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16 ans, grosse & moche!

18 octobre 2012

JEUDI 18 OCTOBRE 2012 13h20

Cette semaine est une horreur. Le retour en arrière se confirme. Et coïncidence, c'est pile la semaine où je retrouve mes guenilles. J'ai mes bottes mais ce n'est plus pareil sans le blouson. Et je ne me sens plus de le porter, il dégage trop d'ondes négatives.

A mon arrivée ce matin tout le monde commentait ma tête de pouilleuse, même David avait accès à la photo. J'ai vu. Bon bah voilà, je suis ridicule. Tout le monde me prend vraiment pour une pauvre idiote, c'est officiel, je suis la tête de Turc de la classe. A nouveau.

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17 octobre 2012

MERCREDI 17 OCTOBRE 19h50 : FUSAIN

Ah mon cours préféré, le cours d'arts plastiques. Cette semaine, le fusain qu'on a vu en cours théorique. C'est très technique. Et la prof nous a demandé de LA dessiner elle.

Je n'ai aucun talent particulier pour le dessin. Je n'ai donc pas essayé de reproduire fidèlement. Mais je voyais devant moi le dessin du Tatoué, c'était extraordinaire. Ce mec est doué, ça ne fait aucun doute. Moi j'ai galéré. Et puis ça ne s'efface pas facilement, c'est la suie, ça tombe partout on s'en met partout... La prof adore ça : « Cette matière est voluptueuse, elle pénètre tous les grains du papier, tous les pores de la peau, salit la classe de fond en comble! C'est ça la vie artistique, on se fond dans la matière, c'est très tactile et très sale! Vautrez-vous dans la saleté! »

Ben voilà ça c'est dit. Vers la fin du cours on commençait tous à observer le chef d'œuvre respectif de l'autre. Évidemment tout le monde s'extasiait sur le projet du Tatoué, il encaissait avec plaisir tous les compliments. Il est fait pour ça bien sûr. Et puis quelqu'un a regardé le mien et pouffé de rire et a chuchoté à un autre qui est venu voir. Ça s'est répandu comme une trainée de poudre. De fil en aiguille, jusqu'au Tatoué qui est venu voir, il avait l'air très content de mon échec : « Et ben elle va apprécier la prof ! » m'a t'il lancé dans la tronche.

Puis la prof fait son tour, encense bien sûr la qualité technique du Tatoué. Puis finit par moi qui suis en fond de classe (comme j'aurais voulu être dans ma classe statique officielle). Et là elle devient rouge et je m'apprête à me prendre la vanne de ma vie : « Merci merci merci, quelqu'un a eu l'idée lumineuse de la caricature. Non je ne suis pas narcissique, ça me fait plaisir de me voir embellie par vos traits, mais j'aime encore plus être enlaidie, et transformée en cheval ou en taureau, j'adore cette liberté que vous prenez Karine! »

Je suis flattée, a-t-elle bien vu mon œuvre douteuse? Est-elle bigleuse? Ce qui m'inquiète c'est qu'elle m'appelle Karine cette fois. Je n 'ai pas osé lui dire que je m'appelais Sarah.

Le Tatoué était vert de rage, et complotait encore avec sa copine gothique. Qu'une petite Première idiote et moche comme moi lui pique la vedette, lui la star de l'Art de Terminale, il ne supporte pas. Et hop un ennemi de plus!

Mais ce cours a laissé des traces et ça je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite. J'avais les doigts noirs, ça je le savais. Sur ma route du départ, je suis tombé sur Kevin-tête d'ange : il m'a vue, plaquée contre un mur immédiatement, prise en photo avec son portable et rétorqué que c'était un juste retour des choses après tout ce que j'avais fait subir à sa chérie. J'ai filé aux WC voir ma tronche et là le drame!

Quand je suis concentrée, je me gratte le visage. Avec le fusain je me suis barbouillé le visage, on aurait dit une mendiante éclopée des Champs-Elysées. Et je n'arrivais pas à enlever ce masque noir. Dans la cour de l'école on m'a traitée de pouilleuse. J'ai peur de ce que va devenir cette photo.
Yun So s'est marrée en me voyant dans le couloir de l'immeuble, mais la Vieille m'a balancé que je lui faisais honte : « Te barbouiller comme ça! T'as quel âge ma fille? »

17 octobre 2012

MERCREDI 17 OCTOBRE 2012 11h30

Ils sont sympas les voisins, ça ne fait aucun doute. Mais je ne suis pas proches d'eux. On est de simples connaissances, ils me tolèrent sans se forcer, mais ne s'intéressent pas vraiment à moi. C'est mieux que d'habitude c'est vrai. Mais j'ai toujours l'espoir d'un petit plus, d'une frêle complicité, de points communs.

Je n'allais pas bien, ça se voyait, tout le monde s'en fichait. Yun So a seulement dit qu'elle me trouvait fatiguée. Est-ce que je lui dis quand je trouve qu'elle a des cernes?

J'ai quand même posé la question qui me brûlait les lèvres au beau milieu d'un brouhaha habituel :
- Est-ce que les voisins, ma famille d'accueil ont eu des enfants?
- Bah tu sais, intervient Kamil, on est arrivé dans l'appart' il y a un an et demi donc nous on les toujours vus seuls. Ils ont accueilli des ados qui ne sont jamais restés bien longtemps. Et on a aucun contact cordial avec eux.
- Elle est aigrie, dit Marco
- Et il est libidineux, rajoute YunSo d'un air dégoûté.
- Mais ils ont eu un enfant, m'a dit mon père. Je lui redemanderai. Mes parents sont dans le quartier depuis les années 70.
Merci Kamil!!

16 octobre 2012

MARDI 16 OCTOBRE 2012 17h50 : UN BLOUSON VOUS MANQUE...

Plus que dix jours avant les vacances! Tous mes camarades s'impatientent, mais moi qu'est ce que je vais faire pendant ces vacances? En duo avec la Vieille, mmmh sympa. A se regarder dans le blanc des yeux. Ben j'aurai le Chien!

Donc aujourd'hui je suis retournée à l'école sans le blouson sur le dos, retour aux premiers jours. Résultats calamiteux : le Monstre m'a aboyé dessus alors qu'elle me fichait la paix depuis un bout de temps. Ma carte était débitrice de 8 centimes. Et au sport l'après-midi, le cours de volley a été un massacre.

De plus en plus je rentrais dans une planque de « remplaçante » car on est un peu trop nombreux. Et j'excelle dans cette catégorie. Mais la journée cumulait les tares : il y avait des absents et la prof notait les élèves. Du coup, la tension était extrême. Et j'ai accumulé les ballons perdus : en effet, soit je m'enfuis quand ça se rapproche, soit je renvoie n'importe comment en m'explosant les pouces. Mon équipe a fini par péter les plombs d'autant plus qu'en face j'avais la reine du volley, Alyssa qui me balançait la balle avec violence et dans la figure, par le haut du filet car on était face à face, à 1 m de l'une de l'autre. Et les quolibets de mon équipe ont fusé : « la gourde », « le baril », « le tonneau mort ».

La prof voyait bien ce qui se passait, mais laissait faire. J'ai fini par péter les plombs, et j'ai pris la fuite en larmes vers le vestiaire. Décidée à ne plus revenir dans ce cours de sport. A la sortie de l'école j'étais encore toute bouleversée de cette agressivité, j'étais prostrée sur une marche. David m'a vue, m'a observée quelques minutes avant de venir me voir :
- Mauvaise journée?
J'ai haussé les épaules en voulant lui dire d'aller se faire voir. Mais il a insisté :
- T'as abandonné le blouson? Ça t'allait bien!
Vas-y que je t'enfonce le couteau dans la plaie. J'ai fini par lui répondre.
- Je pouvais pas le garder c'était un emprunt!
- Pourtant il était taillé pour toi.
Je me suis mise à chialer, il parlait de mon sur-poids, c'est sûr
- Non mais qu'est-ce que t'as compris là?
J'ai mis les voiles.
La seule énergie qui me reste c'est d'aller chez le Trio ce soir.

15 octobre 2012

LUNDI 15 OCTOBRE 2012 21h : WAR AT HOME

L'ambiance tourne au vinaigre à la maison. Sans le Vieux, la Vieille devient mesquine.

En rentrant ce soir, elle a vu une tâche sur le blouson qui me donne un si beau look. Elle est devenue hystérique :
- ne refais plus jamais ça Sarah! Tu as compris que ce blouson comptait beaucoup pour moi. Mon mari t'a autorisée à l'emprunter, ok mais je veux qu'il revienne nickel dans son placard le jour de ton départ. Et je sens que ça se rapproche...

- Il a dit à mon assistante sociale qu'il n'avait jamais vu une ado aussi sage que moi...

- Balivernes, je connais assez bien le contenu de ton dossier, si tu as atterri ici c'est pas par hasard.

J'en avais les larmes aux yeux, et je lui ai balancé son blouson au visage en lui disant que je n'en voulais plus. Et j'ai eu droit à la réponse la plus méprisante de ma vie : « Gentille fifille! »

Elle est ignoble. Comment la vie l'a rendue comme ça? Tout est dans le mystère de cette chambre. Je dois enquêter.

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15 octobre 2012

LUNDI 15 OCTOBRE 2012 15h30 : RADIO WC

J'ai surpris une conversation aux toilettes qui mériterait d'être approfondie J'ai tout de suite reconnue les voix de mes Pestes préférées et l'ambiance du moment semblait être très spéciale...
- Alyssa : Je suis dég, je vais rater les États généraux des délégués, ça sera la première fois, c'était trop bien l'année dernière.
- Ashley : ma pauvre biche, je compatis.
- Alyssa : la colle ça a pas aidé...
- Ashley : attends on sait pas qui est allé foutre la colle sur le siège de Quentin et il est influent ce con!
- Alyssa : je sentais bien que c'était une mauvaise idée à la base, on est plus intelligente que ça...
- Ashley : je te rappelle que c'est toi qui m'a encouragée!
- Alyssa : ouais mais c'est toi qu'a eu l'idée quand même!
- Ashley : t'es gonflée ma sœur!
- Alyssa : moi tu vois j'ai eu l'idée de la crotte c'est bien plus subtil.
- Ashley : sauf qu'on n'a pas vu le résultat, on n'est pas bien avancée!
- Alyssa : dis donc toi tu t'habilles tout le temps pareil en ce moment, c'est pas comme ça que tu vas te trouver un mec.
- Ashley : Ce qui veut dire quoi?
- Alyssa : ben...Kevin et moi on te tolère mais bon, on aimerait bien avoir un peu d'intimité parfois.
- Ashley : oui mais vous êtes tellement mignons quand vous vous embrassez.
- Alyssa : tu détournes le sujet, c'est la dèche vestimentaire dans le monde d'Ashley là. Faut se reprendre.
- Ashley a pouffé de gêne puis s'est empressée de lui balancer :
Mais kesta en ce moment? T'as tes règles?

Voilà un moment particulièrement riche d'enseignement. Je ne manquerai pas d'aller espionner dans cet endroit sacré chaque jour. Il y a de l'eau dans le gaz ça se confirme. Et le mec à la tête d'ange qui m'avait balancé de la purée il y a un mois s'appelle Kevin. Décidément, tous ces prénoms made in USA ça devient ridiculous.

Mais j'y pense : et si la crotte de chien sur la paillasson c'était un complot d'Alyssa et d'Ashley??? Ça serait la preuve qu'elles savent où j'habite. Damned et Sacrebleu!

15 octobre 2012

LUNDI 15 OCTOBRE 2012 13h30 : UN MONDE PARFAIT!

Je suis bloquée là. Mon inspiration est en panne. Je n'ai rien à raconter. Alors que d'habitude je suis une pipelette virtuelle autant qu'une autiste dans la réalité. Est ce que je suis en train de devenir une autiste virtuelle également. Je me sens ridicule aujourd'hui.

Je me fais des films sur la Vieille, je me prends pour une voyante et toutes les coïncidences m'ont l'air louches. En revanche, ce qui est bien réel, c'est que je me sens envieuse en ce moment. Alyssa et Ashley ont tout : la popularité, l'amour, l'amitié, la force, une famille, les bonnes notes (enfin sur ce sujet, c'est plus Alyssa qu'Ashley lol... enfin Sarah te marre pas trop sur ce sujet épineux...).

Bon, c'est vrai, il y a quelques petites anicroches dans leur monde parfait :
- Ashley n'est pas casée actuellement j'ai l'impression, elle tient la chandelle à Alyssa et au mec à la tête d'Ange. Et elle les regarde s'embrasser comme une groupie. Je suis sûre qu'elle fait semblant d'être contente pour sa jumelle, mais moi je sens un malaise. Trop enthousiaste pour être honnête la peste!
- Alyssa n'a pas été élue déléguée de classe et elle semble mal le vivre, elle est de très mauvaise humeur aujourd'hui et a envoyé bouler sa meilleure amie. D'ailleurs je me demande si elle n'a pas perdu quelques voix à cause de cette histoire de colle car le mec au jean « Diesel de New-York » a pu faire basculer la balance. Mon énorme boulette semble avoir servi à quelque chose finalement.

Le fait d'être envieuse me rend très observatrice et pleine d'imagination!!!

Un petit événement étrange aujourd'hui : le Monstre de la cantine chialait dans un coin. Je ne l'avais jamais vue dans cet état là. Les rumeurs disaient qu'elle s'était pris le bec avec son chef. Elle est pas infaillible la Grosse. Quand elle pleure elle est encore plus moche. Elle se mouchait dans un mouchoir en tissu, même moi la ringarde je n'oserais pas faire ça.

14 octobre 2012

DIMANCHE 14 OCTOBRE 14h10 : UNE DATE COMME UNE AUTRE?

Cette date d'aujourd'hui résonne toujours en moi, sans que je comprenne pourquoi. Une intuition sur le futur? Un souvenir rémanent du passé? Un signe d'une ancienne vie? Je me dis la même chose chaque année depuis longtemps. Le 14 octobre est un signe qui m'obsède le cerveau. Une intuition presque violente que je ne contrôle pas.

Je me suis mise à imaginer aussi que cette date pouvait être ma vraie date de naissance. C'est romanesque de se souvenir du jour de sa naissance, non? Car effectivement je te confirme cher blog que personne ne sait quand je suis née...

Et en plus je ne m'en étais pas rendu compte, j'ai écrit ce passage à 14h10 comme 14/10. Putain, je suis médium, un esprit se connecte avec moi pour me dire quelque chose. Ben quoi? Parle maudit poltergeist! Tiens je vais aller voir un film d'horreur aujourd'hui! Un truc avec des fantômes. Faut dire qu'avec ma Vieille, j'ai déjà un fantôme à la maison. Avec la profondeur de ses cernes, ça se confirme c'est elle qui chialait cette nuit. Est ce qu'elle aurait perdu un enfant? Et le fantôme de l'enfant errerait dans l'appartement. Et avec mes dons, je vais me connecter avec le petit esprit...

Et la marmotte avec le papier d'alu... Oui je m'écoute parler, je m'admire écrire. Je m'invente une vie pour me rendre intéressante.

Oups la Vieille vient de hurler sa race... elle a de la crotte de chien sous la chaussure... C'est quelqu'un qui a mis ça sur le paillasson. Elle soupçonne les trois démons d'en face. Mais ils ne sont quand même pas aussi stupides non? Moi ça me fait pas rire car ça pue dans tout l'appart'. Et si c'était le Chien de la maison tout simplement?

Le Vieux part en voyage pour quelques jours. Quelle horreur, un tête-à-tête avec la Vieille... mais qu'est ce qu'elle me réserve??

14 octobre 2012

DIMANCHE 14 OCTOBRE 2012 10h20 : LE COEUR DE LA VIEILLE

Je me suis levée plusieurs fois cette nuit, hantée par mes cauchemars habituels : cette famille de l'ombre et qui me tient la main, j'essaie de voir un visage, en vain et pourtant je me concentre et je finis par me réveiller en m'étouffant.

Lors de mon activité nocturne qui s'est finalisée par plusieurs visites aux toilettes, j'ai entendu que les Vieux ne dormaient pas. La chambre était vide, le Vieux tapait dans son bureau secret sur son ordinateur bouclé à double tour. Et la Vieille n'était pas là... Des sanglots semblaient venir de la chambre mystère. La Vieille devait être en train de chialer... Mince la Vieille n'est pas insensible. Elle le cache bien son cœur.

13 octobre 2012

SAMEDI 13 OCTOBRE 19h : ESPIONNAGE

Je suis une vraie commère. Mon emplacement, c'est-à-dire ma chambre et sa fenêtre sur la rue, est hautement stratégique. Et ma première victime est Alyssa qui ne cesse de se pavaner :
- un coup avec Ashley
- un coup avec son petit ami à la tête d'ange en pleine galoche party!
- un coup avec son sac de shopping fashion
- un coup en sortant de chez le coiffeur : mince elle a les cheveux plus longs qu'avant d'y aller
- un coup avec une vieille dame, sa grand-mère?
- un coup avec sa mère on dirait, je l'ai déjà vue au bar, la dame...
- un coup toute seule et elle se tourne vers mon immeuble et l'observe de haut en bas, je me cache mais je continue à l'observer discrètement. Je ne suis pas sûre qu'elle sache réellement à quel étage j'habite mais ce regard sombre indique clairement qu'elle sait bien que je suis dans les parages.
- un coup avec ... Marco, puis ils se saluent!! La barbe, ils se connaissent... Tout le monde se connaît dans ce quartier.

C'est vrai que pour l'anonymat c'est pas gagné par ici. Le fait qu'elle envahisse mon territoire me contraint à me terrer dans ma chambre. C'est ridicule, j'ai peur de tomber sur elle. S'il est vrai que je me défends un peu mieux, je ne suis pas toujours prête à dégainer et à sortir le bouclier face à un tel dragon.

Cette fille est quand même aussi méchante qu'elle est belle. Je la déteste de plus en plus : ses horribles cheveux soyeux, bouclés, négligemment jetés sur ses épaules, son visage atrocement parfait, fin et dessiné, son sourire forcé couleur blanc post-Ariel (et oui elle doit se laver les dents avec un produit d'entretien , du Sun peut-être?), sa taille de guêpe modèle anorexique que tous les mecs reluquent sans scrupule. Tout est trop magnifique chez elle et elle le sait trop bien, ça la rend puante de confiance, de séduction, elle a tout déjà et peut obtenir tout ce qu'elle veut par son charisme, son physique, son énergie. Et puis elle sort vraiment avec le plus beau garçon du lycée. Sauf qu'elle n'est pas devenue déléguée de classe! Et toc!

A côté d'elle, je suis une tarte écrasée, une patate transgénique, un sac de viande faisandée, un mollusque englué dans le pétrole, une limace à l'agonie... mmmh je m'inspire moi-même.

Ce que je ressens, c'est du dégout et de l'envie en même temps. Elle représente tout ce que je déteste chez une fille et au fond de moi une petite voix diabolique l'envie à en crever. Et cette envie cachée attise encore plus ma haine. C'est un cercle vicieux. Peut-être l'aurais-je détestée même si elle n'avait pas lancé son dévolu pervers sur moi.

Je comprends pourquoi je la hais, mais pourquoi, elle, me déteste-t-elle? Ça ne peut pas être l'envie, ça c'est sûr... Pourquoi cet acharnement? Je ne vois pas, je dois rechercher.

Tiens, la Peste repasse avec un énorme smartphone qu'elle a dû s'acheter. Ça me fait prendre conscience que je suis une des seules filles à ne pas avoir de téléphone portable à l'école. C'est obligatoire pour passer la moyenne de l'échelle sociale et pas suffisant non plus pour être au top. Moi j'ai toutes les tares : si au moins je pouvais être une grosse moche avec un téléphone à la main, je pourrais récupérer quelques points. Je suis à zéro, je pars de -10, ho hisse matelotte!

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