Je me suis réveillée à côté de David ce matin. Je me suis demandé ce qu'il faisait encore là. Puis tout m'est revenu en tête...

Mon compagnon du quotidien m'a quittée hier. Son petit corps est dans le salon recouvert d'une couverture.

Je n'ai pas pu parler, ni manger hier soir. J'avais simplement envie de dormir pour oublier. Je me suis couchée vers 21h30. Et je me suis réveillée vers 5h. J'étais sous ma couette, David était sur la couette avec une couverture.

Je me suis précipitée vers la cuisine, affamée.

Je ne suis même pas stressée. Je pense à ce que je vais devoir faire de ce petit corps...

« On va l'emmener chez le vétérinaire dans la brouette, après la philo, ok ? », me rassure David.

David aussi était affamé. On s'est regardés se gaver en souriant.

Dans une heure je pars vers mon destin. Je remercie tous mes blogués pour vos encouragements.

Mais tout ça me paraît bien dérisoire face à la mort d'un petit être vivant. Je suis attachée à peu de gens, c'est le premier être que j'aimais, qui disparaît.

J'espère qu'il est avec moi... Écrire cette phrase me donne envie de pleurer...

Cette journée va être rude, pleine d'épreuves, et pas seulement écrites...

En rentrant, je me suis installée face au Chien qui dormait et je lui ai parlé... C'est bête... Mais je lui ai raconté en chuchotant la révélation du Vieux...

A un moment le Chien a relevé la tête en me regardant puis s'est rendormi. Il ne semblait pas captivé...

« C'est peut-être le message que tu voulais me laisser hein ? T'es un brave toutou. ». Je l'ai caressé pendant une heure devant la télé. Il se réveillait par intermittence avant de replonger dans ses rêves... sûrement des rêves où il se prend pour un hibou qui hulule.

David est venu me chercher vers 18h pour courir. Nous sommes revenus vers 19h. Au bout de quelques instants, je réalise que le Chien ne hulule plus... ne respire plus... ne bouge plus. David est avec moi. J'ai peur de m'approcher du Chien. Je lui demande de vérifier si son cœur bat encore...

Après avoir hésité, David me dit que oui, mais très doucement. Je pose alors ma main sur son cœur avec la main de David, et nous l'écoutons encore quelques minutes s'éteindre doucement pour toujours...

Des larmes froides ont coulé le long de mon visage. David m'a prise dans ses bras.

J'espérais tant que mon toutou reste avec moi jusqu'aux résultats du bac. Il m'aurait soutenue tous les soirs à mon retour. Je lui aurais raconté mes journées...

A 12 heures du bac, je suis bouleversée et je ne pense qu'à mon toutou que j'aimais tant et qui m'abandonne au pire moment.

C'est l'heure de l'explication avec le Vieux. Il est encore plus ravagé que la dernière fois que je l'ai vu... Il s'étonne de ma visite qui n'a été organisée qu'hier...
- LE VIEUX : Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent ?
- MOI : C'était pas urgent, mais... j'ai découvert quelque chose, et je voulais vous en parler... Vous allez bientôt être transféré ailleurs comme vous me l'avez dit...Et puis moi je vais pas être très disponible dans les prochaines semaines...
- LE VIEUX : Tu pars loin ?
- MOI : Ben non, c'est le bac...
- LE VIEUX : Ah oui désolé, j'ai perdu toute notion du temps et de la réalité ici... Je t'écoute...
- MOI : Vous m'aviez dit que votre fille n'était plus de ce monde, mais pas pour votre femme... Je pensais que vous vouliez dire qu'elle était morte... Mais je pense avoir compris...
- LE VIEUX : Tu as dû tomber sur quelque chose dans l'appartement...
- MOI : Oui votre coffre...
- LE VIEUX : Tu l'as ouvert ?
- MOI : C'était pas si difficile...
- LE VIEUX : T'as vraiment de la ressource pour ton âge, parfois tu me fais peur...
- MOI : Il y avait des prélèvements mensuels sur votre compte en Suisse...
- LE VIEUX : Chuuuut ne parle pas trop fort, ils n'en ont pas connaissance... J'ai mis tout ça de côté pour ma fille. Et j'avais peur que si un jour on découvrait mes cultures, mes comptes seraient bloqués... J'ai bien fait !
- MOI : Il y avait le nom d'une clinique... Enfin le début du nom... Et ça a été facile de la retrouver sur Internet... J'y suis allée hier après-midi...
- LE VIEUX : En quoi ça t'intéresse tout ça ?
- MOI : Je sais pas, c'est plus fort que moi... J'essaie de comprendre comment vous en êtes arrivés là...
- LE VIEUX : Tu l'as vue hein ? Moi, je refuse d'aller la voir. C'est pas elle, c'est qu'un légume.
- MOI : A l'accueil, on m'a dit qu'elle n'avait qu'une visite régulière, celle de sa mère...
- LE VIEUX : Tous les mercredis...

Ah, le fameux mercredi ! Je comprends mieux à quoi correspondait cette unique sortie hebdomadaire les dernières semaines de sa présence dans l'appartement. C'est le mouchard de David posé à la porte d'entrée qui avait montré que la Vieille ne sortait plus que les mercredis pendant deux heures. (cf post du MERCREDI 12 FEVRIER 21h55)

- LE VIEUX : Ma femme y croit encore... C'est aussi pour ça qu'elle s'est réfugiée dans la religion catholique après son accident, c'est pas autorisé chez eux... Ça l'arrange bien ! Moi je l'aurais débranchée si ça tenait qu'à moi... Mais on n'a jamais été d'accord... Les médecins disent que si au bout de 10 ans, il n'y a pas de réaction dans un coma long, alors il n'y a plus d'espoir... 10 années de maigre espoir à endurer... On est à 7... C'est pas une vie...
- MOI : Vous pouvez me dire comment ça s'est passé pour Émilie ?
- LE VIEUX : Un banal accident de voiture... Enfin elle était piéton et elle a été renversée, elle a tenté de sauver son chien qui était sur la route...
- MOI : Je comprends mieux pourquoi votre femme en voulait à ce pauvre Chien...
- LE VIEUX : Oui je sais... J'ai fermé les yeux là-dessus... Mais c'était pas la faute du chien, c'était de la mienne...

A ce moment-là, je vacille... Je crains d'apprendre une sombre vérité...
- LE VIEUX : Le lendemain de l'accident, j'ai découvert que le chien avait bouffé la moitié de mes plants de cannabis, il était pas dans son état normal le jour de l'accident... Le conducteur qui a renversé Émilie l'a confirmé, le chien avait l'air comme fou sur la route, il s'est jeté sous les roues de la voiture avant qu'Émilie vienne le pousser... C'est elle qui a pris. Elle adorait son chien... Ma femme a toujours eu raison, tout est de ma faute... Si j'avais pas commencé à cultiver ça pour ma sœur, ma fille serait toujours vivante...

Je comprends mieux tout ce qu'il a dit lors de notre dernière entrevue (cf post du SAMEDI 31 MAI 2014 18H10 : LE SECRET FAMILIAL).

Tout s'éclaircit maintenant... Pourquoi les Vieux se détestent, pourquoi la Vieille en veut à mort au Chien, pourquoi ils sont si tristes, si résignés, et elle si cinglée...

Mon intuition m'a toujours soufflé à l'oreille que cette fille disparue était la clé de tout... Le jour de l'accident, leur vie a basculé.

Mais le plus intrigant c'est la manière dont j'ai découvert tout ça...la pile de cassettes vidéos... c'est grâce au Chien.

Ce qui m'intrigue aussi c'est pourquoi le Vieux a tout dévoilé aujourd'hui... Peut-être parce qu'il sent qu'il n'a plus rien à perdre. Il m'avait pourtant dit qu'il souhaitait me révéler des choses le jour où il aurait confiance en moi. (cf post SAMEDI 5 AVRIL 2014 17H40 : SORTIE DE TAULE) Lui ai-je vraiment fourni de quoi lui inspirer confiance ??? Je ne pense pas. Du coup je me risque à quelques questions complémentaires.

- MOI : Pourquoi tout me dire aujourd'hui ?
- LE VIEUX : Tu avais envie de savoir non ? Et après ce que ma femme t'a fait subir, tu as le droit de savoir...
- MOI : Vous m'en voulez pas pour le coffre ?
- LE VIEUX : Je préfère que ça soit toi plutôt que la police...
- MOI : Vous m'aviez dit que vous vouliez avoir confiance en moi avant de me faire ces révélations...
- LE VIEUX : L'accident et le coma de ma fille, c'est un secret de polichinelle... Tu mélanges tout, on ne parle pas de la même chose.
- MOI : Je comprends plus...
- LE VIEUX : Le fait que tu aies trouvé mon coffre, et la combinaison... Ça me rend encore plus méfiant... Je ne sais plus qui tu es... Je t'imaginais gentille, maladroite, inoffensive... Tu es très intelligente, très débrouillarde, tu caches bien ton jeu... Le jour où tu me prouveras que tu n'as rien à voir avec la chute de ma femme dans l'escalier... Alors je te dirai quelque chose qui te concerne directement...

Je pensais avoir éclairci une grande partie de tous les secrets... Hé non... Qui me concerne directement ??? Il m'avait déjà fait le coup lors d'une précédente visite... (cf SAMEDI 5 AVRIL 2014 17H40 : SORTIE DE TAULE)... A l'époque j'avais pensé à une sorte d'appât. Mais il n'attend plus rien de la vie... Je me demande si tout ça n'est pas un moyen de garder une sorte d'attache avec moi... Il doit se sentir si seul...

Vers 17h, David et moi, on s'est retrouvés en lointaine banlieue dans une clinique privée... La trouver nous aura pris deux heures... J'avais trois pistes avec les lettres que j'avais... J'ai téléphoné, j'ai donné le nom, ça a marché au deuxième coup...

A l'entrée nous avons redonné le nom des Vieux...
- HÔTESSE D'ACCUEIL : Oh mais ça fait longtemps qu'elle a pas eu de visite, vous êtes de la famille...
- MOI : Je suis sa sœur...
- HÔTESSE : Elle a une sœur...
- MOI : On me l'a caché, mais je viens d'avoir 18 ans, l'âge où les vérités éclatent au grand jour...
- HÔTESSE : Ah... bon... Elle est au deuxième étage...

Dans l'ascenseur...
- DAVID : T'as un aplomb, c'est dingue...
- MOI : Je suis déterminée...
- DAVID : Et t'es une sacrée menteuse...
- MOI : Ben oui j'ai pas 18 ans...
- DAVID : Pfffffff

Elle est bien là... Depuis de nombreuses années...

Je n'ai pas beaucoup dormi... Je n'ai rien trouvé hier soir, mais la nuit porte conseil non ? Je l'ai cherché toute la nuit ce conseil... en vain.

Hier soir j'ai trouvé des relevés de compte dans une banque suisse... Dommage, c'est pas fini les avantages fiscaux en Suisse ? J'ai dû voir ça au JT et encore d'une oreille seulement !!!

Et puis il y a des testaments que je n'ai pas osé lire... Et des factures anciennes émises par des vendeurs aux Pays-Bas...

David se réveille enfin... Le petit filou, il s'est réveillé en pleine nuit et est venu s'allonger à côté de moi dans mon lit sans que je m'en rende compte... Enfin, pas de fausses idées mes blogués ! Au-dessus du lit pour lui, et moi dedans ! Et chacun de son côté... Et ça ne me gêne tellement pas que je le charrie sans problème :
- MOI : Dis donc elle est pas jalouse ta copine ?
- DAVID : Pourquoi tu dis ça ?
- MOI : Tu vas lui dire qu'on a dormi ensemble bien sûr...
- DAVID : On n'a rien fait de mal, j'ai donc rien à lui dire...
- MOI : Elle va bien ?
- DAVID : Super...
- MOI : Elle est en quelle classe ?
- DAVID : Pourquoi toutes ces questions ?
- MOI : Pourquoi pas de réponses ?
- DAVID : T'as trouvé quelque chose...
- MOI : C'est assez personnel tous ces papiers...
- DAVID : Tu me laisses regarder ?

Il fouine, et se demande comme moi pourquoi tous ces papiers étaient cachés là-haut.

- DAVID : Sur le compte en Suisse, il y a un peu, mais pas tant que ça...
- MOI : C'est beaucoup quand même...
- DAVID : Pour un compte en Suisse ? Moins de 100 000 euros ? Par contre je vois que ça a fondu pas mal... Y'a un prélèvement tous les mois à l'ordre d'une clinique... On voit que les lettres du début...

Une clinique ???

David insiste pour que je lise les testaments de la Vieille et du Vieux. Chacun en a écrit un...
- MOI : J'ai l'impression de pas les respecter en faisant ça...
- DAVID : Ils t'ont respectée, eux ?
- MOI : Le Vieux oui...
- DAVID : Tu parles, il pense que t'as poussé sa femme dans l'escalier... Lis au moins le testament de cette cinglée...
- MOI : Allez...

Et là le mystère se dévoile enfin après deux années de brouillard le plus complet...
- DAVID : Qu'est-ce qu'il y a Sarah, t'es toute blanche...
- MOI : Il faut qu'on trouve la clinique... Il faut que je demande un parloir au Vieux... Je crois que j'ai tout compris... C'est évident, c'est ça qui les ravage...

Je me regarde dans la glace, ben non, je suis toute rouge, j'ai dû rechangé de couleur... Si mon idée est bonne, alors apprêtez-vous à tomber de votre fauteuil comme je viens de tomber de ma chaise...

La vérité est pour bientôt... même si elle n'est pas encore complète !

David s'est endormi sur le canapé... le pauvre !

Retour 4 heures en arrière...

J'ai fait croire à David que j'étais sûre à 100% de la combinaison... Pendant ce laps de temps très court, je réfléchis : comment vais-je faire pour trouver la date de naissance d'Émilie ???

Les doigts dans le nez... Ça me revient vite ! Mais non pas la date de naissance...Quand j'ai cherché les photos d'Émilie pour les ramener au Vieux dans sa prison, je suis tombée sur une carte d'identité d'Émilie... Je lui ai pas donnée parce que je pensais pas que ça pourrait l'intéresser comparé aux belles photos... J'ai donc conservé la carte d'identité dans un tiroir...

Voilà année 1992... mois de février... le 26...

Voilà de quoi essayer !!!

David revient enfin...
- DAVID : T'es sûre de toi ?
- MOI : Oh que oui !
- DAVID : Mais tu pouvais pas le faire toute seule ?
- MOI : Je vais pas monter sur la chaise, sauf si tu veux me tuer !
- DAVID : Mais pourquoi tu tomberais ?
- MOI : J'ai le vertige...
- DAVID : Mais enfin on n'est pas haut...
- MOI : La chaise, David... Réfléchis un peu...
- DAVID : Je vois pas...
- MOI : Scratch... et pouf Sarah par terre...
- DAVID : Mais enfin, elle va pas se casser la chaise...
- MOI : Enfin regarde-moi, ouvre les yeux...
- DAVID : Je pense que tu te vois pas comme tu es réellement...

J'ai pas relevé, mais ça m'a marquée... C'est lui qui ne me voit pas comme je suis...

Retour à l'histoire...

On essaie le 260292...
- DAVID : Ça a pas l'air de marcher...
- MOI : Essaie encore...

Mince me serais-je trompée ? Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre... Je jette un œil à mon blog et je vérifie la date du 26 février au cas où...
- 26 février 2013, blog année 1 : c'est le lendemain du cambriolage... Heu ? Y'aurait un rapport ? Du coup je suis en train de me demander si elle est pas toujours vivante... Est-ce qu'elle aurait pu cambrioler ses propres parents ??? Pourtant, il me semble que le Vieux et même la Vieille même s'ils n'ont pas été très bavards, ont toujours parlé comme si elle était décédée... La Vieille parlait peut-être plus de « disparition » alors que le Vieux parlait plus de « mort ». Ça ne m'avance pas trop en fait. Lors de cette date, en 2013, il y aussi eu une bataille de boulettes à la cantine... Super !!!
- 26 février 2014, blog année 2 : c'est le jour où la Vieille a pété les plombs définitivement et a tout cassé dans sa chambre... enfin celle de sa fille. Là il n'y a pas de fumée sans feu... Elle a basculé à la date anniversaire de sa fille...

Je ne sais pas trop quoi en penser. A part que cette date est importante.
- DAVID : Je laisse tomber Sarah...
- MOI : Essaie d'autres combinaisons avec les mêmes chiffres... Je sais pas moi... Essaie d'inverser le mois avec le jour.
- DAVID : Tu sais pas en fait, tu m'as fait revenir pour rien...
- MOI : Je suis désolée David...

Et là, on entend un gros clic... La porte d'Ali Baba s'ouvre...
- DAVID : T'es trop forte... comment t'as su qu'il fallait inverser ?
- MOI : Je me suis rappelé que dans les cassettes vidéo, on voit plusieurs fois Émilie juste avant qu'elle parte en Angleterre, elle répète qu'elle adore le pays, qu'elle veut tout visiter là-bas... Et les Anglais, ben c'est comme la conduite à droite, ils font rien comme tout le monde, ils ont échangé le mois avec le jour...
- DAVID : Putain, c'est barré...

David me sort du coffre tout un tas de papier... Et là commence la déception... Depuis deux heures, je traque toute forme d'intérêt... mais c'est le vide complet. Je me demande pourquoi tous ces papiers étaient cachés là-haut...

Je vais aller me coucher...

Qui pourrait bien me prêter un stéthoscope ? Je ne connais pas vraiment bien de médecins... Et qui voudrait bien me prêter ça ???

Je ne vois qu'une personne : le vétérinaire !

Le temps de faire l'aller-retour avec David... La secrétaire m'a tout de suite reconnue, elle m'a demandé comment allait mon vieux Chien, elle m'a rappelé qu'ils étaient là en cas de besoin, même après...

Mais je n'avais pas envie de m'émouvoir :
- SARAH : Est-ce que vous pourriez me prêter un stéthoscope ?
- SECRETAIRE : Un stéthoscope ??? Vous voulez forcer un coffre ou quoi ?
- DAVID : Oh non du tout...
- SARAH : C'est... c'est pour ouvrir un cadenas...
- DAVID : On a perdu la clé...
- SARAH : On a décidé de se séparer...
- SECRETAIRE : Je vois pas le rapport...
- DAVID : Moi non plus...
- SARAH : Le pont des Arts, vous connaissez ?
- SECRETAIRE et DAVID en même temps : Oui...
- MOI, à David : Mais bien sûr que toi tu connais... On a accroché un cadenas là-bas, tu sais bien, on a enchaîné notre amour au grillage du pont... Enfin là où il y avait de la place...
- DAVID : Ah oui... comme tu es romantique ma chérie !
- MOI : Mais non, on est séparés maintenant tu comprends ?
- SECRETAIRE : Moi toujours pas...
- MOI : On voudrait l'enlever, le cadenas, maintenant qu'on est séparés, mais c'est un cadenas sans clé avec une combinaison...
- SECRETAIRE : Ça serait pas plus simple si vous le coupiez avec une pince, non ?
- MOI : Ah ben non, surtout pas, on veut pas l'abimer... c'est pas exclu qu'on revienne un jour ensemble...
- DAVID : Ouais c'est ça, on fait une pause...
- SECRETAIRE : Ah la la vous êtes tellement romantiques, et tellement compliqués aussi, les jeunes aujourd'hui... De toute façon j'en ai plein mon tiroir... Vous me le ramenez hein ?

Nous étions hilares sur le chemin du retour...
- DAVID : T'es vraiment tordue quand tu t'y mets... Tu m'impressionnes en fait...
- SARAH : A toi de m'impressionner !!!

Il était 18 heures quand on est rentrés, David s'est mis à l'œuvre immédiatement... J'écris ces mots vers 22h et David y est toujours, il n'entend rien dans son stéthoscope... Et moi je m'impatiente...

- DAVID : J'ai regardé sur Internet, ce modèle il a un code à 6 chiffres...
- MOI : On va pas essayer toutes les combinaisons...
- DAVID : Pffff, j'en ai marre... Et puis c'est fatigant d'être là-haut...

J'ai été obligée de le laisser partir... Qu'est-ce qu'ils auraient pu mettre comme code les Vieux ? Leur date d'anniversaire ? Leur numéro de compte en banque !!! Lol...

Qu'est-ce qui est le plus important pour eux ? Leur culture de cannabis ??? Non... c'est évident...

Leur fille disparue !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je demande immédiatement à David de revenir...

Mon homme à tout faire a accouru ! A croire qu'il n'a rien d'autre à faire en ce moment, ni copine à choyer d'ailleurs. Faudra que je lui demande si elle toujours d'actualité celle-là.

- DAVID : Je peux monter sur quoi ?
- MOI : Vu ton poids, sur tout !

David grimpe sur une chaise et s'approche du tableau. Dès qu'il le touche du doigt, le tableau s'écroule par terre et le verre se casse en mille morceaux. Je me précipite pour voir ce qu'il cache tout en prenant bien soin des morceaux de verre... Maladroite oui, mais pas née de la dernière pluie... Pas de liasse de billets... Pas de mots... Pas de trésor...Rien du tout !

- DAVID : Sarah, mais qu'est-ce que tu fabriques ?
- MOI : Je sais pas... Je suis mon intuition... Mais je crois que j'avais tort...
- DAVID : Je crois que t'avais raison... c'est là-haut qu'il faut regarder...

Je lève la tête... et je vois David qui met la main dans une saignée dans le mur... Pourtant le papier peint n'a pas été arraché, il a seulement été déchiré... Et il recouvre seulement la saignée... De quoi encore mieux la cacher...

- MOI : Vite, dis-moi ce qu'il y a dans le trou...
- DAVID : Putain c'est un coffre comme dans les films des années 70... J'en ai jamais vu des comme ça... Il est pas électronique...
- MOI : Je le savais... Je le savais... C'est la clé de tout !

La clé de tous les mystères... Je suis sûre que les cambrioleurs de février 2013 cherchaient ce qu'il y a dans ce coffre. Il faut dire qu'il est bien caché... Et si c'était aussi ce que cherchait l'intrus, celui que je surnomme le fantôme de ces dernières semaines ?

Et c'est moi qui vais trouver le trésor la première...
- MOI : Tu vas nous ouvrir ça en deux coups de cuillère à pot...
- DAVID : Quoi ? C'est quoi c'te expression ?
- MOI : Alors ?
- DAVID : C'est inforçable ce machin-là, j'ai vu ça dans un James Bond...

Mince, c'est là... Et je ne pourrai jamais y avoir accès ?
- MOI : Mais si, tu sais, les cambrioleurs, ils utilisent un stéthoscope...
- DAVID : Ouais que dans les films... T'as qu'à demander au Vieux...

Je me vois pas lui demander, je le vois pas du tout accepter... En quel honneur ???
- MOI : Bon ok on va te trouver un stéthoscope...
- DAVID : Ben où ça ?

Grrrrr

J'ai noté cette semaine sur un post-it « Jouer au loto et à l'euromillion »

Ben oui ! C'est vendredi 13 aujourd'hui... Il faut que je tente ma chance...

Jour de chance ou jour de malchance, personne ne sait plus trop.

Je veux pas faire ma victime mais ma vie a été un grand vendredi 13 de malchance jusque là alors il serait peut-être temps que ça tourne ! Quoi de mieux qu'aujourd'hui ? Et puis c'est un clin d'œil à une bloguée qui m'a rappelé cette semaine que je n'avais pas le manuel de la richesse par l'opération du Saint-Esprit ! En fait, si je l'ai, mais il n'est valable qu'aujourd'hui.

Une fois revenue du buraliste, je me retrouve nez à nez avec cette fausse croûte de chasse à courre... A la lumière du jour, un détail me saute aux yeux. Ce tableau a été déplacé de quelques centimètres... Le papier peint est plus clair derrière. Je me demande pourquoi quelqu'un y a touché récemment...

Et s'il y avait un truc collé derrière ? Genre une grosse enveloppe de billets qui tomberait à pic un vendredi 13 ? Le problème est que je ne suis pas très grande... et le cadre de la croûte est très haut. Et j'ai peur de monter sur une chaise... D'abord parce que j'ai le vertige... Et puis... je ne voudrais pas faire de mal à la chaise.

Il n'y a pas d'escabeau dans ce fichu appart', je comprends pourquoi il y a des toiles d'araignée au plafond... Personne ne peut les atteindre !

Il me faudrait quelqu'un de grand, de maigre et qui n'aurait pas le vertige... Je pense à quelqu'un... vous aussi ?

En pleine nuit, je me suis réveillée pour aller boire un verre, et là... Eurêka, j'ai eu une vision !!! Une illumination de lucidité !!!!!!!!!!!!!!! L'incroyable trouvaille...

Il y a un des tableaux sur un mur du salon qui n'est pas dans les films de la Vieille. Super hein !!! Ah ça je suis contente de moi. C'était le jeu des 7 différences, ben j'en ai trouvé une.

Je me suis recouchée. Mais impossible de me rendormir... Ce tableau est d'une mocheté, et comme le savent mes plus fidèles, la mocheté ça me connaît ! Surtout la mochitude !!!

C'est une espèce de scène de chasse avec des chiens qui courent dans tous les sens... Et en plus c'est même pas une peinture, c'est une copie sur papier glacé encadrée...

Je me demande pourquoi j'arrive pas à me rendormir... Je commence à m'embrouiller...

Le tableau fait du bruit : tiens, les chiens bougent dans le tableau... Oh non, mon Chien est rentré dans le tableau ! Mais comment il a fait ? Comment je vais le sortir de là ? Mon pauvre toutou...

Et là je me réveille en sursaut... il est 7h du matin. Il fait grand jour déjà dehors. Je me lève pour aller re-boire un verre de lait (non écrémé s'il vous plaît, plus onctueux, plus gourmand)... Et je suis irrésistiblement attirée par le tableau, enfin plutôt la croûte. Il y a un château au fond... Mais mon Chien n'est pas dedans ! Ouf... je suis revenue dans la réalité. Le pauvre bougre dort paisiblement à côté de son lot de cassettes.

Je vais me recoucher. Mais avant je décris cette drôle de nuit.