Je suis encore en train de payer les effets de ce petit séisme...

Au petit déjeuner, vers 11h30, c'est Ash qui s'est adressée à moi alors que David était absent...
- ASH : Je suis désolée Sarah, moi je voulais bien faire... à ma manière... On te voulait pas de mal... C'était qu'un jeu innocent ! Un peu con quand même... mais très amusant !
- MOI : J'en doute pas... Je t'en veux pas, vraiment... Je sais tout ça...
- ASH : Alors pourquoi ce caca boudin ?
- MOI : Mais je boude pas...
- ASH : C'est pire, tu fais comme si de rien n'était... C'est terrifiant !
- MOI : Je veux plus trop y penser...
- ASH : On efface tout alors ?
- MOI : Oui, c'est exactement ce que je veux...
- ASH : Ben moi non, et David non plus ! Putain, mais vous êtes faits l'un pour l'autre !!!
- MOI : Arrête-toi là, sinon je vais me mettre en rogne cette fois...
- ASH : Ben vas-y !!! Faut quand même que tu te poses des questions... Même si j'ai un peu accéléré le truc... Ben, t'es allée vers lui !!! T'as besoin de lui...
- MOI : Faut que tu prennes le truc en sens inverse...
- ASH : En sens inverse ??? Mais pourquoi faut toujours que tu parles avec des énigmes... ?
- MOI : Tout ça, c'est des mauvaises raisons... Tu comprends ?
- ASH : Ça t'emmerderait quand même beaucoup que je me tape ton petit David hein... ?
- MOI : Oui... Mais ça veut pas dire que je veux sortir avec lui !!!

Ma conclusion l'a laissée coite... Et moi aussi ! Je me perds un peu sûrement moi-même... Ce que je sais c'est qu'on ne construit pas une histoire d'amour sur un mensonge. Il y a le mensonge de mes amis... Il y a peut-être le mensonge que je me suis fait à moi-même..., mais à quel moment ?

Mon Dieu, que les filles sont compliquées.

Je pense qu'ils sont plus déstabilisés que moi, mes amis, suite à ce petit séisme de Noël. Fort mais fugace... Micro-localisé diront les sismographes !

Je suis celle qui s'en remet le mieux. Normal, c'est moi qui ai décidé de la fin de l'histoire. Mais visiblement les protagonistes auraient bien besoin d'une explication, voire d'une réaction plus virulente de ma part...

Ash marche sur des œufs. David boude de la tête aux pieds. Et moi, ben je suis comme d'habitude... et ça ne leur plaît pas.

C'est David qui a fini par faire le 1er pas alors j'ai pas pu l'éviter. Je ne suis pas un monstre d'indifférence. Il avait un visage très grave, je lui ai souri... J'ai quand même trouvé le moyen d'appuyer sur la touche enregistrement de la box pour être sûre de ne pas rater la fin du téléfilm de Noël de TF1...

Si le mien s'est fini en queue de poisson, ma nature romantique et niaise est vite revenue au galop ! Il faut se nourrir d'amour quelque part, et comme on peut... Bref ! Je deviens pathétique et je m'égare en poncifs !

- DAVID : On va pas rester comme ça ?
- MOI : Comme quoi ? Tout va bien.
- DAVID : Ah non... non... non... tout va mal... On peut pas se comporter comme ça pendant un jour et à l'opposé le lendemain...
- MOI : Je suis comme d'habitude et je te traite comme mon ami.
- DAVID : Ah non, non et re-non... Moi je peux pas, ça me fait trop de mal d'y croire un jour et de tout jeter à la poubelle le lendemain.
- MOI : C'était un petit dérapage...
- DAVID : Non Sarah, tu racontes que des conneries. Tu m'en veux parce que je t'ai avoué ce que j'ai fait avec Ash... Et tu es choquée.
- MOI : Je suis un peu déçue, mais vous êtes pardonnés ! Je suis pas votre mère.
- DAVID : Si tu pouvais éviter de parler de mère au moment de Noël...
- MOI : Je suis désolée.
- DAVID : Moi j'ai besoin de parler, sinon je vais en crever.

Cette phrase m'a brutalement sortie de mon calme implacable dans cette affaire un peu tordue.
- MOI : Tu voudrais que je me mette en colère mais je le suis pas...
- DAVID : Explose merde !
- MOI : Y'a rien de tout ça en moi.
- DAVID : T'as le droit d'être déçue, mais bon... La faute de te faire croire quelque chose de bidon c'est quand même moins grave que la faute de réellement commettre cette connerie bidon...

Et là est tout le débat mes chers blogués. Vous n'avez rien compris à sa dernière phrase ? Moi non plus !!! Voici ses mots samedi matin au réveil, après notre « rapprochement » de 36 heures chrono !...

- DAVID : Si on doit pas avoir de secret, je dois t'avouer un truc horrible, que je regrette beaucoup... J'espère que tu pourras comprendre... Avec Ash, on a... on a...
- MOI : Pas la peine de me faire un dessin...
- DAVID : Non c'est pas ce que t'imagines justement...On t'a fait croire qu'on se rapprochait, qu'il pouvait y avoir un truc entre nous deux... mais c'était une blague. C'est pas possible... C'est inimaginable. En plus, c'est une idée de Ash. Mais bon, j'ai suivi... Et...
- MOI : Tu veux dire que vous avez joué la comédie depuis tout ce temps ???
- DAVID : Ouais, j'en suis pas fier...
- MOI : Mais ça a commencé quand ???
- DAVID : Depuis qu'on rentre du lycée ensemble.
- MOI : Vous avez comploté dans mon dos...
- DAVID : Ben c'était pas méchant... C'était une blague...
- MOI : Mais une blague qui dure deux mois, c'est pas juste une blague... C'était quoi l'objectif ?
- DAVID : Ben, c'était... de te rendre jalouse... Quoi ! Je me rends compte que c'était con en le disant là... Et puis après cette journée, ça l'est encore plus.
- MOI : Laisse tomber, David, je suis pas une marionnette...

Et là s'est arrêté tout net ce début de relation amoureuse. Sans heurt, sans crise, sans scandale. Une prise de conscience froide.

Non, ils n'ont pas couché ! Mais ils m'ont fait croire depuis les vacances de la Toussaint, donc depuis deux mois, qu'ils se rapprochaient inéluctablement... Et je dois avouer que ce stratagème a peut-être marché. Ou plutôt qu'il m'a poussée dans une voie qui n'est pas pour moi... Comment peut-on manipuler à ce point ? Je pense qu'ils n'ont pas réfléchi. Qu'ils ont joué. Et qu'ils viennent de se brûler les ailes sans s'en rendre compte.

Si je n'avais pas commencé à raconter ces « 36 heures » dans ce blog, j'aurais peut-être fait l'impasse, ici, sur tout ça. Comme une parenthèse qui ne compte plus, aujourd'hui.

Suite du dialogue du jour avec David. J'ai écourté gentiment.

« On n'en parle plus et y'aura pas de problème. Ça sert à rien de s'acharner. Y reste du Nutella ? Ou des Rochers ? J'ai un petit creux. »

La révélation de David a jeté un froid polaire. Un laps de temps de 5 minutes pendant lequel nous avons chacun retrouvé, brutalement, notre place habituelle... d'amis ! Sans possible retour... Tout ça agrémenté de quelques mots doux.

- MOI : Ça me dégoûte...
- DAVID : Exagère pas...
- MOI : Tu voudrais que je dise quoi d'autre ?
- DAVID : Que tu apprécies ma franchise... et que c'est du passé.

Je lui ai demandé de quitter ma chambre. Sans colère. On ne joue pas avec moi.

Après deux ou trois crises de larmes, j'ai repris le dessus. En interprétant ça comme un signe du destin. Un signe qui m'interdit très clairement d'aller plus loin avec David.

Je garde un goût amer de cette frénésie stupide de Noël. J'ai soudainement plus du tout envie de regarder un seul téléfilm de Noël... Puisque le mien ne se finit pas très bien.

Je regrette de m'être laissée aller comme ça pendant près de 36h. Tout part d'une trahison de mes deux meilleurs amis.

Le destin est bien capricieux, mais c'est mieux comme ça. Un blogué m'a écrit « Je n'aime pas trop ce qui est en train de se passer » en message privé. Et il a raison.

Je suis sortie de ma chambre pour préparer le déjeuner, comme si de rien n'était, sans bouder... Ben ce sont les deux autres qui ont boudé tout l'après-midi !

Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ça ne me regarde plus. Ils restent mes amis.

Mon instinct m'a immédiatement plongée en pleine hésitation avec David après le baiser du 25 décembre. Et il avait bien raison. On n'est pas faits pour être plus que des amis. Je ne suis pas faite pour avoir un petit-ami, ni pour l'amour. Je dois apprendre à me contrôler quand je traverse une période miraculeuse... comme celle de juillet après mon incroyable mention au bac... comme celle de décembre après mon beau cadeau au pied du sapin ramené par Ash.

Ce n'est pas grave. La vie reprend son cours, dans deux jours tout sera oublié.

J'en ai presque oublié l'horrible Rémy qui rôde encore... Je vous ai laissés sur cette histoire de sceau rouge et or plaqué sur son cigare. Et bien, voilà où j'ai déjà vu ce sceau... : cf post du JEUDI 11 DÉCEMBRE 2014 13H45 : ÉTUDE SUR LE CIGARE.

De là à imaginer que c'est LUI qui a piqué tout ce qu'il y avait dans la boîte du Vieux... il n'y a qu'un minuscule pas. Ce pauvre type n'a pas les moyens de se payer ce genre de cigare... En revanche, il a eu l'occasion de tout piquer quand il a refait la peinture de ma chambre...

Si « Sarah Saint-Nicolas » vient de prendre sa retraite, « Sara Nickles » l'enquêtrice (comme me surnomme une fidèle bloguée) reprend du poil de la bête... Et celle-là ira jusqu'au bout coûte que coûte... Vous pouvez compter sur elle.

Jeudi soir, David et moi avons dormi ensemble ! Mais pas dans les mêmes draps !!! Ce n'était pas la première fois... Moi dans mes draps habituels, lui entre mes draps et la couette ! Et cette nuit pleine de sérénité a duré près de dix heures. Malgré les épaisseurs nous séparant, j'ai l'impression d'avoir passé toute la nuit entre ses bras. Sauf la dernière heure où je l'ai pris dans mes bras en sens inverse !

Pas très adulte, mais très mimi tout ça !

Ash a mis les voiles hier, sûrement pour nous laisser le champ libre. Chapeau bas l'amie...

Il y avait un mélange de tendresse et de gêne entre David et moi... Nous avions peut-être peur que l'autre fasse marche arrière ?

Mais le doute a commencé à me ronger... celui d'avoir commis un acte euphorique porté par Noël plus que par mon cœur lui-même, celui de foutre en l'air deux ans d'amitié solide... Il a dû le sentir car il s'est effacé pendant un long moment.

Pendant sa disparition, j'ai ressenti une nouvelle fois cette sensation horrible de manque après celle magnifique de bien-être. Tout ça se transformant en angoisse abyssale...

Quand il est revenu, il a dû sentir que je n'allais pas bien...
- DAVID : Qu'est-ce qui va pas Sarah ?
- MOI : Je sais pas...
- DAVID : J'étais sorti pour t'acheter cette crème pour blouson en cuir... J'ai réalisé que tu portais le blouson depuis le jour où je te l'ai offert... et qu'il avait besoin d'un petit coup de jeune !

Oui souvenez-vous... A l'automne 2012, David m'avait offert ce magnifique blouson en cuir marron qui appartenait à sa maman décédée. Cf post du JEUDI 18 OCTOBRE 2012 15h45 : DAVID ET MOI, post du VENDREDI 19 OCTOBRE 2012 16h, post du VENDREDI 19 OCTOBRE 2012 17h30 : LE BLOUSON, et post du MERCREDI 24 OCTOBRE 2012 13h35 : CREUSER SA TOMBE ! puis post du VENDREDI 26 OCTOBRE 2012 13h35 : NERVOSITE et enfin post du VENDREDI 26 OCTOBRE 2012 20h15 : CABINE D'ESSAYAGE.

Ce blouson résume bien notre début de relation, chaotique !!! Mais il ne m'a jamais quitté ensuite. J'en ai très peu reparlé, car sa présence est devenue naturelle, voire indispensable...

Et là on ne sait plus si je parle du blouson ou de David...;)

Alors quand il m'a rappelé son existence (celle du blouson) et rassuré sur son absence (celle de David), je lui ai sauté au cou. Et nous avons passé le reste de la journée, collés l'un à l'autre... à table, au cinéma, au Quick et enfin sur le canapé.

Avant de retrouver notre lit avec la même configuration que le soir d'avant, je lui ai sorti une phrase tout droit venue du cœur et incroyablement spontanée pour moi... : « Promets-moi qu'on aura jamais de secret l'un pour l'autre... »

Oh le vilain cliché !

La sérénité est revenue tout au long de la nuit...

Jusqu'au matin... Ash était de retour au bercail et faisait tout un boucan dans le salon ! Du Ash tout craché quoi...

David s'est alors assis sur le lit, tout embêté... : « Si on doit pas avoir de secret, je dois t'avouer un truc horrible, que je regrette beaucoup... J'espère que tu pourras comprendre... »

Patatras !!!

Et Noël prit fin !

J'ai tardé à vous raconter tout ça... sûrement parce que je n'assume pas totalement. Surtout vis-à-vis de mes blogués qui savent presque tout de moi... Et qui ne vont plus rien comprendre...

Pourquoi maintenant ? C'est dur à dire... Mais j'ai été portée par l'euphorie de Noël. Est-ce vraiment moi ? Je vous laisse en juger...

J'étais de retour de mon déjeuner de Noël chez Yunso, nourrie de bonnes ondes. Je me suis dit qu'il était temps de passer à l'action. Il fallait mettre un terme au petit jeu de ces dernières semaines.

Et le faire bien.

Si j'ai un pêché mignon du nom de « Nutella » et « Ferrero Rochers », David a le sien, c'est « Snickers » !!! Je ne voulais pas que Ash participe ! Alors j'ai mis un petit mot dans le paquet de Snickers de David... : « Rendez-vous sur notre banc à 22h... S.».

Ben oui...

Ils sont rentrés vers 19h..., pire, en même temps ! Il était temps d'agir non ?

Mais j'étais un peu angoissée par le rendez-vous, surtout comment j'allais me dépêtrer de ma maladresse légendaire. Et s'il ne découvrait pas le mot à temps ?

A un moment j'étais dans ma chambre, et j'ai entendu pouffer de rire à côté. J'ai eu la crainte terrible qu'ils soient en train de se foutre de ma gueule. J'ai sorti ma tête, ils ont détourné la leur.

Grrrr... J'ai senti le coup de poignard venir... Mais je pouvais plus reculer... Surtout vis-à-vis de moi-même. Ma décision me semblait ferme à ce moment-là.

La dernière heure a été interminable. J'ai eu la confirmation que mon petit mot avait été trouvé, le paquet de Snickers ayant bougé. Il adore s'enfiler un Snickers en dessert, mon ami David ! Pendant cette heure de longue attente, Ash avait un oeil malicieux et David un œil fuyant. De quoi me faire mille films dans ma tête !!!

21h55
J'entends la porte claquer. Je me précipite à la fenêtre de ma chambre. David s'assied sur notre banc et réalise a posteriori qu'il est mouillé ! C'est drôle.

22h
Je claque la porte et je viens m'asseoir à côté de lui sur notre banc en prenant soin d'essuyer les lattes avec un kleenex. Lol.

22h03
On se sourit à plusieurs reprises, mais aucun mot ne sort...

22h04
Je me décide à ouvrir la bouche... pour parler ! Enfin, qu'est-ce que vous pensiez ???
- MOI : Je croyais que ça allait nous rapprocher de vivre ensemble...
- DAVID : Tu trouves que ça nous a éloignés ?
- MOI : Oui... Et ça t'a rapproché de Ash...
- DAVID : Mais non Sarah...
- MOI : Ça suffit, je t'ai pas fait venir ici pour qu'on parle...

Je le regarde droit dans les yeux sans gêne. Je me lève... Et je vais derrière le banc. Il ne comprend pas bien ce qui se passe et m'observe agir avec inquiétude...

Il y avait du gui chez Yunso, elle m'a proposé d'en prendre à la fin du repas... Un signe du destin. Je l'ai pris avec moi, ramené à l'appart', caché dans ma chambre jusqu'à ce rendez-vous nocturne. Je l'ai posé par terre juste avant de m'asseoir avec lui, et je le l'ai poussé sous le banc avec mon pied afin qu'il reste discret. Trop... Il a fallu que j'aille le chercher derrière...

- DAVID : C'est quoi cette branche ?
- MOI : C'est une branche de gui... Tu regardes pas assez les téléfilms de Noël... Lève-toi ! Il est temps qu'on continue ce qu'on a commencé le soir du bal...

Cf MARDI 15 JUILLET 2014 18H45 : MAUVAISE FIN... Hé oui, on a commencé quelque chose ce soir-là...

Il s'exécute, je mets la branche au-dessus de nous deux. Il comprends ce qui va se passer. Il pose alors ses mains sur mes bras, sourit, rapproche son visage et tout son corps, pose ses lèvres sur les miennes et commence à m'embrasser... alors que c'était moi qui avait prévu de prendre les devants !!!

Nous avons alors perdu la notion du temps. Sa bouche était délicieuse, sans parfum artificiel. Un bien-être absolument géant !

« Aïe !!! Le gui... »

Il me l'a pris des mains et l'a fait voler dans les airs avant de se coller à moi et de m'embrasser de nouveau. Longuement. Profondément. Un vrai baiser de cinéma où on oublie tout. Mon deuxième vrai baiser, mais le premier vraiment partagé. Celui que je n'oublierai jamais.

Une fin de journée de Noël idyllique !!!

Quand nous sommes remontés trente minutes plus tard, transis de froid mais le cœur brûlant, Ash gloussait sans cesse, pouffait, rougissait sans rien dire. Comme si elle avait assisté au spectacle et qu'elle validait...

Étrange pour quelqu'un qui semblait avoir des vues sur David...

Jamais je n'aurais imaginé qu'il se passe autant de choses ce jour de Noël et même des vœux jamais émis...

Une fois que la grâce de Noël s'empare de vous, vous ne pouvez plus rien contrôler.

J'ai passé la journée de Noël chez Yunso... Comme l'année dernière. Mes colocs avaient disparu vers midi et je m'apprêtais à me faire une orgie de téléfilms de Noël.

Quand mon amie Yunso est venue frapper à ma porte...
- YUNSO : Ben Sarah, t'es encore en pyjama ?
- MOI : Ben je sais pas, on n'en avait pas reparlé...
- YUNSO : Ben c'était tacite... Ma famille nous attend... Alors grouille-toi !

J'ai fini par aller dans sa famille, à trois pâtés de maison, en pyjama ! Qui m'en voudrait ? Je n'ai jamais eu de style...

Comme l'année dernière, la famille du bonheur a pris soin de moi et de mon estomac. De mes kilos en trop un peu moins.

En fin d'après-midi, j'ai eu une conversation avec Yunso, d'une incroyable sincérité...
- MOI : T'as jamais regretté ton histoire avec Kamil...
- YUNSO : C'est mon histoire avec Marco que j'ai jamais digérée... Mais bon c'est impossible...
- MOI : Et si un jour tu réalisais qu'il reste une toute petite possibilité...
- YUNSO : Je lâcherais tout pour sauter sur l'occasion...
- MOI : Pourquoi lui ?
- YUNSO : Parce que ce mec a tout pour lui et que je n'ai jamais été aussi complice avec personne d'autre...
- MOI : Même pas avec Kamil ?
- YUNSO : Surtout pas avec Kamil... Kamil c'est du sexe. C'est du fun.
- MOI : Tu penses que c'est la complicité qui définit l'amour ?
- YUNSO : Oh oui... merde... ça me donne envie de pleurer.
- MOI : Y'a l'attirance physique aussi...
- YUNSO : Oui mais ça marche ensemble, pour moi le physique découle de la complicité, c'est pas immédiat, ça se construit. Le physique ça dure qu'un temps...
- MOI : Tu crois qu'on a plusieurs opportunités dans la vie ?
- YUNSO : Ma mère te dirait que oui, mais qu'elles sont rares, qu'il faut pas les rater...
- MOI : Le jour de Noël c'est peut-être pas mal pour les saisir...
- YUNSO : C'est presque romantique ! Ou pathétique, je sais pas trop...
- MME PHAMVAN : Ma fille et son cynisme... !

La maman écoutait au loin, et n'est pas intervenue avant ça... Qui ne dit mot consent.

Je vous laisse imaginer la suite de la soirée...

PS : La leçon de tout ça c'est que la vérité paie. On n'a pas arrêté de raconter des bobards à la Petite Bossue, en se faisant passer pour les petits-enfants d'Antonella. Ben ce qui l'a déridée, c'est de lui dire enfin la vérité... Et celle qui a eu cette idée, c'est la reine des petits mensonges et des vérités arrangées.

Le Père Noël a trouvé mon adresse cette année.

Il n'a pas exaucé tous mes vœux ni rempli toutes les exigences de ma liste, certes... Mais je suis aux anges...

Ce dernier cadeau au pied du sapin était totalement inattendu... Surtout après la première salve de cadeaux pas très utiles...

Vers minuit, j'ai déchiré le papier rose, découvrant une petite boîte sobre sans logo. Je l'ouvre...

Et il est là, reposant sur un lit de coton.

Ce n'est ni une excellente copie, ni une imitation douteuse. C'est l'original avec toute son histoire, tous ses mystères, et toute l'usure du temps... et de mon gros poignet !

Oui, il est là sous mes yeux... Mon fameux bracelet !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Non pas que je sois contente de le retrouver, il ne m'amène que du malheur ! Mais je savoure au centuple tout ce qu'il représente à cet instant...

- MOI : Mais comment tu l'as eu ?
- ASH : La Petite Bossue... Ça a pas été facile... Mais j'y suis arrivée !
- MOI : Il était pas caché dans l'arbre alors ?
- ASH : Bien sûr que si... Mais visiblement, toi et David, vous avez pas réussi votre coup la dernière fois... En tout cas, qu'à moitié ! Vous avez dû foutre le camp précipitamment et la Petite Bossue a fini le boulot le lendemain en cherchant dans l'herbe...
- MOI : Mais comment elle a accepté de t'en parler puis de te le donner ?
- ASH : La Mamie lui avait donné des consignes... Juste avant son départ précipité, elle a fait part de l'existence du bracelet à la Petite Bossue. Elle ne pouvait pas le récupérer, elle n'avait pas le temps ni les moyens. Alors elle a chargé son unique copine, la Petite Bossue, de veiller sur la cachette et sur le bracelet. Bien sûr, elle vous a vus débarquer d'un mauvais œil, David et toi ! Surtout quand vous lui avez confirmé que vous étiez Marco et Alyssa...
- MOI : Pourtant, elle nous a aidés...
- ASH : Elle vous a surtout aidés à partir le plus rapidement possible !
- MOI : Mais comment as-tu gagné sa confiance ?
- ASH : Elle m'a demandé si j'étais Sarah... Elle ne parlerait qu'à Sarah... Et elle ne rendrait le bracelet qu'à Sarah... Ça avait été un jeu d'enfant de la faire bavarder jusque là, mais pour cracher le bracelet, il faudrait autre chose que ma force de persuasion habituelle.
- DAVID : La suite est géniale...
- MOI : Tu t'es fait passer pour moi ???
- ASH : Je l'avais déjà pas mal baladée en lui disant que j'étais Alyssa... Et puis n'est pas Sarah qui veut hein... Bref tu vois ce que je veux dire, on n'a pas toutes tes courbes si parfaites... Donc... Ben j'ai dit la vérité...
- MOI : Quoi ? Et ça a suffi ?
- ASH : Je lui ai montré toutes les photos qui étaient dans mon téléphone... J'avais plus de batterie, alors j'ai dû renvoyer tous mes appels, enfin surtout les vôtres... J'avais des photos de moi et Alyssa, je lui ai expliqué que c'était mon ancienne meilleure amie, mais que c'était une connasse et que j'avais changé de camp. J'ai montré des photos de Marco, je lui ai expliqué qu'il préférait les garçons... Elle m'a répondu « Comme Pascal Sevran ? » ... J'ai pas bien compris de qui elle parlait... Puis j'ai juste eu le temps de montrer des photos de nous trois dans l'appart' avec le sapin pour qu'elle comprenne qu'on est coloc'... Puis la batterie a rendu l'âme. Mais la magie de Noël a opéré... Elle m'a à peu près dit ces mots...

« Jeune fille, je sais que tu me dis la vérité. Antonella m'a raconté à peu près la même chose sur tous ces gens et c'est la seule en qui j'ai confiance. Alors comme ta vérité a l'air juste, ben je veux bien te donner le bracelet, mais tu dois le remettre à Sarah, d'accord ? Tu lui donneras pour Noël hein ? Elle m'a aussi demandé de faire passer un message. Antonella n'oubliera jamais Sarah, elle restera dans son cœur. Elle ne pensait pas que le destin lui donnerait une dernière chance à son âge d'avoir une 3ème petite-fille... Voilà... Ah si, Sarah doit prendre garde, ce bracelet va attiser toutes les convoitises... »

- ASH : En temps normal, j'ai horreur qu'on me donne des ordres... mais là l'occasion était trop belle pour te faire un vrai cadeau à Noël... Je sais à quel point il compte pour toi ce bracelet...
- DAVID : Assez pour qu'on s'introduise chez toi, il y a deux ans...
- ASH : J'ai tout balancé à David en rentrant... Et je me suis mordu les lèvres jusqu'à ce soir...
- DAVID : Je crois que ce bracelet nous fait tous les trois retrouver l'esprit de Noël...

Je crois que nous étions émus tous les trois. Il était 0h30, et la grâce de Noël venait de s'abattre brutalement nous laissant désarmés, et béats.

Les révélations à distance de la Petite Bossue ce dimanche faisaient déjà office de beau cadeau de Noël. Mais là... Vous réalisez ???

La Mamie s'est entêtée sur ce bracelet jusqu'au bout, jusqu'à son départ.

Je crois aujourd'hui que la Mamie a toujours dit vrai, que son comportement n'a jamais été altéré par la sénilité.

Mais le plus grave, c'est toute la signification de ce bracelet. Sombre, terrifiante, sanglante, complexe, funèbre... Tout est possible ! La Mamie en a toujours eu si peur...

Et comme c'est la seule chose qui me relie à mes origines, je suis le produit de ce mystère... Reste à savoir comment la Mamie savait des choses sur ce bracelet et comment une telle coïncidence est possible...

Je n'aurais jamais dû perdre confiance en sa raison. J'aurais dû l'interroger de son vivant, profiter de son savoir. Ce mystère est peut-être parti avec elle à tout jamais.

http://www.youtube.com/watch?v=E8gmARGvPlI

C'est déjà l'heure du bilan de Noël devant la télé...

Je rêvais d'attendre demain matin pour ouvrir les cadeaux afin de les observer sous toutes les coutures et rêver à tous les possibles... Je savais qu'une ouverture hâtive allait me gâcher la fête...

Mes amis ont insisté, ils étaient trop impatients, comme s'ils allaient retrouver un ticket de loto gagnant sous le sapin... Étrange quand on se souvient que j'étais la seule à porter l'esprit de Noël dans ce foyer il y a un mois... Ce soir, les rôles se sont inversés !

Ash était euphorique toute la soirée, au point de faire n'importe quoi avec sa recette de dinde... C'était même pas une dinde, mais plutôt une pintade chaponnée...
- MOI : C'est une pintade ou un chapon ?
- ASH : Ben le boucher il m'a dit que c'était une pintade élevée avec les chapons...
- MOI : Comme Romulus et Rémus avec les loups ?
- ASH : Hein ? Qui ça ?
- MOI : Mmmhhh concentre-toi sur ta farce... qui sent l'andouillette...
- ASH : Ben j'ai pris des abats comme dans la recette...

Cette pintade chaponnée m'amène une réflexion de saison : je suis une grosse moche, et j'ai été élevée par les Vieux... Suis-je une grosse-moche vieillie ? Il manquerait plus que ça... Fermons cette idiote parenthèse !

La table de David était affreuse... il l'avait décorée avec des pièces de Légo !!! Mais bon c'était rigolo !

Au final, la pintade s'est révélée cramée au-dessus, et pas cuite au centre... à moins que la volaille rosée sanguinolente soit à la mode cette année... ? Et cette odeur d'andouillette n'est pas partie...

Comme cadeau, j'ai eu... « un gratte-dos » de la part de Ash : « Tu me demandes toujours de te gratter le dos parce que t'as les bras trop courts, ben voilà, comme ça tu pourras te gratter le dos sans avoir besoin de moi. ». Utile, pratique, glamour, la totale !

David m'a offert un « antivirus anti-malware de compétition » pour ma tablette d'occasion : « De nos jours il vaut mieux être ultra-protégé en cas de hacking, de phishing, enfin tous les coups du sort virtuels... Tu voudrais pas que ces cinglés de Google sachent tout sur toi quand même ? L'avenir c'est la protection des données et je t'ai donné le top... Et t'inquiète c'est pas un freeware, ni un shareware... C'est un modèle dont je suis actionnaire grâce au crowfunding... ». Me voilà rassurée pour la vie entière. Et tout ce langage de geek... Il a dû voir que je ne suivais pas trop !

Bref dans les deux cas, j'ai dû m'extasier comme si ces cadeaux allaient changer ma vie... Le « plaisir de recevoir » ne fait-il pas partie du « contrat de Noël » ? Parce que bon, le seul « plaisir de donner », c'est un peu limité...

Allez on se remotive pour le dessert qui est imminent...

« Bon on a acheté une bûche Picard, c'est bien Picard, non ? » a avancé David avec fierté !

J'ai rien foutu, donc j'ai pas trop à me plaindre. Leur joie est communicative. Si ce Noël a un arrière-goût un peu fade, je ne peux pas oublier le cadeau que Ash m'a fait dimanche en allant parler avec la Petite Bossue... Qui a une valeur inestimable.

Je pense beaucoup à la Mamie ce soir. J'espère qu'elle veille sur moi là où elle est. Le sapin me l'a ramenée... à sa manière. En faisant renaître ma foi en elle.

Je croyais que j'allais conclure mon post comme ça... mais Ash vient de sortir un cadeau de dernière minute de derrière les fagots... Et David semble être aux anges...

Pffff... Elle lui a fait un cadeau « bis » alors qu'on s'est dit qu'on se limitait à un seul cadeau... Y'aura peut-être un cœur dedans ? Une bague de fiançailles tant qu'on y est ?

Je m'apprête à faire semblant d'aller aux toilettes histoire de masquer mes sentiments un peu en forme de montagnes russes, quand David me retient par le bras... : « Il faut que tu restes, Sarah. »

Comment ça ? Sont-ils sadiques à ce point eux aussi ? Vont-ils me cracher leur bonheur à la figure ? Aura-t-il plus de valeur si je suis spectatrice ???

« Oui Sarah, David a raison, il faut que tu restes, parce que ce cadeau, c'est pour toi... »

Hein ? Terrible méprise... qui me donne déjà envie de pleurer...

« C'est de ma part, mais j'ai pas pu m'empêcher de vendre la mèche à David, tu me connais... »

Leurs yeux pétillent comme le champagne qu'on n'a pas pu s'offrir. Et sont braqués vers moi.

Ce cadeau est solide, de forme cubique comme une petite boîte, et le papier cadeau est rose... comme une signature bien sûr ! Sur le rose, Ash a écrit avec un stylo argenté... « Avec toute mon amitié ».

Je m'attends presque à une blague... mais Ash et David prennent un visage plus grave, voire ému, quand ils me tendent le paquet...

Le Père Noël a peut-être décidé de penser un peu plus à moi cette année...

- ASH : Attends encore quelques minutes, il faut que tu l'ouvres à minuit pile... ça sera trop beau. Je vais pleurer...
- DAVID : Attends je vais chercher mon tel, faut immortaliser ça...

...