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16 ans, grosse & moche!

8 juin 2013

SAMEDI 8 JUIN 10h55 : EPILOGUE COUPABLE

Je me suis écroulée de fatigue devant mon clavier la nuit dernière. L'émotion finale a été trop forte. Quand j'ai enfin retrouvé le palier de la famille Lawson, Jessica m'attendait avec le Chien, effrayée et figée dans l'embrasure de la porte jusque-là condamnée.

« Where were you ? I was so scared... », chuchote-t-elle avec des sanglots.
J'ai encore du mal à avancer, aveuglée cette fois-ci par la lumière perdue il y a longtemps. Mes yeux se sont habitués à l'obscurité et doivent retrouver leurs marques...

J'entends un bruit de porte puis de voix : « Jessica ! In bed now ! What are you doing ? Why is this door wide open ? »

C'est la mère qui vient de rentrer... et elle n'est pas contente du tout ! La petite-fille m'enfonce : « The girl disappeared behind the door, I was so afraid for so long... »

La mère grogne et attrape sa fille. Elle l'emmène dans sa chambre, lui souhaite bonne nuit et claque la porte de sa chambre violemment... avant de jeter sa colère sur moi alors que je tente maladroitement de refermer la porte désaffectée qui menait à l'escalier de service : « Vous êtes complètement crazy... vous avez laissé une petite fille toute seule... vous êtes allés vous balader I don't know where... and how long... la porte ouverte... elle aurait pu tomber !!!!!!! »

Je n'ai rien à répondre, elle a entièrement raison, j'ai été « totally » irresponsable ce soir. Je n'aurais pas dû la laisser si longtemps, et surtout la porte ouverte. Mais ma curiosité a pris le dessus sur tout le reste...

La mère, voyant que je n'ai aucun argument, conclut mon contrat de travail une bonne fois pour toutes : « Get out of here, quick ! And never come back ! »

Je finis de remettre le guéridon devant la porte qui ne ferme plus... c'est une catastrophe et je m'enfonce...
« Give it up and disappear, disparais ! Right now ! »

Je comprends que ça ne sert plus à rien d'insister... le mal est fait et pour toujours.

En partant j'aperçois l'heure sur la box branchée à la télé, il est 23h15... j'aurais parié sur 21h30... j'ai dû passer 2h30 à ouvrir la porte, puis me balader dans l'escalier. Incroyable, j'ai été complètement absorbée... et je n'ai pas découvert grand chose...

Tout ça pour ça...

Le sommeil ne m'a pas beaucoup aidée. Je me sens si mal aujourd'hui. On est passé à quelques secondes d'un drame...

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8 juin 2013

SAMEDI 8 JUIN 1h25 : UNE DESCENTE AUX ENFERS...

Je descends pas à pas les marches branlantes du vieil escalier de service. Au 4ème étage, j'entends des bruits qui me font sursauter. Mais c'est sûrement les bruits de vie de l'appartement. Le sol est maculé de poussière vierge et mon pied y laisse une trace profonde.

Je croise à mi-palier des fenêtres rondes opaques de petite taille. A travers la vitre je ne distingue ni lumière, ni bruit de la ville.
Je suis désormais au 3ème étage. Mon cœur bat très fort. Je suis encerclée par le noir... seul mon téléphone me guide.

Entre le 2ème et le 3ème étage, je remarque que la fenêtre en forme d'œil de bœuf a été masquée par du papier journal. Je m'enfonce dans une nuit profonde, pleine d'angoisse, je me jette dans un puits sans fond.

Et je finis par poser mon premier pas au 2ème étage, l'étage de mon horrible famille d'accueil. Et la surprise est à la mesure de l'attente. Le sol est impeccablement propre, il n'y a plus de trace de poussière. On vient de changer de monde.

La porte du 2ème n'est pas aussi rustique qu'aux autres étages. Elle a été rénovée, et blindée. La serrure est moderne conformément à ce que j'ai pu voir à l'heure du déjeuner. Je colle mon oreille à la porte mais je n'entends rien.

Je décide de poursuivre mon périple jusqu'au rez-de-chaussée. L'escalier est désormais parfaitement entretenu, je dirais même ciré ou verni. Le ménage est fait régulièrement. L'œil de bœuf à mi-palier n'est plus masqué par du simple papier journal mais par des planches de bois minutieusement clouées.

Les murs sont très abimés, la peinture s'écaille, mais pas à cause de l'humidité : il y a des traces de frottement tout le long du mur qui s'enfonce vers le 1er étage.

1st floor : surprise, la porte est de nouveau rustique comme sa serrure. Mais le sol reste nickel depuis le palier du deuxième. J'entends des bruits de gens qui discutent et qui rigolent. Ça me rassure un peu de retrouver un extrait de vie normale.

Je continue au bout de mon destin et je finis par me heurter à une porte en fer avec une serrure perfectionnée. Je suis bloquée, je n'ai aucune idée de la direction que prend le passage : l'extérieur ? Les caves ?

J'entends une voix au loin qui semble épeler mon prénom, je deviens folle ! Il est temps de remonter... Mais mon téléphone se met à clignoter, à faire des bips. Il va falloir faire vite. La lumière de l'écran s'éteint toutes les dix secondes.

J''entends à nouveau mon prénom. Mais cette fois-ci la voix est plus perceptible : je reconnais Jessica qui est en train de m'appeler... Pourvu qu'elle n'ait pas l'idée de descendre, elle pourrait tomber... Je panique car j'ai laissé la porte du 5ème ouverte... comme une idiote irresponsable.

Mon portable s'éteint irrémédiablement. Je suis condamnée à remonter dans le noir le plus total. Mes mains sont mon seul guide. Chaque marche est un combat contre la peur, le vertige. Mes doigts touchent et embarquent des toiles d'araignée, de la peinture.

Les fenêtres complétement bouchées ralentissent toute progression, le noir est mon ennemi...

Arrivée sur le palier du 2ème, je reconnais une voix familière : « Sale clebs, sale clebs ». C'est la Vieille qui est en train de parler... toute seule ? Le Chien est au 5ème... bizarre ! Il y a aussi un bruit de fond de télé... Elle est tarée, j'en suis persuadée.

Je lève la tête et je distingue quelques rayons lumineux qui partent des fenêtres en œil de bœuf des étages supérieurs. Jessica continue à m'appeler... Ça devient urgent !

J'accélère, mais je chute sur une marche en voulant aller trop vite. Je me rattrape sur les mains. J'arrive enfin au 5ème étage... et le pire m'attend...

8 juin 2013

SAMEDI 8 JUIN 0h10 : UN MAUVAIS COUP PLEIN DE SUSPENSE...

La porte s'est ouverte sur un palier et un escalier !!! Je m'attendais tellement à une pièce supplémentaire. C'est un petit palier avec une unique porte, et un petit et vieil escalier en bois avec un rambarde rouillée. Il fait très sombre, il y a des toiles d'araignée de plusieurs centimètres d'épaisseur partout, et une grosse couche de poussière recouvre le sol.

Ce passage n'est visiblement plus emprunté depuis longtemps. C'est comme un escalier de service désaffecté. Il y a un interrupteur très ancien sur la gauche de la porte mais il ne marche pas. Ça ne va pas m'empêcher d'avancer, non ?

J'ai une idée lumineuse, je vais utiliser mon téléphone portable comme lampe de poche. Je n'ai pas la fonction comme sur les vrais smartphones, mais je mets la luminosité au maximum et ça fait l'affaire !!!

Je décide de monter d'abord. Je ne sais pas pourquoi. L'escalier de service s'arrête au 6ème étage. La poussière est de mise, la porte de service n'a pas été utilisée à cet étage depuis bien, bien longtemps. Maintenant direction les étages inférieurs. En repassant au 5ème étage, j'entends toujours Jessica qui apprend l'anglais au Chien. Tant mieux, elle n'a pas remarqué mon absence.

Il fait très sombre et j'ai un peu peur. Mais ma curiosité prend le dessus...

7 juin 2013

VENDREDI 7 JUIN 23h35 : UN MAUVAIS COUP EN ACTION

'ai décidé de ramener le Chien avec moi ce soir, j'étais un peu obligée vu mes envies d'espionnage...

Le Chien a toujours autant de succès auprès de Jessica, mais j'ai dû la mettre en garde : « The dog is broken, don't touch the dog ».

Soit elle m'a immédiatement et volontairement désobéi, soit elle n'a rien compris à mon accent. Elle a grimpé sur son dos et sa mère l'a laissée faire avant de partir. Aucune autorité.

Le Chien n'avait pas l'air de hurler à la mort, donc j'ai un peu abandonné. C'est grave ?

La mère, avant de mettre les voiles, m'a demandé de parler avec Jessica en français afin qu'elle progresse un peu. Mais ça ne fait pas partie de mes plans... En revanche ça m'a donné une bonne idée...

- Jessica, I have a very good idea of game.
- Yes yes tell me tell me fatty!
- My dog wants to learn to speak english...
- Clever doggy !!!
- And you speak english very well...
- Yes... Yes !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Let me teach him, do you let me ?

Pour ceux qui ne comprennent rien à l'english, je lui ai proposé d'apprendre l'anglais...à mon Chien ! C'est un peu tordu mais finalement très efficace.

Et c'est parti, elle a assis le Chien sur le canapé et elle essaie de lui apprendre la langue de Shakespeare du haut de ses trois ou 4 ans... Parfait. Ça va me laisser un peu de répit pour aller fouiner...

...dans le couloir !!!

Je tente de bouger la porte du fond, celle qui m'intrigue. Elle tremble assez facilement. Mmmh je décide de pousser le guéridon qui est devant. Résultat : pas de poignée non plus, mais la serrure n'est pas la même qu'à mon étage. Ici c'est une petite serrure toute simple, avec en plus un petit loquet là-haut, recouvert par la peinture. Ça fait deux obstacles à franchir...

Le loquet est bloqué par la peinture aggloméré, mais ça ne me paraît pas insurmontable. Je trouve un couteau dans la cuisine. Je racle la peinture blanche... Pas aussi facile que ce que je pensais... Puis j'ai une autre idée qui me vient : et si je mettais du dissolvant sur la peinture ??? Genre du dissolvant à ongles ???

David ne m'aurait pas reniée sur ce coup-là, bingo : la peinture qui bloque finit par s'effriter... et le loquet tourne !!!

Mais j'aurais peut-être dû commencer par le plus difficile... Car le temps passe vite. Comment je vais ouvrir cette porte ??? Il doit bien y avoir une clé quelque part...

Me voilà en quête de quelques tiroirs à fouiller : serrure ultra-basique donc clé ultra-basique ? Dans la cuisine, dans le salon... niet !

Jessica ne remarque rien, elle tente désespérément de faire parler le Chien !

Où est-ce que je pourrais continuer à fouiner ??? Mais suis-je conne... la clé est souvent à côté de la porte !!! Pourquoi n'ai-je pas pensé au guéridon d'abord ? Celui qui était juste devant la porte...

Bingo, il y a bien une clé dedans. Je l'introduis immédiatement mais rien ne se passe, je force... et je la casse dans la serrure !!!! Ça y est , les conneries commencent !

C'était peut-être pas une si bonne idée cette clé. Les Lawson viennent d'arriver, ils sont locataires. Ils n'ont probablement jamais utilisé cette porte. Et ne possèdent sûrement pas la clé qui l'ouvre, c'est le propriétaire. C'est toujours après qu'on pense à ces choses-là... surtout quand on s'appelle Sarah !

Mais qu'est-ce que je vais faire ? Avant de remettre le guéridon en place, je vais quand même tenter la carte de métro, ma belle carte Imagine'R avec mon horrible tronche dessus ! Je vais la glisser dans l'interstice.

Croyez-le ou non, mais ma carte a marché du 1er coup ! Merci la RATP, le verrou a bougé !!! Pas de la super qualité, cette serrure, pas comme à mon étage ! Mmmh cette serrure tarabiscotée du deuxième en dit long...

Malgré mon opération de cambriolage, la porte ne s'ouvre toujours pas : je glisse alors mes ongles dans l'interstice, je m'excite dessus. Cette porte ne va pas me résister alors que je suis si près du but...

SCRATCH, la porte s'ouvre en dégageant un max de poussière et des éclats de peinture...

La suite va être riche en découvertes et rebondissements...

7 juin 2013

VENDREDI 7 JUIN 12h25 : UN MAUVAIS COUP DANS L'AIR...

J'ai un babysitting ce soir, le Vieux a accepté. Encore heureux, on est vendredi ! En semaine il tique un peu. Et ces derniers temps, il tique encore plus, « y'a le bac ».

Ce midi je suis rentrée à la maison. La cantine vient de passer en travail partiel (les Terminales ont disparu) et ça avait l'air encore plus dégueulasse que d'habitude.

Surprise, il n'y a personne dans l'appart'! Je croyais que la Vieille restait au foyer toute la journée. Ben non...

J'ai accès libre au frigo et au placard... Ça ne m'arrive jamais : le soir et le week-end, il y a toujours un œil pour me surveiller méchamment. La Vieille, j'ai l'impression, qu'elle ne sort jamais à part pour aller faire des bigotteries à la paroisse...

Le Chien ne miaule pas, ça a l'air d'aller mieux... Je croyais qu'il crisait le samedi parce qu'il n'y avait personne l'après-midi dans l'appartement. Mais là il est tout seul et il avait l'air heureux quand je suis arrivée.

Mais j'y pense, je suis toute seule et ça n'arrive jamais. C'est le moment d'aller faire un petit point sur les portes secrètes. Celles du fond :

1/ Il y a toujours la porte de gauche au fond du couloir qui ne souhaite pas révéler tous ses secrets, malgré les nombreux indices que j'ai trouvés. Je suis maintenant sûre que l'odeur étrange de ma chambre vient de cette pièce à cause du réseau de ventilation et que ça s'accentue quand j'ouvre la fenêtre. J'ai frappé, je sais c'est bête. Mais il pourrait y avoir quelqu'un à l'intérieur non ? J'ai tenté de mettre ma carte de métro dans la porte, c'est idiot de se dire que ça va marcher comme dans les séries. J'ai regardé par le trou de serrure, c'est bouché évidemment. Tiens je n'avais pensé à faire ça jusque-là... si c'est bouché c'est qu'il y a quelque chose de caché là-dedans. Mmmmh ça m'énerve de ne pas savoir... je sens bien que cette pièce louche est garnie de mystères...

2/ Il y a ensuite la porte du fond, qui est dans l'axe du couloir. Sur celle-là, je n'ai aucun indice. Aucune idée. J'ai entendu le Vieux débarquer au loin derrière cette porte, une fois, le jour du cambriolage. Je me suis enfermée aux toilettes avant qu'il ne l'ouvre et la referme. Puis j'ai découvert à l'étage des Lawson où je fais du babysitting que la porte qui équivaut à la mienne au fond du couloir est totalement condamnée, il y a même un guéridon devant. Sur ma porte, il n'y a même pas de poignée, mais il y a une serrure compliquée.

Mmh je vais peut-être profiter de mon babysitting ce soir pour forcer un peu le destin... non ?

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6 juin 2013

JEUDI 6 JUIN 19h10 : NOTRE-DAME DES COUPS BAS

A l'atelier « décors », la prof a insisté lourdement sur la date du spectacle qui se rapprochait : « 1er juillet » par-ci, « 1er juillet » par-là ... Un moyen détourné de commencer à nous mettre la pression en coulisses.
Et ce n'est qu'aujourd'hui que je réalise que j'ai mon oral de français est le même jour. C'est bien, ce sera l'apothéose de fin d'année ! Mes décors hués !

L'avantage c'est que le jour de la représentation je n'aurai rien à faire à part assister au spectacle. A moins que... NON !!!!!!!!!!!! N'y pensons surtout pas.

En attendant je n'en vois pas le bout, de mes décors, et c'est moche, ça fait toc. La prof ne déteste pas, c'est normal : « J'adore vos formes, ça fait voyager».
Voilà, elle enfonce le clou, il y a bien une « Shanghaï touch » !
« Par contre la couleur c'est pas trop ça, je vais vous faire une teinte à reproduire... »
Elle adore, mais ça ne l'empêche pas de tout me faire refaire.
« Oh c'est quoi ça ? »
Je n'ose pas lui dire que j'ai un peu improvisé...
« On dirait une gargouille qui tient sur ses pattes. »
Ah oui ? Je voulais faire une statue religieuse, donc c'est réussi !!!

Sur la scène ça donne de la voix : Fleur de Lys et Esmeralda font un concours, c'est THE VOICE.

Le plus drôle c'est que les Geeks s'amusent à faire varier les réglages pendant leur bataille au féminin : au début variation de volume, puis on descend dans les graves avant de monter dans les aigus. Ça finit en voix robot, tout le monde est pété de rire.

Sauf le prof de chant qui hurle dans son micro-casque : « Qu'est-ce que ça fabrique les esclaves en coulisses ???? »

Les geeks sont coupables mais n'ont pas l'intention de se laisser faire et traficotent un truc.

Et là on entend une voix de bébé : « Ça y est ils ont branché leurs neurones les technicos ? » C'était le prof piégé par les geeks !!! Excellent...

« Vous vous croyez drôles ? C'est sérieux ici on monte un spectacle ». Toujours en voix de bébé...

Et ils ont fini par lui couper le sifflet !!!

Décidément, je ne regrette pas cette punition. Même si j'en ai marre de mes décors toute seule dans mon coin, il se passe tellement de choses autour...

Un vrai feuilleton.

6 juin 2013

JEUDI 6 JUIN 11h40 : PHOBIE...

Alyssa et Ashley ont consommé leur rupture : elles ne se parlent plus, ne se regardent plus. Ashley est en train de devenir amie avec l'ennemi, à savoir Quentin, le délégué qui avait subi mon courroux « collant » sur sa chaise (cf post du 11 octobre), et qui a piqué à Alyssa son poste de déléguée en début d'année. Alyssa sympathise de plus en plus avec Sonia, ma nouvelle pire ennemie. Bref, les temps changent...

Comme ça sent la fin, plus personne n'écoute en cours, c'est un bordel sans nom !

A un moment, Quentin a sorti un rire très digne de lui, très haut perché quoi. Et David a réagi : « Quelle follasse celle-là, c'est une dinde ». Il attendait que je me marre, mais ça ne m'a pas fait rire... du tout. Depuis dimanche dernier, je le soupçonne d'être un petit peu homophobe et ça a l'air de se préciser. Il n'a eu droit qu'à un vent glacial de ma part.

Puis Quentin a fait son show en gloussant et David a continué dans la surenchère : « Il a qu'à retourner à la gay pride celui-là. C'est la Cage aux Folles ! C'est Zaza Napoli ». Comme je ne voyais pas de quoi il parlait, je n'ai pas relevé.

Du coup j'ai eu droit à une petite vanne : « T'es pas très fun aujourd'hui ».

J'ai haussé les épaules. Il n'a qu'à comprendre qu'il m'énerve avec ses propos bizarres.

5 juin 2013

MERCREDI 5 JUIN 16h15 : RÉVISIONS SILENCIEUSES...

C'est le mercredi après-midi sans option, alors je révise avec David nos textes de français en salle d'études. Mais on ne peut s'empêcher de bavarder :
- Alors tu as pris ta décision ?
- Pour quoi ?
- Pour l'année prochaine !
- Non.
Ça me fait presque plaisir qu'il hésite, je me dis que peut-être il ne veut pas me quitter.
- On est bien comme ça, non ? me lance-t-il comme une bouée à la mer.
- Oui...
C'est un oui qui en dit long, un oui qui crie « ne m'abandonne pas ».

« CHUUUUUUUUUUUUUUUUT !!! »

Un surveillant vient de mettre fin à notre conversation.

David soupire en regardant ses textes : « j'en ai pas révisé la moitié, ça me saoule... »

« CHUUUUUUUUUUUUUUUUT !!! »

Le pauvre, je réalise ces derniers temps que toutes ces matières littéraires, c'est un supplice pour lui. Il a eu une mauvaise note à l'oral blanc, comme à l'écrit d'ailleurs. Alors que pour moi tout est plus logique, plus facile. C'est totalement l'inverse quand on arrive aux sciences...

D'ailleurs il doit me faire réviser, dimanche, cette matière horrible.

Alors que David s'apprête à me redire un mot, le surveillant siffle un dernier chut ! On décide alors de mettre les voiles. Les révisions n'auront pas duré longtemps.

5 juin 2013

MERCREDI 5 JUIN 9h15: LARMES DU MATIN

J'ai dormi comme une masse, dans une bulle de coton. J'ai dû rêver de Grégoire même si je ne m'en rappelle plus.

Et au réveil j'ai ressenti comme un terrible manque. Réalisant que je ne reverrai véritablement jamais mon maître-nageur... C'est comme une bonne série qui vient de se terminer et dont on sait qu'on ne reverra jamais un épisode inédit.

Mon petit déjeuner s'est résumé en larmes et tartines de Nutella au pain.

En cours, impossible de me concentrer. Les hauts et les bas de mon cœur ne me réussissent pas du tout.

David se demande ce qui m'arrive : en effet je ne l'entends pas quand il me parle. Puis il me donne un coup de coude, je sors de ma torpeur et un prof me vise.

- Sarah, c'est pas le moment de s'endormir si vous voulez avoir votre bac !
Mais je ne dormais pas...
- Hein ?
- Je vous ai posé une question !
- Oui !
Enfin presque pas. Toute la classe se marre.

Décidément le monde entier m'en veut !!!

4 juin 2013

MARDI 4 JUIN 17h20 : L'EXPLOIT AQUATIQUE

Ma dernière piscine, qui a révélé en moi un certain talent... enfin je dirais un peu moins de nullité par rapport à d'habitude.

Le cours a commencé par un peu d'entraînement... et ce qui est notable, ce sont les Pestes qui se sont entraînées à s'écharper. Les noms d'oiseau se sont envolés, elles passent aux actes cette fois-ci : Ashley a tiré les cheveux de Alyssa qui a dû l'agresser verbalement comme elle sait si bien faire. Alyssa a donc poussé Ashley dans la piscine.

Quelques minutes plus tard, une bataille a eu lieu dans la piscine des « bébés nageurs », je ne voyais rien, mais Grégoire a dû les séparer... Ashley et Alyssa étaient en train d'en venir aux mains !!!! J'adore.

Puis elles se sont hurlé l'une sur l'autre ! Par chance la prof n'a rien vu sinon elle les aurait envoyées chez le Proviseur. Non, elle est bien plus occupée à préparer sa compétition qui servira à nous noter, quelle note ? Bizarre elle a raté le conseil de classe !!! La preuve que l'EPS, tout le monde s'en fout.

Bref après la bataille, la course. Et Grégoire est venu nous encourager. Enfin il est surtout venu admirer sa sirène qui n'a d'yeux que pour lui.

C'est une course entièrement féminine qui s'annonce. Et toutes mes copines sveltes sont là : Alyssa, Ashley, Sonia... Une belle brochette d' «amies pour la vie » !

Ma course commence mal : tout le monde plonge... moi je sais pas plonger, mettre ma tête en avant dans ce tourbillon chloré, c'est comme se jeter dans une benne à ordures la tête la première. Je me laisse donc tomber comme une brindille (hum hum) qui fait beaucoup de vagues. Tellement de vagues que j'entends tousser autour de moi. Une fille a bu la tasse à côté de moi, à ma gauche et crache ses poumons. M'en fous, cette fille c'est Sonia, ma nouvelle pire ennemie : « Mais c'est pas vrai, c'est pas possible, pas encore elle, c'est une bombe nucléaire. »

Malgré la perte de cette peste en route, j'ai déjà un beau retard sur les autres... Mais je m'accroche, je me concentre, j'agite mes quatre gigots dans tous les sens. Oups je viens de toucher quelqu'un à ma droite qui hurle de douleur. Moi j'ai rien, je continue ma brasse, imperturbable. J'entends la voix d'Ashley derrière moi : « Madame, j'ai trop mal, y'a une foldingue qui m'a cassé le pied ». C'est moi qui aurais fait ça ? Foutaises.

Résultat : je n'ai plus personne ni à ma gauche, ni à ma droite. Un océan rien que pour moi. Alyssa est loin devant, encouragée par Grégoire j'imagine.

Elle dessine une légère trace dans l'eau pendant que je fends la piscine comme le Titanic dans son iceberg.
« Allez allez allez ! Vas-y tu vas gagner »
Mais tais-toi Grégoire !
« T'es la meilleure, tu vas rattraper ton retard !»
Sur qui ? Elle est première ta chérie !
« T'es en train de rattraper tout le monde !»
Hein mais à qui il parle le bellâtre ?
« Allez Sarah !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »
Hein ? Quelqu'un me soutient !!! Et ça me déconcentre car je regarde autour de moi. Personne que je connaisse et qui m'aime bien.
« Lâche pas Sarah !»
C'est bien la voix de Grégoire. Mon Dieu, c'est moi qu'il encourage là, et depuis le début. Mon Dieu, il ne m'a pas oubliée, mon beau Grégoire. Mon Dieu, le plus beau de la Terre est en train de me porter à bout de bras au détriment de toutes les autres. Mon cœur explose de joie et d'énergie, et les gigots prennent de la vitesse. Je ne pense qu'à Grégoire qui renaît de ses cendres, et qui braque son regard sur moi.

Aïe je viens de me cogner contre le rebord de la piscine. J'ai la tête qui tourne mais je tiens bon pour ma dernière et quatrième longueur. Respire, cachalot !

J'entends des cris d'horreur : « Ah c'est dégueulasse on dirait les dents de la mer », « Elle va pourrir toute la piscine, arrêtez-là ». Sûrement un coup bas pour me ralentir de la part de mes ennemies.

Dans un dernier effort surhumain, j'atteins la ligne d'arrivée. Alyssa est déjà sortie de la piscine, comme toutes les autres d'ailleurs. Mais comment ça se fait ?

La prof siffle et re-siffle puis me hurle dans les oreilles : « Sors ton cul de là, bécasse ! »

Grégoire m'attend avec une trousse de soin. Je me demande pourquoi. Il me montre la piscine, il y a une épouvantable traînée de sang... dans ma longueur ! Je me vérifie tout le corps rien... puis Grégoire observe en douceur mon cuir chevelu et se met à désinfecter, ça pique !
Tu t'es cogné la tête, mais c'est rien de grave. T'étais à fond ? Je suis trop fier de toi.
C'est pour toi...
Comment ça ?
Euh je veux dire, grâce à toi, à tes cours.
Je voyais bien que tu progressais plus que les autres, t'es douée. Alyssa était devant toi, mais tu étais deuxième... avant que tout le monde sorte de la piscine.
Je me pâme de bonheur. Il me met un pansement, je suis à moitié dans ses bras, j'ai le souffle court, je perds connaissance...

Quelques secondes plus tard je me réveille, Grégoire est en train de me faire du bouche à bouche, il me sourit. Ce n'est pas un rêve.

« Ah la pute, elle fait semblant ! », sort Alyssa.

Mais non, je me suis évanouie, vraiment. Je sais pas si c'est à cause de ma course effrénée, ou bien si c'est le corps, le visage et les yeux de Grégoire.

Bref. Je me relève. Il me sourit. Je suis toute rouge de honte d'avoir perdu ainsi le contrôle. Il me met la main sur l'épaule et me félicite de nouveau. Je suis toute gênée et fière en même temps, pendant que les trois pestes me maudissent.

La prof demande si on refait la course mais les filles sont dégoûtées de cette piscine aux allures des « Dents de la mer ». Finalement le dernier cours de sport se termine dans l'allégresse, en tout cas pour moi avec ma deuxième place et avec tout le soutien de Grégoire.

La prof va lui parler alors que tout le monde se disperse : « T'as fait du bon boulot avec l'autre, son cas avait l'air désespéré ». Je lui donne raison pour une fois.

Merci mon beau Grégoire que je ne reverrai jamais...

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