi pour la journée, le temps qu'il raconte sa vie à la boulangère qui lui avait réservé sa Tradi..., raté !

Je lui ai littéralement sauté dessus quand il est sorti de la boulangerie. Je me suis jetée sur lui comme un bulldozer enragé, mes bourrelets dans ses frêles côtes...
- RÉMY : Hé, du calme ! Pourquoi tu m'agresses ?
- MOI : Fais pas comme si rien s'était passé...
- RÉMY : Je vois pas de quoi tu parles...
- MOI : Le 31 décembre, ça te dit quelque chose ?
- RÉMY : Tu divagues...
- MOI : Tu me rends folle...
- RÉMY : Je confirme...
- MOI : T'avise plus jamais de me parler comme ça devant tout le monde ! D'ailleurs t'avise plus de me parler du tout.
- RÉMY : Si c'est ce que tu désires, Sarah...
- MOI : Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?
- RÉMY : Vivre ma vie... dans le calme.
- MOI : Qu'est-ce que tu fais dans ce quartier alors ?
- RÉMY : T'es pas propriétaire du coin non ?

Je regrette aujourd'hui de ne pas avoir su à l'époque ce qu'il avait fait la nuit où il s'est envoyé en l'air avec ma copine... la nuit des ciseaux roses.

- MOI : Fiche-moi la paix pour toujours, fais comme si on se connaissait pas...
- RÉMY : Sinon quoi ?
- MOI : Tu sais de quoi je suis capable...

Il m'a alors montré sa main en souriant, il a déplié ses doigts, replié puis rouvert sa paume plusieurs fois... avec un sourire de vainqueur invulnérable. J'ai été hypnotisée tout de suite par cette main visiblement sans cicatrice..., paralysée par ce sombre souvenir de l'été 2012.
- RÉMY : T'es toute rouge ! Inspire, expire... Dis, c'est bizarre, je me souviens d'un truc...
- MOI : Laisse tomber, je me casse, pour cette fois...

Je commençais à battre en retraite quand il a sorti une arme fatale... : « T'avais l'habitude de porter un bracelet tout bizarre qui te serrait à mort le poignet... Et tu le portes plus du tout. Mais on voit encore la trace sur ta peau... »

Comment ne pas devenir folle avec un monstre aussi pervers vivant à côté de soi ?

Il a vu qu'il m'avait déstabilisée complètement... Il a souri avant de se pincer les lèvres et d'ouvrir son sac de la boulangerie...

« Tu veux un pain au chocolat ? »

Il s'en est collé un dans la bouche et s'est tiré comme si de rien n'était... sûrement satisfait de ce coup de grâce terrible.

Mais est-ce vraiment une bonne idée de dévoiler son jeu comme ça ? À partir de ce jour-là, j'ai compris qu'il était là pour mon bracelet, et peut-être pas pour moi.

Un début de soulagement ? Ou la fin définitive de l'insouciance...

20 mai 2015

MERCREDI 20 MAI 2015 22H10 : REMY STORY (2/4)

À la fin du mois de janvier, juste après mes partiels, j'étais essorée.

Mais l'épuisement venait d'ailleurs... Cette vigilance permanente m'avait grillé le cerveau. Et le fait d'affronter tout ça... toute seule.

Avant, quand j'étais lycéenne, toutes mes journées étaient remplies de cours, de devoirs, d'angoisses pré-bac. De quoi empêcher tout danger de trop réfléchir...

Maintenant c'est l'inverse. Cette université me laisse le temps de gamberger à m'en faire frire les neurones à l'huile rance.

Bizarrement, j'étais moins fatiguée avant. Cette fusion intellectuelle post-bac me ruine la santé !

Mon corps m'a donc honteusement lâché fin janvier en m'offrant généreusement une terrible grippe, qui m'a clouée au lit pendant une semaine. Je n'avais même plus l'énergie de surveiller l'appartement vide de mon terrible voisin.

J'ai rêvé plusieurs fois qu'on le retrouvait mort sur une plage. Les acteurs des Experts débarquaient pour décortiquer les indices au pied d'une falaise... Ah ben tiens, j'avais pas fait le rapprochement, c'est Broadchurch ! Les Experts sur la plage de Broadchurch... Étrange association !

J'ai commencé à me convaincre que ces rêves répétitifs étaient là pour me rassurer, m'envoyer un signe d'apaisement définitif. Je crois même qu'à cette période mon envie d'écrire est revenue (cf post du DIMANCHE 8 FÉVRIER 2015 23h55 : PATIENCE !).

Et comme vous le savez, mon instinct ne me trahit jamais, et mes prémonitions sont toujours prêtes à couper le souffle de mes lecteurs !

Bingo !

Quand j'ai ouvert mon volet après une semaine de fièvre, j'ai vu une lumière dans l'appartement de Rémy qui transperçait les rideaux. La première fois en 5 semaines depuis l'événement de la St-Sylvestre.

Comme j'étais persuadée qu'il était mort, ben je me suis dit que la boulangère avait trouvé un remplaçant ! Avec les oursins qu'elle a dans les poches, elle préférerait louer à 3 locataires différents le même appartement plutôt que de perdre une seule journée de loyer !!!

J'ai commencé à me détendre sur le sujet... Une fois la forme revenue, j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis lancée éperdument dans l'enquête... Direction le sanctuaire des informations et de toutes les vérités... La boulangerie, pardi !

Il y avait une foule pas possible ce jour-là... C'est bien ça le problème : la boulangère est aussi exécrable que son pain et ses viennoiseries sont succulents. Elle attire tout le quartier par l'odeur alléché...

20 minutes de file d'attente... J'arrive devant Elle, ma question vingt fois retournée dans ma bouche.

Juste avant de passer devant l'Oracle, le destin me pince brusquement le bourlet droit, puis le bourlet gauche... Je me retourne de chaque côté avec un temps de retard, prête à refiler une claque à n'importe qui, pourvu que cet infâme inconnu malaxe mes lipides sans mon autorisation...

« Coucou c'est moi ! Comment ça va ? Hyper longtemps que je t'ai pas vue... On se fait une bouffe ? »

Je suis restée coite en entendant cette phrase sortie de la mauvaise bouche. Un effet d'annonce tonitruant devant une vingtaine de clients à l'attention forcée.

Pendant ce temps, mon tour d'achat était passé...

« Tire pas la gueule, chérie ! »

J'ai cru que j'allais tomber dans les pommes.

18 mai 2015

LUNDI 18 MAI 2015 16H45 : REMY STORY (¼)

Après son agression de la nuit de la St-Sylvestre, je ne l'ai pas revu de sitôt. Pourtant, j'ai passé les premières journées à l'épier. Maintenant que j'avais la certitude qu'il habitait en face de chez moi, à un étage au dessus avec une vue plongeante sur mon chez moi et mon intimité, c'était à mon tour de l'espionner sans relâche.

Le savoir dans le même quartier que moi avait titillé ma méfiance... mais là, cette dernière se transformait en crainte avérée. La coïncidence était trop forte pour que ma garde reste baissée...

Pendant ce temps, mes colocataires désertaient le navire qui voguait vers des eaux trop troubles pour eux. Me laissant ainsi l'occasion de me concentrer sur le danger extrême de l'autre côté de la rue.

Mais rien n'était à signaler. Aucune lumière, aucun rideau ouvert, aucune rencontre fortuite dans la rue.

Au bout de deux semaines je me suis décidée à cuisiner l'horrible boulangère mégère censée être son bailleur... Un énorme effort pour moi... Mais j'avais une petite idée derrière la tête. Quand il s'agit de la faire tourner en bourrique...
- BOULANGÈRE : C'est 8 euros !
- MOI : Pour 4 pains au chocolat ?
- BOULANGÈRE : Tu peux repartir si tu veux...
- MOI : Je veux bien participer à la hausse de vos revenus, mais j'aimerais que vous répondiez à une question...
- BOULANGÈRE : Tu crois que j'ai que ça à faire ?
- MOI : Hier vos pains au chocolat, ils étaient à 1,50 et aujourd'hui c'est 2 euros !
- BOULANGÈRE : C'est pas pour ça que je vais répondre à tes questions ! Suivante !!!
- MOI : Vous savez, je suis journaliste maintenant, et je suis très intéressée par la consommation et le pouvoir d'achat des Français, mais j'ai l'impression que vous, le pouvoir d'achat, vous vous asseyez dessus...
- BOULANGÈRE : Toi ? Journaliste ? Et moi je suis 1ère dame...
- MOI : + 30% d'augmentation sur le pain au chocolat dans une boulangerie du 17ème ! Arnaque ou vol organisé ?
- BOULANGÈRE : Humpf !
- MOI : Il est où votre locataire en ce moment ?
- BOULANGÈRE : J'en ai tellement... Qu'est-ce que tu crois ?

Elle étale sa richesse, c'est indécent.

- MOI : Je parle de votre locataire qui habite au-dessus, au 3ème...

- BOULANGÈRE : Ah lui ? Si tu crois que je le sais... Je les flique pas, mes locataires...

 

- MOI : Même quand ils paient pas leur loyer ?

 

- BOULANGÈRE : Il est à jour, c'est tout ce qui m'importe. Il paie rubis sur ongle. T'as des vues sur lui ou quoi ?

Elle m'a dit ça sur un ton tellement méprisant, je m'en souviens encore plusieurs mois plus tard... Pendant ce temps-là, la clientèle s'impatientait... Je n'ai pas su rebondir. Elle si !

- BOULANGÈRE : Tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne prend plus la baguette Tradition que je lui réserve chaque jour... Il a failli me gâcher la marchandise ! Nom de nom...
- MOI : Depuis longtemps ?
- BOULANGÈRE : Comme si la vie des gens m'intéressait... Je suis pas une commère moi !

Au-delà de ses sempiternels jugements désagréables, j'ai quand même appris que Rémy payait sans difficulté un appartement qui ne me semble pas adapté à son âge... Il a un an de plus que moi, donc 20 ans quoi.

Je viens de réaliser le ridicule de ma phrase... Moi aussi je vis dans un appart' au-dessus de mes moyens, et je paie rien ! Ou presque...

5 minutes après le « scoop » de la boulangère, elle était en train de baver sur tout le quartier avec ses vieilles clientes. Finalement, je n'ai pas trop eu à la cuisiner... Elle a ça dans le sang.

En tout cas le prix du pain au chocolat n'a pas rebaissé depuis !

16 mai 2015

SAMEDI 16 MAI 2015 22H45 : RETOUR DES DEMONS

Je croyais que la révélation de Ash sur cette nuit d'août 2014, où elle a surpris Rémy en train de fouiller partout, me rassurerait sur ma santé mentale. Enfin une confirmation que je ne suis pas folle, que je ne suis pas seule... Que nenni !

C'est tout l'inverse finalement. Sa réaction face aux ciseaux roses nocturnes de Ash est un indice dévastateur... IL a surréagi, voire dérapé.

IL n'a donc pas digéré mon acte de survie défensif d'il y a près de 3 ans. CQFD ! Ça me saute aux yeux. Et pourtant les ciseaux de Ash était aussi roses qu'inoffensifs.

Au fond de moi j'ai toujours su qu'IL était là pour moi... rôdant afin de me persécuter.

Et puis qu'est-ce qu'IL cherchait dans mon appartement cette nuit-là pendant une heure ?

Poussée dans mes pires retranchements, j'ai sorti une revenante du placard aujourd'hui. Elle n'a pas vu la lumière du jour depuis New-York. Elle a des choses à dire depuis le temps...
- LA VALISE : Tiens, te revoilà toi, t'as besoin de moi ?
- MOI : Je sais pas trop... Ça me rassure de t'avoir sous la main... On sait jamais...
- LA VALISE : On va où cette fois ? J'ai adoré le voyage de la dernière fois...
- MOI : Rêve pas trop, j'ai pas les moyens de t'emmener à New-York, encore moins en First.
- LA VALISE : Pfff... on va pas au camping, j'espère !!! Je mérite mieux... C'était horrible...
- MOI : Ben, j'ai pas un rond...
- LA VALISE : Dans quel guet-apens tu vas encore te fourrer... C'est bien nécessaire ? Tu sais, je suis pas si mal dans mon placard...
- MOI : Je refais des cauchemars toutes les nuits, j'ai peur tout le temps, je sursaute au moindre bruit... C'est pas une vie ça.
- LA VALISE : T'es parano. Qui voudrait s'intéresser à toi ? Euh, je veux dire t'égorger ?
- MOI : Ben tu sais très bien...
- LA VALISE : Tu vas pas recommencer avec LUI... Tu lui as donné assez de temps et d'énergie à ce minable !
- MOI : Tout converge pourtant...
- LA VALISE : Te prends pas pour une star des Feux de l'Amour. Les psychopathes, ça existe que dans les séries !!!
- MOI : Et la Vieille alors, qui se prenait pour sa fille ?
- LA VALISE : Elle avait pris trop de médocs, et puis elle avait de la peine pour sa fille légume...
- MOI : Et Alyssa alors, qui me harcèle dès que je la vois ?
- LA VALISE : T'as un an de retard ma fille, elle s'en fout de toi, royalement !
- MOI : Ouais, bon... mais lui c'est pas pareil.
- LA VALISE : Le hasard ça existe, tu sais...
- MOI : Mmmh, t'es trop naïve ! Ça te perdra... Tu vas finir aux objets trouvés !
- LA VALISE : Toi tu l'es pas assez, naïve !
- MOI : Il cherchait un truc sur moi la nuit où Ash l'a pris sur le fait.
- LA VALISE : Il cherchait à piquer un truc de valeur surtout ! Et il est reparti avec le seul truc qui vaut quelque chose dans cette baraque... les cigares du Vieux ! C'est une petite frappe, comme tous les orphelins.
- MOI : Hé ho, moi aussi je suis orpheline, et je suis pas une délinquante...
- LA VALISE : Tu veux que je dresse une liste ?
- MOI : T'as toujours réponse à tout.
- LA VALISE : Normal, je suis une valise...

Quelle garce, celle-là ! Mais elle est parfois de bon conseil.

N'empêche que je vais pas la ranger tout de suite...

Mes démons sont de plus en plus bruyants, enfin les démons... que dis-je, LE Démon !

Publicité
Publicité
Archives
Publicité
16 ans, grosse & moche!
Visiteurs
Depuis la création 26 166
16 ans, grosse & moche!
Catégories
Publicité