J'ai observé la foule de la rue et j'ai plusieurs fois senti ou imaginé un regard sur moi, un regard de psychopathe, le malade qui m'envoie les tarots peut-être ?

Et si c'était une erreur ? Et si ces tarots concernaient la star qui habite dans cet immeuble ? Et si le paparazzi était le coupable ? Mmh vite la vérité ! Je suis accro maintenant à la vérité...

Il s'est vraiment passé trop de choses ces derniers jours. Je digère pas... au sens figuré et ... au sens propre aussi.

En effet, j'ai ramené toutes les cochonneries du pot d'adieu de Paola dans le sac Franprix et j'ai toujours envie de taper dans le stock. Et plus j'ai d'émotions, plus je me calme avec mes pots devant la télé. La pâte à tartiner au spéculoos est un plaisir incroyable...

Mais là à y repenser, j'ai envie de...

5 minutes plus tard, je reviens... oui j'ai un peu dégobillé mon p'tit déj. Plus rien ne passe...

Mais est-ce vraiment le trop plein de gras à la petite cuillère ? Ou le trop-plein de vérités à la louche ?

Jamais je n'imaginais autant de vérités de la part d'Ashley. Ma petite bassesse est allée au-delà de mes espérances. Un chantage... appelons un chat un chat... C'est pas bien glorieux tout ça et il a fallu se rouler dans le caniveau pour obtenir ça... et je me sens pas très clean...

Je sens que ça remonte...

5 minutes plus tard, de retour. J'ai dégobillé mon dîner.

Je sais pas si c'est la vérité d'un danger qui rode ou bien la vérité sur ce que je suis capable de faire qui me retourne l'estomac.

Bref, c'est le contre-coup. Je vais boire un petit coca devant la télé, ça va me faire du bien, non ?

J'ai même dîné avec lui. On s'est débriefé de cette confrontation avec Ashley :
- T'as été machiavélique Sarah...
- J'ai été à bonne école avec elles...
- Et t'avais pas de photo de baiser...
- Non mais elle m'a crue... c'était déjà assez croustillant comme ça de toute façon.
- Tu vois on est complémentaires...
- Tu veux dire quoi ?
- Moi j'ai des bonnes idées avec les objets... et toi t'as de bonnes idées avec les gens... tu vois ce que je veux dire ?
- Ouais je crois...

Plus tard on a parlé du cambriolage :
- C'est quand même bizarre cette conversation de tes Vieux...
- Ouais ils avaient un truc à cacher...
- Et cette pièce dans le fond...
- Bizarrement vidée...puis trois jours plus tard, hop re-bouclée
- C'est peut-être le contenu qui a été volé...
- Oui c'est ce que je me dis...la porte a été forcée...
- Mais ils cherchaient un truc caché et petit parce que tous tes livres et les boîtes de cuisine ont été fouillés...
C'est vrai ça, il est intelligent mon David. Voilà qu'on se transforme en petits enquêteurs.

Et on est venus sur les tarots :
- C'est un message Sarah ça, t'es allée voir sur Internet ?
- Comme je croyais que c'était les Pestes, j'ai pas creusé le sujet.
Voilà un truc à faire dès demain : Le Pendu, la Maison-Dieu puis l'Amoureux rayé...

Et finalement j'ai pas évoqué les 79 euros, ça me paraissait trop superficiel par rapport au reste.
Ouf la gêne est partie. J'aime beaucoup MON David. Mais à ma façon seulement.

Ah un mail de David :
« un ciné aujourd'hui ou une balade ? »
Puis un deuxième :
« pourquoi tu réponds pas Sarah ? »
Jamais deux sans trois :
« Sarahhhhhhhhhhhhhh ? »

Son enthousiasme m'a fait fondre. Je l'ai appelé du fixe, il était tout content. Je vais le retrouver, m'épancher et il trouvera peut-être une solution pour les 79€...

Beaucoup de cauchemars cette nuit avec un rêve récurrent : quelqu'un tente de m'attraper dans le noir, je me débats mais cet inconnu arrive toujours à me rattraper, je suis dans une pièce sombre et close et je suis terrifiée...

Ce matin j'essaie de me dire que ces tarots, c'est une blague. Et puis ce local poubelle, c'est peut-être bien le loquet qui est tombé tout seul. Je dois me méfier de tous les faux-semblants autour de moi... même de David. Tout ça a jeté un froid entre nous : le mail « princesseleia » de mon côté, la « fleur999 » de son côté...

On ne s'est pas reparlé depuis hier. Mince...

S'il est pas coupable de me faire peur, alors je veux surtout pas le perdre... oui c'est vraiment un début d'ami comme jamais j'ai connu dans ma vie...

Et s'il voulait me terrifier, pourquoi m'aurait-il sauvée des Pestes dans la ruelle ? Et puis il a sauvé mon bracelet qu'Alyssa avait jeté dans le caniveau.

En relisant toute cette conversation avec Ashley (que j'ai enregistrée bien sûr avec mon tel à tout faire, j'ai bonne mémoire mais pas à ce point-là), je réalise que toutes ses insultes me passent au-dessus aujourd'hui. Mais une fois un problème réglé, en arrive un nouveau...

J'essaie de penser à autre chose et je cherche une idée lumineuse afin de trouver 79€ et réparer mes shoes... mais j'en ai pas...jamais !

Avec David on est arrivés 15 minutes avant l'heure du rendez-vous, dans cette fameuse ruelle où tout se passe, à l'arrière de mon immeuble. Je me suis assise sur le rebord d'une fenêtre, et David s'est appuyé sur le mur d'en face, de l'autre côté de la ruelle.

Vers 12h25, j'ai reconnu au loin Ashley qui passait incognito, sûrement pour reconnaître les lieux. Bon ben elle a dû voir David !

12h30, elle entre dans la ruelle et sursaute en approchant. Hé non, cette idiote n'avait pas vu David. Elle se fige et gueule :
- C'est quoi ce plan ? Un guet-apens ?
- C'est au cas où tu aurais fait un sale plan.
- C'est toi qu'es en train de le faire, le sale plan !
- Il bougera pas.
- J'ai une copine au coin de la rue, si tu me fais une crasse, je hurle.
- Tu es venue, tu dois bien deviner pourquoi...
- Ouais, bon va à l'essentiel hein, c'est quoi tes images ? C'est quoi le roman que t'es en train de pondre ?
Je lui sors mon téléphone portable et lui fais signe de venir voir. Elle hésite, observe David au loin puis se rapproche de moi sans venir me coller, je mets en route un diaporama, elle ne distingue pas bien ce qui se passe, je suis obligée de la mettre sur la voie :
- Tu te souviens pas ? Ton petit passage avec Kevin dans la rue d'à côté, j'ai tout vu de ma fenêtre.
- Pffff c'est ça tes images ? Pauv' gourde ! On se rendait chez Alyssa là, y'a rien à voir... Bon je te laisse la Grosse..
- Hé pas si vite, belle idiote ! Regarde donc cette belle vidéo prise devant l'école pendant que Alyssa était sans doute en cours de sport...
On entend des gloussements, des chuchotements, des bisous... hé oui j'ai ressorti la vidéo volée un mardi après-midi sur le parvis du lycée où un arbre a attiré mon attention (cf post du 12 février). Elle écarquille ses grands yeux truffés de mascara et devient rouge tomate, dans le mille Sarah !
- T'es vraiment une sale petite fouine...
- Que du hasard...
- On voit rien...
- J'ai aussi des photos du même jour... notamment un baiser...
- Ça suffit ! Tu veux quoi ?
- Je veux que t'arrêtes de me titiller avec ta grande copine...
- De quoi tu parles ? Depuis la dernière fois qu'on s'est retrouvée ici, on se fout de toi, tu nous intéresses plus. De toute façon tu nous as jamais intéressées. C'est tout ?
- Si je te dis tarot...
- Je comprends rien... tarot de quoi ?
- Fais pas ton ingénue...
- Mon ingénue ? Parle Français !
- Vous avez déjà fait joujou à me faire peur pendant les vacances de Noël... faut pas recommencer ou j'envoie tout ça à qui tu sais...
- Attends, à Noël, c'est vrai, on voulait te faire ta fête parce qu'on pensait que t'avais piqué le bracelet d'Alyssa. Bon on a eu tort. Là je vois pas où tu veux en venir.
- Les tarots débiles que vous laissez dans ma boîte aux lettres : la Maison-Dieu, le Pendu, puis l'Amoureux... ça te dit rien ?
- Hein, ça existe ça ?
- Je vais envoyer une photo à Alyssa là tout de suite...
- Arrête ça... de toute façon elle est en vacances là, elle est pas à Paris...
- Ça change quoi ? Allez « envoyer »...
- STOOOP!
- Ah t'es pas à l'aise avec ce que t'as fait...
- De toute façon Kevin la supporte plus.
- Mais ils sont toujours ensemble...
- Oui mais ça va pas durer...
- Ça se fait pas de piquer le mec de sa meilleure amie...
- Me juge pas toi, t'y connais rien à l'amour...
- Tu me vexes là, j'envoie...
- Écoute, je peux pas t'aider là, je voudrais bien mais je vois pas.
- Vous m'avez pas mis la pression à Noël ? Les tarots, le local poubelle, le mail de « princesseleia » comme « fleur999 » et puis l'agression dans la rue...
- Attends ! Tu mélanges tout là... ok « fleur999 » c'est nous et on s'est bien marrées, t'as marché à donf, t'avais trop envie de te taper la Fleur hein ?
Je regarde David, toute gênée pendant qu'il fronce les sourcils. Aïe, peut-être ça lui plait pas de me croire lesbienne. Ashley devient intarissable...
- Et ensuite dans la rue ici, oui on l'a surveillée, cette rue. On voulait te coincer et on trouvait que c'était le meilleur endroit parce qu'on t'avait vu avec ton clebs ! Un jour on est passées ici en fin d'aprem et on a entendu une fille appeler à l'aide derrière la fenêtre...
- Quoi ???
Elle montre le vasistas derrière, la fenêtre fêlée par mes soins... Mon cerveau bouillonne :
- Voilà ! C'était bien vous le local poubelle !
- Quoi le local poubelle ? On t'a reconnue en fin de compte, on s'est bien foutues de ta gueule, et on n'est pas venues t'aider. Faut le faire pour se faire enfermer ! T'es vraiment bête...
- Évidemment, vous avez poussé le loquet...
- Non c'est pas nous, on n'a pas que ça à foutre de t'espionner dans ton immeuble à attendre que tu mettes les pieds dans ton local poubelle. Mais je suis bien contente si quelqu'un l'a fait volontairement, tu vois tout le monde te déteste.
- Tu racontes pas des bobards là ? Et les tarots ?
- On t'a jamais rien envoyé, c'est bon là, on n'est pas dans Plus Belle la Vie, on va pas envoyer des lettres anonymes.
- Et le mail ?
- Quel mail ?
- Celui où vous me donniez rendez-vous ici le soir du 7 janvier ? (cf post du même jour)
- On t'a jamais donné rendez-vous, mais on est passé quinze fois devant cette rue pendant les vacances et ce soir là tu poireautais comme une conne, on en a profité...
- J'hallucine là... Mais qui a fait tout ça ?
- Faut arrêter de tout nous coller sur le dos, t'es pas le centre du monde toi, t'es qu'une crotte...
- Reste polie mauviette ou je balance...
- Bon tu les effaces ! T'as eu tes réponses là non ?
- Qu'est-ce qui me dit que tu baratines pas...
David ouvre la bouche, ultra-gêné :
- C'est moi Sarah, je t'ai envoyé le mail avec « princesseleia », je voulais te parler, je croyais que tu l'avais compris... c'était évident sinon qu'est-ce que je serais venu faire dans cette rue la nuit...
- Hein ? C'est toi tout ça ?
- Le mail oui, et je suis désolé, mais pas les tarots ! Je te jure...
- Et c'est pas moi non plus ! assène Ashley en pleine jubilation.
- Casse-toi ! Tu me dégoutes comme fille. Et reviens jamais m'emmerder sinon je balance tout à ta copine...
- Okay okay okay, de toute façon, tu m'intéresses pas, je te vois plus, t'existes plus !
- Retourne dans ta banlieue pourrie...
- Ouais ouais elle t'emmerde ma banlieue !

Elle s'est tirée pendant que je bouillonnais. Tant de révélations... et sûrement beaucoup de vérités. J'en voulais presque à David au début, il s'est rapproché de moi en douceur, inquiet :
- Je suis désolé, Sarah... je réalise que c'est de ma faute si elles t'ont agressée, j'aurais pas dû te donner ce rendez-vous anonyme, mais avec « princesseleia » je pensais que tu me reconnaîtrais. Tu sais bien que j'adore les Starwars. Et puis t'étais là... je croyais que c'était clair et on n'en a jamais reparlé... Je me sens con là !
- C'est vrai tout ça ?
- Ben oui... je croyais que t'avais confiance...
- Tu me jures pour les tarots...
- J'ai plein de défauts...mais bon je suis pas taré. Avec l'herbe je dérape, mais pas à ce point-là.
- Je suis désolée... je sais plus où j'en suis...
- Tu m'as jamais parlé des Tarots à Noël...
- Ben oui je pensais que j'étais débarrassée de cette histoire...
- Tu crois qu'elle dit vrai ?
- Son amitié avec Alyssa est hyper importante pour elle, rien qu'en statut social dans le lycée. Sans Alyssa, Ashley, elle est plus rien. C'est aussi pour ça qu'elle pique le petit copain de Alyssa, elle vit dans son ombre, à travers elle, elle est grave...
- Et alors? Elle pourrait mitonner ?
- Non elle est trop bête pour ça, elle est vraiment stupide.

Il est venu s'asseoir sur mon rebord en collant son bras contre le mien. Et puis il est venu sur un sujet qui l'intriguait :
- C'est quoi cette histoire de Fleur999 ?
- Rien d'intéressant, elles m'ont bien eue, ces connes !
- Raconte !
- J'ai cru que cette fille existait, que ça allait être une amie...

Et là naissait un début de malaise entre nous. Je ne savais pas quoi lui dire, j'avais peur qu'il ne veuille pas tout accepter, tout comprendre.

Là je suis bouleversée, et angoissée. Mon corbeau existe toujours... et ce n'est pas les Pestes...Et si c'était David ?

Hop on vérifie que la fenêtre du dessus (celle des Voisins) est bien fermée. Ok
Réseau du tel de David : ok.
Répétition générale : ok
Tel de Ashley noté : ok (dans le tel que j'ai récupéré, ancien tel d'Alyssa, donné par Marco, puis rendu, puis redonné par Yunso avant mise au rebut, bref !)

Début des SMS :
« Salut Ashley j'ai des images que Alyssa n'aimerait pas voir »
« T'es ki toi ? »
« Je suis moi »
Ok c'est pas très constructif mais ça nous a fait exploser de rire de répondre ça.
« C'est Sarah ta meilleure copine ! »
« Keske que tu ve la Grosse ? »
« La Grosse a quelque chose à te montrer de très très énorme... et ça ne va pas plaire à tout le monde !»
« Où kan ? »
Ça y est, elle mord à l'hameçon. Mon plan fonctionne parfaitement. Elle répond avant qu'on ait le temps.
« Dans la ruelle pourrie derrière chez toi demain 11h »
Pfff faut que je me lève.
« 12h30 »
« Ok sois seule »
Si elle croit que je vais être seule ! Elle risquerait de pas venir seule justement...
La machine est lancée !!! C'est le dernier atout du tarot qu'elles me balanceront les pétasses !

J'ai un plan, j'en ai fait part à David, il me trouve machiavélique. Mais j'ai besoin de sa SIM, la mienne n'est pas encore arrivée. Enfin je dirais pas encore commandée. Car il faut un n° de carte bancaire et je n'ai pas ça au bataillon. J'ai bien un compte bancaire avec 15 euros dessus. Le reste de ma vie se passe en liquide. Alors c'est dur !

On se retrouve vers 15h, tout est clair dans ma tête. Dans la ruelle derrière qui est devenue notre QG au fil du temps au même titre que le bar.

Bataille pour récupérer des sous pour sauver mes shoes au dîner. Malheureusement le Vieux s'est absenté pendant quelques jours et je me retrouve avec cette peau dure de Vieille. Mais elle m'agace tellement ce soir avec ses mauvaises ondes que j'ai envie de lui rentrer dans le lard. Elle est tellement maigre que le lard elle ne sait plus ce que c'est :
- Dites euh...
- Accouche !
- Ben je voudrais une avance sur mon argent de poche.
- Hein ? Mais tu te crois au guichet de la banque ici ?
- Ben vous touchez bien de l'argent de l'Aide Sociale !
- Hein ? C'est quoi ça ?
- La DDASS quoi...
- Ah... tu crois que cet argent il est fait pour être distribué ? Comme ça ? On rentre à peine dans nos frais avec toi, c'est qu'il faut te nourrir...
- Hein ? Mais y'a jamais rien à bouffer. Je mangeais deux fois plus au foyer...
- Et on voit le résultat.
- Pfff vous croyez que c'est normal de bouffer des salades toute la journée ?
- C'est très bon pour la santé, et très adapté à toi.
- C'est pas parce que vous avez décidé de plus manger qu'il faut affamer les autres.
- Mon mari s'en plaint pas.
- Le nombre de fois où il ramène de la nourriture en cachette...
- Tu parles pour toi là !
- Je vais le dire à Rondin que je crève la dalle !
- Tu m'auras pas avec ton petit chantage minable.
- Vous faisiez pareil avec votre fille ?
Là je vois dans son regard que je suis en train de mettre les pieds dans un marécage...
- Qui t'a parlé d'elle ?
- Personne ! J'ai deviné toute seule !
- Menteuse, petite menteuse ! Je te permets pas de parler d'elle !
- Elle crevait de faim et elle s'est barrée c'est ça ?
La colère naît en elle et elle me balance la corbeille de pain à la figure. Mais je reste de marbre :
- C'est pas beau de jouer avec la nourriture, madame.
- Tu veux une claque ?
- Vous êtes tellement desséchée de l'intérieur. Votre fille pouvait plus vous piffrer et elle a mis les voiles.
- Ta gueule Sarah !
Et là j'ai su que je ne devais pas en dire plus. Elle bouillait, elle avait les yeux pleins de larmes et de rage. J'ai détourné la tête en guise de mépris. Cinq minutes plus tard elle disparaissait dans sa chambre.

Bon je n'ai gagné aucun euro dans cette histoire. Mais je me suis un peu défoulée. Je réalise que je peux faire mal. Mais quand je relis le fil de cette conversation, on ne peut pas dire que c'est moi qui ai commencé les hostilités non ?

Au moins j'ai trouvé son point faible une bonne fois pour toutes. Et si elle m'attaque je saurai comment me défendre.

Je suis allée coller du scotch épais sur ma porte fêlée (cf post de dimanche 3 mars 19h35) pour être sûre qu'elle ne regarde pas dans ma chambre comme une espionne.

La guerre est déclarée, et la hache déterrée.

Pas de CPE aujourd'hui évidemment, c'est les vacances mais j'ai droit à mon intrigante kiné pour ma cheville. Et sa conversation vaut toujours le coup, encore plus que ses massages (d'ailleurs pas très agréables) :
- Ouh, je vous sens comme dans un nuage sombre. Comme si l'action vous faisait peur...
- Ah...
- Oui un sentiment d'impuissance.
Dans le mille celle-là. Peur de réclamer des sous au Vieux, peur de foncer dans le tas des Pestes suite à leur reprise du petit jeu « envoi du tarot pour faire peur ».
- Comment faire ?
- Ouh là je suis douée pour lire les problèmes, pas toujours pour les résoudre.
- Ah bon mais vous êtes si lucide...
- Regardez, moi j'ai une fille. Je lis en elle avec une facilité... mais elle déteste ça qu'on lui renvoie la vérité. Et il y a des tensions pas possibles entre nous. J'ai pas la clé moi...
- Mais vous avez pas une idée ?
- Pour mes problèmes ?
- Non, les miens !
Ça la fait rire, elle croit que je plaisante :
- Comme si j'étais voyante ! Je ne connais pas vos soucis... à part votre cheville qui va de mieux en mieux.
- Ah bon... pourtant vous étiez si précise.
- Ben dites moi, et je verrai si j'ai un bon conseil de maman à vous donner.
- Je dois aborder deux filles pour qu'elles arrêtent de jouer avec moi comme un rat de laboratoire.
- Ah je sais pas trop ce que ça veut dire. C'est votre souci ça ?
- Du moment oui...
- Alors soit vous jouez la carte adulte et vous discutez calmement... soit ce ne sont pas des adultes et ... vous leur faites peur comme elles vous font peur.
- Ah...
- Je vous avais dit que mes conseils étaient navrants ! Par contre je sens une énergie très dynamique qui vient de naître en vous...
- Vraiment ?
- Sincèrement !!!

Incroyable. Voit-elle ça en me touchant ? Ou en me regardant ? Car en effet une idée longtemps enfouie vient de germer.