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16 ans, grosse & moche!

2 décembre 2012

DIMANCHE 2 DECEMBRE 18h50 : ACTION

Je n'ai pas résisté aujourd'hui, j'ai fait ma banlieusarde. Je n'ai pas osé pervertir David. Il ne m'a pas donné de news ce week-end. Je pense que je comprends, il a des regrets. Ça me rassure, c'est un mec bien. Tant mieux comme ça. Mais il n'est vraiment pas fun sauf quand il ose se lâcher! Ça ne dure jamais bien longtemps...

Me voilà partie à St-Ouen juste après le déjeuner. J'ai prétendu à la Vieille que j'allais au cinéma.

De jour, le coin m'a paru plus accueillant que de nuit vendredi soir.

Je me suis mise dans la rue derrière un buisson et devant la fenêtre de la chambre d'Ashley. Au début il n'y avait personne dans les deux pièces visibles de la rue. J'avais l'air d'une idiote, agrippée à mon buisson. J'écoutais de la musique dans mon téléphone. J'étais transie de froid, pas bien équipée, il faut dire...

Au bout de 45 mn, il n'y avait aucune activité. Je me suis dit que j'avais un grain d'être là. Et je me suis mise sur le départ. En arrivant à la station en haut des marches, je tombe sur Ashley et sa mère en bas. Mon sang ne fait qu'un tour et me pousse au vice, me voilà cachée derrière le plan du métro. Puis je les poursuis en douceur, pas de risque, je sais où elles vont!

Et voilà que je reprends ma planque : le buisson et la grille qui séparent les fenêtres de l'appartement « luxueux » de ma pire ennemie. C'est l'avantage d'être grosse, on peut facilement se rouler en boule comme un hérisson ou se cacher dans une coquille d'escargot.

Cet espionnage est un moment exaltant, mais un peu navrant. J'espère quoi? Qu'elle va balancer mon bracelet par la fenêtre à mes pieds?

Aïe! Elle ouvre la fenêtre, elle pourrait me voir. Je remercie le buisson et le jardinier de sa copropriété qui ne l'a pas entretenu : il est bien touffu. Elle fume une cigarette, elle a le bracelet à son poignet! Ça ne m'étonne pas, comme elle n'ose plus le porter en semaine à cause de moi, elle se venge le week-end. Elle l'enlève et referme mal la fenêtre, peut-être volontairement pour laisser partir la fumée qu'elle cache à sa mère? Ashley quitte sa chambre pour aller voir la télé. C'est une aubaine!!!! Je décide de me faufiler entre les buissons, je tente d'escalader discrètement le rebord de la fenêtre. Mais malheureusement je reste bloquée, les bras dans la fenêtre et les fesses dehors, les pieds à 50 centimètres au-dessus du sol. Et je suis tellement pataude que je n'arrive ni à remonter ni à redescendre.

Je vais finir par me faire prendre... je commence à paniquer...j'ai l'impression d'être bloquée depuis dix minutes, je suis fichue!

Horreur absolue!!! quelqu'un vient me tirer les jambes et je tombe en arrière. En temps normal j'aurais crié. Mais dans cette situation je me suis mordue la lèvre. Et je suis tombée sur mon agresseur, qui a discrètement fait « ouille ». A la voix je l'ai reconnu, mon sauveur, et pas mon agresseur!

En chuchotant :
- David, qu'est ce tu fais là? dis-je interloquée.
- Et toi ? répond-il avec un sourire narquois et une pointe de reproche.
- Je n'en pouvais plus, il fallait que j'agisse.
- Moi non plus je n'en pouvais plus, j'étais sûr que t'allais revenir...
- Elle a enlevé son bracelet!!

David jette un œil par la fenêtre entrouverte. Il sourit. Il se dirige vers le buisson discrètement, coupe une branche. Je me demande ce qu'il fabrique mais je n'ose rien lui demander. Il passe la branche dans l'appart', semble crocheter quelque chose, puis en un rien de temps retire la branche et jette quelque chose par terre. Il me fait un gros « chut » et me force à m'accroupir. Au dessus de nous la fenêtre est fermée par sa propriétaire.

- T'as failli te faire prendre? lui dis-je.
- C'est plutôt toi, si j'étais pas arrivé, Ashley t'aurait retrouvée la tête dans sa fenêtre. C'est le Commissaire de Police qui t'attendait cette fois-ci...
- Merci, tu m'as sauvée. Même si tout ça sert à rien.

Il me montre ce qu'il a jeté à terre : MON BRACELET!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Je l'ai rangé précieusement au fond de ma besace.

Je lui saute dans les bras, il tombe en arrière et toute gênée je me relève. Il va croire que je le kiffe. Non. Mais je l'admire : son intelligence, son recul, sa taille de 20 cm de plus que moi pour voir comme un lynx dans l'appart', et son adresse à attraper n'importe quoi avec une branche.

- T'es étonnant!
- N'en fais pas trop, ça me gêne.

On s'est enfui en courant. Comme deux adolescents...que nous sommes.

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1 décembre 2012

SAMEDI 1er DECEMBRE 11h10 : VOYAGE AU BOUT DU MONDE

Hier, juste après la sonnerie, David et moi avons fait les 400 coups... Nous avons suivi la Ashley sur le chemin du retour... Et quelle surprise!!! Le tour du monde en 2 heures...

Nous habitons tous dans un cercle proche. Logique puisque c'est un lycée public. David m'a tiré la manche en sortant pour espionner Ashley. Ce petit jeu l'amuse plus que moi!!! Mais je me laisse faire volontiers.

Nous nous arrêtions constamment pour être sûrs de ne pas nous faire prendre. Mais elle ne prêtait pas attention au monde qui l'entoure. Elle était accompagnée d'Alyssa. La réconciliation a l'air consommée!

A un moment elles s'arrêtent à une porte cochère. Ashley rentre dans un immeuble puis Alyssa disparaît au coin de la rue. Nous commençons à nous rapprocher de l'immeuble pour noter l'adresse. Et là Bang! Ashley ressort!

David me pousse contre une voiture, je tombe entre un moteur et un coffre, entre deux voitures quoi! Au milieu de quelques crottes de chien savamment placées dans le caniveau. Et lui fait mine de refaire son lacet.

Je me relève, l'observe au loin : Ashley est repartie immédiatement. Un oubli? On se remet à la suivre, ça devient suspect! Elle prend le métro. Heureusement que nous avions notre Imagine'R dans la poche...

On se retrouve après un changement sur la ligne 13, direction St Denis. Et elle descend à Mairie de St-Ouen. Très très étrange. On ne la perd pas de vue même si la ligne est très fréquentée à cette heure-là. La fille s'embarque dans des petites rues avant de rentrer dans un immeuble très commun. Malheureusement, on ne voit pas le code. Il y a un ascenseur qu'elle ne prend pas, elle reste au rez de chaussée. Nous voilà bloqués!

Mais il est 18h et tout le monde vit la lumière allumée... Une fenêtre de rez de chaussée s'illumine...On va voir et on découvre Ashley qui, derrière le voilage, embrasse sa maman (c'est ce qu'on imagine du moins), puis allume la lumière dans la pièce d'à-côté...c'est sa chambre!

On l'observe pendant 30 minutes discrètement, mais pas de trace du bracelet! Elle fait ses devoirs, envoie des sms, puis éteint la lumière et va devant la télé.

On commence à s'ennuyer et greloter dans les premiers frimats et on décide de rentrer. Au début on était silencieux. Probablement, un peu gênés d'être rentrés dans son intimité comme ça et surtout d'avoir découvert un secret... Ashley et sa mère semblent avoir déménagé à St-Ouen dans un immeuble pas bien fameux...

David se sentait coupable j'en suis sûre. Et moi je me répétais « bien fait, bien fait... »

Et je n'ai plus qu'une seule envie, c'est d'y retourner!

30 novembre 2012

VENDREDI 30 NOVEMBRE 13h50 : TRIBUNAL FATAL!

Le grand moment de la journée : le rendez-vous du midi avec ma copine Alyssa.

En plusieurs temps : parent + enfant chacun son tour puis tous ensemble. Le plus gênant c'est que la mère d'Alyssa va connaître mon visage une bonne fois pour toutes. Adieu Le Rialto... Je serai persona non grata, la bannie...

Le rendez-vous a lieu 15 minutes avant la fin du cours. Je quitte la classe devant tout le monde, ça bruisse évidemment! Je rougis.
Je retrouve Rondin dans la salle d'attente qui n'est pas de bonne humeur mais ne me reproche rien. On attend dans le silence. Elle aperçoit mon bras vide avec l'ancienne trace du bracelet :
«Tu en es sûre? » me demande-t-elle en s'accrochant à mon poignet. J'acquiesce comme une petite fille. « Il faut t'exprimer. Dans quelques années je ne serai plus là pour te défendre... »

Cinq minutes plus tard, nous sommes chez le Proviseur. Je suis tétanisée, je déteste l'autorité et encore moins les proviseurs. Rondin est visiblement très à l'aise et semble avoir l'habitude de l'exercice. Elle acquiesce, lui donne raison à tout :
« C'est un acte de violence inqualifiable d'autant plus que c'est vous, Sarah, qui semblez avoir commencé l'agression contre Alyssa Rinaldi »
Je ne sais pas quoi répondre, paralysée. Rondin s'agace :
- Mais dis-lui enfin!
- Qu'avez vous à ajouter mademoiselle?
- Elle m'a volé mon bracelet, enfin c'est Ashley Victor, son amie qui m'a piqué le bracelet.
- Hein, quoi, je ne comprends rien, quelle est cette histoire ?
- Oui il y a deux semaines...
- Bon écoutez ça m'agace! Des gamineries autour d'un bracelet. Je vais en parler à Alyssa et on verra après.

On sort. On croise Alyssa et sa mère. Alyssa file droit sans regarder mais la mère fusille Mme Rondin au passage en faisant passer le message subliminal : « mauvaise mère ». Rondin dit bonjour, aucune des deux ne répond. Ce qui exaspère mon assistante sociale : « ah ben je comprends mieux! Telle mère telle fille ». J'ai ri avant de me cacher et elle m'a sorti une boutade bienveillante : « Oui tu peux te cacher, va! »

Puis on est convoquées à nouveau dans le bureau pour la confrontation. Alyssa reste mal à l'aise mais la mère est agressive dans son regard. Le Proviseur sort son discours :
- Alyssa me confirme que c'est vous Sarah qui l'avez agressée! assène le Proviseur.
- Ma fille a toujours été exemplaire et c'est pas aujourd'hui que ça va changer.
- Alors Sarah votre réponse? Et Alyssa ne comprend rien à votre histoire de bracelet...
Quelques secondes de silence passent, Alyssa se met à me dévisager, victorieuse. La mère soupire. Je me sens provoquée de nouveau et j'explose en rage et en larmes :
- Elle a dit à tout le monde que j'étais orpheline...

Et cette phrase jette un froid dans l'assemblée. Tout le monde se tait, se toise. La gêne s'installe. Moi qui baissais les yeux, je redresse la tête et l'audience attend la suite... Le Proviseur reprend le contrôle, perturbé par la tournure de la confrontation :
- Vous ne le dites pas à vos camarades? Ce n'est pas une tare pourtant!
- J'ai de l'expérience dans ce domaine, intervient Rondin, vous pouvez imaginer! Et je vous confirme qu'ils ne le disent pas toujours, c'est un âge difficile où le regard des autres pèse lourd.

Alyssa déglutit, sa mère fronce les sourcils et défend sa fille :
-Si cette fille ne le dit pas, je ne vois pas comment la mienne aurait su...
- Vous l'avez confié à Alyssa, Sarah?
- Non, dis-je sèchement.
- Alyssa, vous me confirmez être au courant? lui lance le Proviseur, inquisiteur.
- Non, enfin...vaguement, tout se sait...
- Je l'avais jamais dit à l'école!
Alyssa hausse les épaules, sa mère l'interroge :
- Comment tu as su? C'est vrai que tu l'as dévoilé à tout le monde?
- Je connais son frère, Marco, c'est mon voisin et il sait car c'est une famille d'accueil.
- Alyssa?
- Je l'ai chuchoté, je l'ai pas hurlé, pas de ma faute si elle a entendu.
- Sarah?
- Elle a hurlé « c'est une pouilleuse sans famille, une pauvre orpheline ».
- Et bien ça ne vole pas haut! Y'a-t-il des témoins? Vous confirmez Alyssa?
- Ah non j'ai pas dit ça...
- Vous pourrez demander à mon délégué de classe Quentin et à David Charmant, ils vous confirmeront qu'elle m'a insultée.
- Mais défends-toi Alyssa! s'énerve la mère.
- Rapporteuse et menteuse, c'est tout ce que t'es!
- Ça suffit j'en sais assez! conclut le Proviseur. Vous aurez la même punition! Et je vais y réfléchir et je vous donnerai mon verdict lundi! Mesdames merci!

En partant la mère nous a saluées cette fois-ci, elle était un peu honteuse. Alyssa était verte de rage. Et Rondin a conclu : « je ne suis pas fière de ce que tu as fait mais je suis fière de ta défense ». On s'est serrées l'une l'autre dans les bras, ce qui arrive rarement, avant de se séparer.

Reste la sentence...

29 novembre 2012

JEUDI 29 NOVEMBRE 13h40

Je vais me prendre un truc horrible sur la tête demain. Rondin, le Proviseur, Alyssa et un de ses parents. Ça me coupe l'appétit. J'ai tout donné à David. J'ai bu un coca pas frais. David me soutient et ça change ma vie.

Finalement j'ai l'impression que cette révélation sur mes racines inexistantes n'a pas révolutionné l'ambiance autour de moi. On ne chuchote pas dans mon dos, tout le monde a l'air de s'en foutre. Ou tout le monde fait semblant? J'ai toujours considéré ça comme une tare, comme une faiblesse. Mais c'est peut-être insignifiant pour les autres, beaucoup plus que ce qu'ils ont sous les yeux : une grosse bien moche, ou une moche bien grosse, sais plus. Je ne suis pas sûr que ce soit si rassurant...

En revanche, les deux pestes restent au centre de l'attention car elles enterrent visiblement la hache de guerre petit à petit. Et le Quentin délégué au jean Diesel plein de colle adore baver dès qu'elles quittent la classe. En fait je l'aime bien celui-là : les ennemis des mes ennemis sont mes amis, n'est-ce pas?

Enfin, au déj, encore avec David (mais avec qui mangeait-il avant de manger tous les jours avec moi?) : il m'encourage à tenter le tout pour le tout pour récupérer la bracelet, quitte à jouer aux espions... Lui qui me paraissait si sage, si modéré, si timoré, son excitation me réveille et me sort de la léthargie résignée dans laquelle je baigne depuis la guerre du javelot.

28 novembre 2012

MERCREDI 28 NOVEMBRE 23h55 : DESPERATE ENDING...

C'est la fin de DESPERATE HOUSEWIVES. J'ai pleuré toute la soirée. Cette série a forgé ma vie. Rien que ça. C'est la plus belle série que j'ai regardée : huit ans de rires et de larmes. J'ai commencé à regarder à neuf ans ou même huit ans... ben oui c'est l'avantage de ne jamais avoir eu de contrôle parental.

C'est un deuil pour moi. Je sais que je vais déprimer dans les prochains jours. Rien que ça! (encore) Ne jamais les revoir me fend le cœur. C'est pathologique, oui sûrement. Le monde virtuel m'a plus nourri que la réalité. Et c'est encore le cas.

Et après cette horrible journée d'humiliation, je me suis déconnectée de ce monde réel ingrat grâce mes ménagères désespérées.

Autre sujet. J'ai occulté l'épilogue de l'histoire de l'ordinateur qui est désormais dans ma chambre : les voisins ont été obligés de me le laisser! Bon il était vieux mais quel cadeau! Je pensais qu'ils allaient le reprendre après leur petite comédie, mais là encore ils se sentaient trop coupables, surtout Kamil. Yunso m'a dit qu'un rachat collectif était dans les tuyaux.

Du coup à cette heure avancée, branchée sur le wifi des voisins (un peu lointain et pas très puissant), je vois un mail de Rondin.

« Sarah
Nous devons parler de ton dérapage dont m'a informé ta famille. Je serai aussi chez ton Proviseur vendredi.
Appelle-moi demain s'il te plaît, ou envoie un mail. »

« Mme Rondin
Je suis désolée, je fais beaucoup d'efforts.
Cette fille m'agresse en permanence, je suis obligée de me défendre. Et sa meilleure amie a volé mon bracelet, celui que j'ai depuis toujours et que je ne quitte jamais.
Je suis très mal depuis sa disparition. »

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28 novembre 2012

MERCREDI 28 NOVEMBRE 13h40

Le rendez-vous du Proviseur a été repoussé à vendredi.

David a honoré le déjeuner et j'avais besoin de parler : je lui ai tout raconté, sans rien cacher de leur agression de samedi dans mon allée puis de ma vengeance.
- Je ne t'avais jamais connue aussi bavarde! Tu t'es fourrée dans les problèmes, ces deux filles sont dangereuses. Elles ont du pouvoir à l'école et dans le quartier.
- Je pouvais pas me taire.
- J'ai vu ça. Et pour le reste... c'est vrai?
- Oui.
- C'est ça qui t'a fait péter les plombs?
J'ai pas répondu, je suis repartie dans la morosité habituelle. La boîte loquace s'est refermée. Sarah est de retour.
- Le bracelet, on va faire quelque chose. Faut qu'on trouve une idée. Je vais t'aider. Ça va être drôle.
Je l'ai regardé, les yeux humides. Il n'a pas compris, et il a rougi, gêné par mon attitude bizarre. Il doit me croire complètement folle.

Mince j'ai un ami! Je ne suis pas prête!!!!!

28 novembre 2012

MERCREDI 28 NOVEMBRE 11h10 : BILAN DE LA BATAILLE...

Rendez-vous à 12h45 chez le Proviseur. Avec la pétasse de devant.

Ce bracelet m'a rendue folle. Je me demande si je dois pas laisser tomber.

Les deux pestes se reparlent, grâce à moi?

Alyssa et moi-même restons marquées par la dispute physique d'hier. Deux souillons.

Je n'arrive pas à savoir si je suis contente de m'être défendue et de l'avoir dominée ou si je me dégoûte. Je me fais peur aussi : j'ai une violence insoupçonnée en moi, en attaque et en défense. Malheureusement l'événement d'hier va alourdir mon dossier de la DDASS : après la fausse claque à une gamine, le faux incendie, et un autre évènement que je n'ai pas encore avoué ici...voilà la fausse agression au javelot! Je dois regarder la vérité en face, c'était une vraie agression hier de ma part, comme il y a quelques mois au foyer..

Un bouleversement, il y a quelques mois, que je tease sur mon blog mais qui a du mal à sortir pour le moment.

Heureusement que j'ai bientôt fini ma carrière aux services sociaux car sinon ils seraient capables de me virer! Ou de m'envoyer en Hôpital Psychiatrique!

Je repasse à Alyssa, on est liées car je sais beaucoup de choses sur elle comme elle sur moi. J'imagine que c'est Marco qui lui a vendu la mèche sur moi. Et elle, a-t-elle vendu la mèche à Marco que j'étais une tueuse psychopathe?

27 novembre 2012

MARDI 27 NOVEMBRE 19h50 : BATAILLE SANGLANTE!

Je suis enfermée dans ma chambre et la Vieille est en train de parler avec Rondin. C'est une catastrophe, une guerre nucléaire vient de s'abattre dans ma pauvre existence. La bombe a explosé et c'est moi qui l'ai posée...

Tout s'est dénoué au cours de sport. Athlétisme aujourd'hui, où j'excelle bien sûr. Il y avait Alyssa mais pas Ashley : c'est bien elles alternent. Je ne sais pas comment elles font! En plus aujourd'hui ça ne fait aucun doute, elles n'ont jamais pu se concerter!!

Je pense que tout est parti d'un micro-événement : on n'a pas le droit de prendre son téléphone portable en cours de sport. Mais le délégué de ma classe, le type au jean Diesel, celui qui s'est récupéré ma colle en grosse quantité et qui a payé pour mes bêtises...et bien il a gardé son téléphone aujourd'hui. Il prétendait devoir rester connecté pour notre future fête de fin d'année. Mais il s'est fait choper par la prof et confisquer son smartphone.

Et quelques secondes plus tard, Alyssa qui survivait jusque là, s'est électrisée et s'est jetée sur moi verbalement:
- C'est toi hein? Je viens de comprendre!
- Je vois pas de quoi tu parles.
- Tu me mens tellement mal!
- Va voir ailleurs!
- Tu vas me le payer salope!
La prise de bec se transforme en prise de main et de bras : elle me pousse, je me recule passivement (ce qui est un aveu en soi).
- Tu vois tu réagis pas! T'as foutu en l'air mon amitié avec Ashley!
- N'importe quoi!
- Le téléphone, mon vieux téléphone! Le cinéma quand Ashley était malade, il n'y a que mon vieux tel qui peut garder une trace de ça...
J'ai haussé les épaules, l'air complètement coupable.
- Je vais te faire ta fête!
Elle revient sur moi et me tape, je me défends et ça se transforme en pugilat de filles qui agitent les mains. Un garçon vient nous séparer avant que la prof puisse remarquer quoi que ce soit.

Les différentes activités nous séparent enfin...mais elle continue à fixer son regard sur moi et je commence à avoir peur. Je réalise que ce n'est peut-être que le début. Mais je dois me consoler, si elle avait été plus intelligente elle aurait compris tout de suite que la fuite ne pouvait venir que de mon arme fatale. Son vieux tel mal nettoyé!

Quand je commence le javelot j'entends des insultes derrière : « je vais le tuer le boudin, elle va pas s'en sortir comme ça, je vais la griller au barbec, la rôtir et confire sa graisse. Je vais la rendre encore plus moche! Déjà que c'était pas pensable d'être aussi moche! »

Toutes ces agressions dans sa bouche concentrées en quelques mots me font monter les larmes et je lance mon premier javelot. Au loin quelqu'un se met à crier! Un blessé? Non la prof s'extasie sur un javelot, typique prof d'EPS ça. Elle sort son mètre, surexcitée! Deuxième lancer et la cinglée derrière moi repart dans ses élucubrations : « elle voulait voler un bracelet, c'est une voleuse. Mais ça m'étonne pas, je connais sa petite histoire, c'est une pouilleuse sans famille, une pauvre orpheline, ça je vais le dire à tout le monde »

Les larmes reviennent, je serre mon javelot avec colère et je me retourne vers elle qui me regarde victorieuse, elle me nargue, je ne lâche pas mon javelot. Dans cet instant je m'imagine lui envoyer mon javelot dans la tête et je l'imagine embrochée. David fait tomber mon javelot en douceur. Mais ma colère ne descend pas et je me jette sur elle, on tombe toutes les deux dans le sol humide.

Commence une bataille interminable de tirage de cheveux, de claques, de tirage d'oreilles. Le public du cirque applaudit et nous encourage dans notre rage. Un instant, je prends le dessus. Pour la première fois de ma vie, je domine quelqu'un.

La prof vient interrompre cette honteuse bataille avec un sifflet et nous demande d'aller chez le Proviseur en fin de cours.

Le bilan physique est déplorable : de la boue sur le jogging, des bleus, des griffures, les cheveux en éventail. Et une honte profonde de m'être donnée en spectacle.

Sur le chemin du retour, nous étions toutes les deux séparées et surveillées à chaque pas par la prof au milieu comme un fossé qui empêche artificiellement la reprise des hostilités. Elle jouait le rôle d'un arbitre dans un combat de boxe. Ou un combat de catch. J'ai encore toute la même haine en moi, mais il n'y a plus de rage physique. Je pourrais me dire que j'ai bien fait, que je me suis défoulée.

Mais le prix de cette guerre va dépasser tout ce que je redoutais : l'école va savoir que je suis une pauvre orpheline, en plus d'un physique bien ingrat ou gras tout court!

La prof, en nous déposant à 16h30 au bureau du Proviseur a conclu sobrement cette journée : « vous devriez employer autrement votre énergie! Tiens aujourd'hui quelqu'un a battu le record de javelot de tous mes cours. Hors limite! Prenez-en de la graine mesdemoiselles »

Ben si elle savait... que c'est moi qui ai envoyé le javelot sur la lune. J'ai honte encore une fois.

Le Proviseur n'était pas là, la secrétaire nous a donné un autre rendez-vous et nous a assuré que nos parents seraient prévenus. Moi je m'en fous... Personne à prévenir, personne à décevoir.

Le petite Aly, chouchoute princesse de ses parents, va boire la tasse.

Sur le départ, on s'est échangé quelques amabilités :
- Je vais te faire la misère, boudin!
Il était hors de question que je retrouve ma furie, mais une phrase spontanée est sortie de ma bouche :
- T'as vu de quoi je suis capable! Et pas que physiquement.
Ça l'a calmée, elle est repartie penaude. Oui, je lui avouais enfin que j'étais coupable de la dénonciation...

Quand je suis arrivée à la maison, la Vieille avait été prévenue par la secrétaire, elle m'a hurlé dessus, bien sûr, et m'a avertie de la réaction du Vieux, « seul soutien pour moi dans ce foyer ». Elle s'est empressée de déblatérer au téléphone auprès de Rondin dans les minutes qui ont suivi, victorieuse!

J'ai eu le temps de coucher tout ça dans l'ordi pendant son appel à l'assistante sociale.

Elle a raison, je n'ai plus aucun soutien.

Le Chien est venu se poser à mes pieds. Mon téléphone, objet du démon, m'indique 6 SMS. C'est David.
« Je ne te connaissais pas sous ce jour! Championne de javelot et de catch»
« Ce qu'elle a dit la peste, peut-être tu m'en parleras? »
« On déjeune demain? »
« Rassure-moi que tu vas bien. »
« S'il te plaît fais-moi un signe. »
« Je vais t'aider pour le bracelet ok? Promets moi de pas recommencer »

Il m'a sauvée quand il m'a poussée à laisser tomber le javelot...

Je vais pleurer toute la soirée, voilà un bon programme.

27 novembre 2012

MARDI 27 NOVEMBRE 12h : L'ETAU SE RESSERRE...

Toujours pas de bracelet. Depuis qu'elle sait que je fais une lubie elle le cache, la garce!

Mon tsunami continue ! A la pause, Kevin est venu s'engueuler avec Alyssa dans le couloir et la conversation tournait autour d'un seul sujet palpitant.
- J'étais pas avec toi à l'époque !
- Si
- Non!
- Si, on commençait!
- Non on sortait pas ensemble.
Visiblement LE sujet est venu jusqu'à lui, mais le plus gênant vient maintenant. Le Kévin a beau avoir un prénom débile, il ne l'est pas, et il a posé la bonne question : « Qui a vendu la mèche? Xris? ». J'ai pas entendu la suite. Je ne pouvais pas continuer à espionner sans finir par me faire repérer.

Oui j'ai, il me semble, quelque chose à me reprocher...

26 novembre 2012

LUNDI 26 NOVEMBRE 16h : SPECTACLE DE PESTES!

Le spectacle continue et enchante la classe. On ne parle plus que de ça : il y a de l'eau dans le gaz entre A & A. Et certains clament qu'ils ont vu Alyssa pleurer à l'heure du déj...

Suite à l'histoire du portable je l'avais bien sentie mal à l'aise. Elle était fuyante et avait séché le cours de sport. J'ai mis dans le mille!

Voici les scènes jubilatoires de cet après-midi :
- On dirait deux amoureux en pleine dispute : suis moi je te fuis, fuis moi je te suis. Oui je pense que Ashley voudrait qu'on lui dise qu'elle a tort, que c'est une manipulation. Elle attend peut-être confirmation de Xris.
- Alyssa n'avait plus de feuille pour écrire, alors elle a demandé à Ash qui l'a envoyée paître et elle s'est retournée, a soupiré avant de se résigner... à ne plus écrire. Et oui elle avait oublié qu'elle n'avait pas d'ami derrière et David est totalement solidaire.
- Ash a lancé des vannes à peine audibles à sa meilleure copine : « Tais-toi, je veux plus t'entendre », « T'as une drôle conception de l'amitié », « T'as pas une excuse? Je comprends rien à ce que tu dis». Tandis qu'Alyssa prenait régulièrement une voix toute douce bien coupable, totalement inaudible.

Je pense réellement qu'Alyssa a essayé de sortir avec le mec d'Ashley. La question c'est : était-elle avec Kevin à l'époque?

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